Welcome to…
A un moment donné, Harvester m’a dit : « Bon, ben Welcome alors ». Tout à ma joie d’être ainsi accueilli dans la team de Dystopeek, je lui ai demandé sur quel sujet je pouvais écrire mon premier article. Et quand il a répété « Welcome« , je me suis dit qu’il était réellement très gentil. Bien entendu, une alarme a retenti dans mon cerveau, en détectant cette association contre nature entre les mots Harvester et gentil. (NdHarvester : Mais non tu vas voir ça va bien se passer…)
Après réflexion, j’ai compris que je n’étais pas autant bienvenu que je le ressentais, mais qu’on attendait de moi de parler du jeu de société de Blue Cocker Games. Ce sera un plaisir tout de même. Welcome to… (your perfect home) est un jeu de société très fluide, plutôt addictif auprès des joueurs qui le découvrent. C’est du Roll and Write : il faut choisir d’utiliser de la meilleure façon des combinaisons successives en les écrivant dans un support-répertoire. C’est un mécanisme du jeu de société en vogue depuis un an, même s’il est ancien. En général on utilise des dés. Là ce sont des paquets de cartes. Donc Roll sans Roll.
Un jeu de Roll dans ma rue ?
Chaque joueur architecte/urbaniste dispose du plan d’un quartier de 3 rues, qu’il va devoir valoriser et aménager.
Comment ? A chaque tour, des cartes sont posées au hasard et 3 propositions apparaissent. Elles sont composées d’une association aléatoire entre un numéro de maison et un pouvoir.
Chacun va choisir une des 3 propositions et la reporter sur son plan, en inscrivant le numéro sur une des maisons et en utilisant, s’il le souhaite, le pouvoir associé. Il permet un des aménagements : construire une piscine, un espace vert, les barrières qui limitent un lotissement, augmenter la valeur d’un type de lotissement… Et obtenir des points en plus lors du décompte final.
Mais ce n’est pas open bar : à chaque tour une des maisons reçoit un numéro, avec la contrainte que ces numéros respectent l’ordre croissant dans chaque rue. Sinon ce sera un défaut de permis de construire, et au bout de 3 refus pour un joueur, la partie s’arrête. Pour tout le monde !
Ce mécanisme oblige à anticiper, planifier, et faire des paris.
Mission Quality Street
Vais-je placer ce numéro 10 ici pour poursuivre ce lotissement, ou le placer dans l’autre rue avec un emplacement de piscine ? Si je place ce numéro 13 à la fin de la rue, je finis ce groupe de 5 maisons, … mais cette rue ne me permettra plus de placer des 14 ou des 15.
Il y a donc dans Welcome to… une réflexion constante et une adaptation permanente de ses projets initiaux selon les possibilités.
A chaque partie de Welcome to…, des contrats sont aussi mis en place à partir de cartes tirées au sort. Par exemple, construire 6 lotissement de 3 maisons. Ou bien un lotissement de 6 maisons et un lotissement de 5. Ces contrats donneront des points aux deux premiers joueurs qui les réaliseront.
La partie se termine par un décompte des points obtenus par chaque architecte dans son quartier. C’est là que les aménagements peuvent faire la différence.
Ce jeu est rapide (environ 20 minutes), chaque joueur est occupé car le jeu est simultané. Welcome to… plaît immédiatement. Le paradoxe est qu’il n’est pas facile à enseigner aux débutants, car les cas particuliers (pouvoirs) sont à décrire. Mais chaque partie d’apprentissage a été menée à son terme à la demande du débutant, qui a voulu rapidement une revanche.
On peut jouer à Welcome to… à autant que l’on veut, même si à 2 la configuration n’est pas optimale : les contrats récompensent les 2 premiers joueurs qui les réalisent, donc leur effet est amorti. Le jeu solo est possible.
Le point à souligner est que l’interaction entre les joueurs est réduite : on a le nez sur son plan, et on ne s’occupe pas forcément de ce que font les autres. Il n’y a pas d’attaque, pas de prise de carte, de blocage, rien qui rende l’affrontement direct. Mais quelle joie de réaliser un des contrats à 13 points juste avant un de ses adversaires, et d’observer la décomposition de son sourire béat. (NdHarvester : la rédaction approuve ce sadisme. Tu vas te plaire ici !)
Plus belle la cité
Il n’est pas possible de contrôler les coups d’un adversaire en direct, donc ne jouez pas avec un tricheur, qui pourrait compléter son plan comme bon lui semble.
Avec mon groupe de joueurs, nous échangeons nos plans pour vérifier le décompte final. C’est le moment débriefing chambrant : elle est là l’interaction ! Le social gaming !
Les cartes sont mignonnes, le plan est coloré et joue du charme rétro des pseudo-sixties US. On se sent fier de son petit quartier qui se remplit, et on a l’impression d’être intelligent. Tout ça dans une petite boîte à un petit prix.
Mon tip : une application permet de jouer en construisant son quartier sur sa tablette ou son smartphone. Elle compte vos points en direct. Mais des joueurs pourtant greffés du smartphone la rejettent et veulent garder papier et crayon, sinon « ça ne fait pas jeu de société ».
Taaaaaaain mais même Sig’ a rejoint cette team de branquignoles c’est pas possible !
(bon en fait j’ai honte de pas avoir trouvé le temps d’écrire quoi que ce soit :-|)
Ouais je sais m’entourer, qu’est-ce que tu crois 🙂
J’attends toujours l’article sur Euphoria, moi.
@ l’auteur : Mais carrément, pas de smartphone dans mon jeu de société.
Non mais c’est super un smartphone : tu verras quand tu seras grand !
Ça doit être la fatigue ou le look du jeu mais j’ai presque envie de me le prendre.
Un commentaire de Baalim ! On est célèbres !