Jouer en solo aux jeux de société ? Quelle idée !

Dès l’introduction, je vais mettre de côté la partie où j’explique que la dénomination jeu de société est franco française et que l’on devrait dire jeu de plateau pour justifier que jouer en solo n’est pas antinomique. Au final, c’est un débat sémantique vain pour ma part. Je joue à des jeux au sens large donc problème réglé pour la suite de l’article.

Je joue depuis que je suis en capacité de le faire. Je suis passé par différentes étapes dont le jeu de plateau quand j’étais encore jeune et beau avec les grands classiques (Risk, Trivial Pursuit, Monopoly …), j’ai basculé vers les jeux vidéo, puis ces dernières années, je me suis repenché sur les jeux de société dit modernes. Les aléas de la vie (autrement appelé Pandémie) ont fait que je me suis retrouvé seul devant ma ludothèque en me demandant si certains jeux pouvaient se jouer solo en dehors de quelques sessions éparses pour bien intégrer les règles (je les explique aussi mal de visu qu’à l’écrit et je suis un joueur très moyen, mais toujours prêt à accepter la défaite). Bien aidé par le boss converti au solo depuis longtemps, je me suis penché sur ce nouveau plaisir solitaire qui pourrait s’apparenter à de l’onanisme suivant son appétence pour le cube et le plastique.

Au début, les jeux à plusieurs avec une composante solo ont été mes victimes, tel qu’It’s a Wonderful World avec un petit succès, mais ça ne valait pas le jeu à plusieurs. Pas que le solo soit foncièrement mauvais, mais on sent que le mode n’est pas le principal. En plongeant plus profondément dans les tréfonds de l’Internet et en prenant en compte les conseils des spécialistes, il m’est apparu que tout un monde m’était inconnu. Le jeu solo avait depuis longtemps des adeptes avec des modes bricolés par les fans et pour certains, validés par les auteurs eux-mêmes.

Des auteurs en ont même fait leur spécialité au point d’être crédités seulement pour le mode solo. Comme toujours quand je plonge dans un truc nouveau qui m’intéresse, j’ai tendance à chercher un maximum d’informations, quitte à rater le coche pour certains jeux finissant à des prix indécents sur Okkazeo. Ensuite, est venu le temps de franchir le cap de l’achat en vue de jouer solo et pourquoi pas à plusieurs si le jeu s’y prête, mais le solo d’abord.

Je pourrais lister mes jeux solo si je considérais que cela avait un intérêt, mais il y a tellement de tops, vidéos, articles qui font beaucoup mieux qu’un simple listing alors chercher « top jeux solo » sur les internets pour avoir une idée des perles cachées vous apportera une belle vue d’ensemble. Pour ma part, je me fie à mon instinct et surtout à ce que j’aime le plus dans le jeu en général (pas que le lancer de dés). J’ai des goûts éclectiques et toujours prêt à vivre des expériences autres (ce qui ne m’empêche pas d’être sélectif). Je m’amuse sur un Onirim comme sur un Nemesis alors que l’expérience est radicalement différente (les deux ayant des qualités que ne possède pas l’autre).

Au fil de cette année passée, j’ai étoffé ma collection de jeux (la centaine étant atteinte) en visant le solo ou en regardant si le jeu en proposait un. J’ai eu très souvent l’occasion de jouer en solo ces derniers mois et j’y ai pris beaucoup de plaisir. C’était mon petit moment de la soirée où je sortais un jeu (le Signe des Anciens l’a été longtemps exclusivement) pour me faire une petite partie afin de décompresser. L’avantage de jouer solo est de pouvoir prendre tout son temps pour installer, réfléchir au meilleur coup et prendre le livret de règles sans entendre les réflexions des autres joueurs parce que tu as un doute (justifié ou non). :

C’est aussi l’occasion de laisser la partie au milieu parce que d’autres obligations m’appellent et de la reprendre ensuite. Il y aussi la possibilité de lâcher un peu cet écran qui phagocyte pas mal de mon temps. J’ai pu découvrir que je pouvais lâcher prise, loin des tracas du quotidien. J’y ai vu un monde à explorer et pas mal de petites perles avec quelques coups de chance dans mes achats ( Space Hulk Death Angel, Black Sonata entre autres).

Au final, jouer solo est une activité qui me plaît et je le fais encore malgré un retour progressif à la possibilité de jouer à plusieurs. J’avoue apprécier cette nouvelle façon d’appréhender le jeu de société et de vivre une expérience plus ou moins intense. Étrangement, je m’implique plus facilement dans un jeu de société solo qu’un jeu vidéo.

Je garde un souvenir intense de ma première partie en solitaire à Nemesis avec un seul personnage. Et ça m’a encore plus donné envie de faire partager ce sentiment dans des jeux qui ont intégré le solo avec beaucoup d’intelligence. Je peux comprendre que l’on préfère se relancer un petit jeu vidéo plutôt qu’un jeu de plateau en solo et ce, peu importe la raison, l’expérience est tellement différente que je ne me vois pas laisser l’une ou l’autre sur le bas côté.