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Great Houses of Calderia

Les cartes c’est beau, les cartes ça donne envie de conquérir son voisin, les cartes ça me donne envie de jouer à un jeu. Comment ça, pas vous ? Il est possible qu’à Dystopeek on ne soit pas tous très sains d’esprit (surtout Harvester) mais bref ce n’est pas le sujet. Great Houses of Calderia avait assez rapidement retenu mon attention de par son design et son gameplay de Grand Strategy annoncé. Politique, intrigues et gestion font bon ménage et je n’ai pas joué des centaines d’heures aux Crusaders Kings pour rien.

On est ici face à un jeu qui se déroule dans un royaume fictif (au cas où les nuls en géo se demandent encore « C’est où Caldéria ? Au nord ou au sud de la Patagonie du Sud-Est ? »), vous démarrez en tant que famille générée automatiquement en charge d’un petit comté (pas le fromage).

Chaque membre de votre famille peut-être utilisé à certaines tâches diplomatique, guerrière, gestion, espionnage… et c’est à vous de les utiliser au mieux suivant leurs statistiques de base (que vous pourrez augmenter en les entraînant, tout simplement) et leurs traits (qui peuvent eux aussi évoluer au fil des événements).

Malgré le scope stratégique et politique plus restreint, on est donc bien sur un jeu qui s’inspire librement des jeux de Paradox. Avec quelques notables différences, déjà le temps est limité pour parvenir à acquérir les titres les plus prestigieux.

Et le choix de départ va surtout influencer quelques statistiques plus qu’offrir une expérience de jeu différente.

De manière générale le jeu se veut simple et focalisé presque uniquement sur vos fiefs (production/construction) et les interactions menées par vos personnages qui devront se déplacer sur la carte pour lancer des événements. Malgré tout l’interface peine parfois à expliquer ce qui se passe, à aider à suivre les événements ou à donner des indications sur ce qui se passe.

Certes idéalement vous devriez étendre votre territoire mais pourquoi ? Et s’il n’y a avait pas ce compteur de jours, qu’est-ce qui empêcherait de passer son temps à faire fructifier son petit lopin de terre tranquillement et se limiter à chasser du brigand ?

Je n’ai pas trouvé de réponses à ces questions, malgré certains mécanismes intéressants (autant pour les batailles que pour les duels d’événements) où vous décidez le type d’objectif que vous voulez atteindre et déplacez vos unités sur une sorte d’échiquier avant de tenter de remporter la bataille.

Si le système est original, l’IA va assez vite prendre le dessus de par sa capacité d’évolution plus importante au fil des jours.

De manière générale, le jeu est joli, agréable à jouer (même si comme dit au dessus il manque un peu de profondeur et d’événements entre personnages pour le rendre vivant car à part certaines visites ou un personnage qui soudainement décide de partir en pèlerinage, c’est assez restreint) et on a envie de voir les intrigues se développer, réussir un mariage n’est pas une chose simple (bon le fait que le jeu propose la même personne à marier pour plusieurs membre de votre famille mène à de drôles situation) et faire fructifier les relations avec ses voisins non plus.

J’ai donc trouvé le tempo du jeu trop lent, pas que je m’y ennuie mais rien que construire un bâtiment prend très longtemps, on a assez vite l’impression d’être à la traîne derrière l’IA et qu’on est obligé d’être agressif dans ses actions pour réussir ce qui ne correspond pas vraiment à ma manière de jouer, surtout qu’au final rien ne justifie cette « agressivité » au niveau de l’histoire inexistante du titre.

Vous l’aurez compris, je suis assez mitigé pour le moment, j’aurais tendance à dire que le jeu doit encore mûrir, que ce soit au niveau de son interface que de l’équilibre de son gameplay.

Cependant ça n’est pas un mauvais jeu pour autant, c’est juste qu’il lui manque quelque chose qui lui permette de réellement sortir du lot face à la concurrence et il est difficile de dire si les devs pourront développer le potentiel du titre. Pour les curieux ou ceux qui comme moi doivent posséder tout ce qui présente une carte à conquérir…

Développeur : Resistance Games

Editeur : Firesquid

Date de sortie : 2 mai 2024

Prix : 24,5€

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

SA_Avenger

Le Belge taciturne du groupe, pas fan de quoi que ce soit mais touche-à-tout aux goûts éclectiques, amoureux du cinéma, de littérature et de chanson française à texte, bref un nostalgique invétéré. Ancien beta testeur hardcore, je joue encore régulièrement à des jeux obscurs aux règles complexes que je termine d'ailleurs rarement.