Atelier Ryza 3: Alchemist of the End & The Secret Key

Dernier volet de la trilogie des Atelier Ryza. Après deux opus intéressants, il est temps de clôturer l’histoire de Ryza et ses compagnons. La série emprunte-t-elle le chemin du monde semi-ouvert pour finir en apothéose avec Atelier Ryza 3 ?

Ce qui marque en premier dans ce troisième opus, c’est la disparition de la version française apparue dans le second opus. Les raisons ne sont pas précisées, mais je suppose que le coût d’une traduction intégrale n’était pas inclus dans le budget. C’est dommage pour les anglophobes ou ceux qui ont joué au second opus en version française et ne pourront pas profiter pleinement de ce troisième volet dans la langue de Molière. Personnellement, ça ne me dérange pas particulièrement. Les sous titres anglais sont assez faciles d’accès.

De plus, l’histoire est loin d’être transcendante comme dans les deux premiers opus. Ryza a encore grandi de quelques années et des tremblements de terre se font sentir sur l’île. Elle va devoir enquêter avec ses amis pour savoir ce qu’il se trame alors qu’elle a créé une clé aux pouvoirs étranges. De nouveau, l’histoire est un prétexte pour emmener le joueur visiter différentes contrées et accomplir des quêtes avec une grosse dose d’alchimie.

Bon point pour ceux qui ont une mémoire de poisson rouge ou qui découvrent la série par ce troisième opus, il y a un petit film récapitulatif des deux premiers pour ne pas se retrouver largués au niveau de l’histoire. Un bon point même si les références en jeu aux précédents sont légion au début de l’aventure.

Niveau gameplay, les joueurs risquent de ne pas être dépaysés puisque tout ressemble aux deux premiers opus avec une partie combat où l’on peut changer de personnages à la volée pour mieux appréhender les ennemis. Le blocage est toujours aussi important pour augmenter les points d’action qui permettront de faire des coups plus puissants. Idem pour le comportement des autres personnages qui pourront passer de support à agressif selon le désir du joueur. Le système fonctionnait bien dans les deux opus précédents et c’est toujours le cas.

A noter que s’ajoute un système de clés au bout de quelques heures de jeu. Elles permettront d’être plus puissant face aux ennemis mais sur un laps de temps limité. Pour ma part, je trouve qu’au delà de la bonne idée, cela ajoute une couche supplémentaire de manipulations dans les combats qui n’en manquaient déjà pas. La partie alchimie n’a pas subi de grands changements non plus tout comme l’arbre de compétences. L’alchimie reste le point fort du jeu et son accessibilité toujours aussi appréciable.

Le foisonnement des recettes peut vite déstabiliser, mais il reste possible de passer en automatique avec le choix entre qualité haute et basse et de faire le tri pour cibler les recettes les plus importantes. A noter qu’il est possible de faire une recette dont tous les ingrédients ne sont pas disponibles, mais fabricables. Le jeu proposera alors de les fabriquer et revenir à la recette initiale. Tout bête, mais fortement appréciable pour s’éviter de chercher l’élément manquant.

La récolte des ressources aurait mérité d’être revue pour rendre ce moment de cueillette un peu plus fluide. Devoir « switcher » entre le bâton de mage, la hache et la massue pour récupérer les différents matériaux est toujours aussi pénible. J’aurais apprécié que le personnage le fasse automatiquement quand le joueur les a équipés tout comme avoir une option de prise automatique des ingrédients quand on passe dessus plutôt que de devoir appuyer sur le bouton. Ce n’est pas rédhibitoire non plus, mais nuit à la fluidité apparente de la récolte.

Ce qui est beaucoup plus dérangeant, c’est de devoir commencer le jeu avec un tutorial et faire comme si les deux précédents jeux n’avaient pas existé sur le plan du gameplay. En effet, Ryza doit repartir de zéro en construisant des outils de récolte, utiliser l’alchimie et refaire un arbre de compétences complet. Evidemment que c’est un poncif du jeu vidéo de tout reprendre à chaque opus, mais j’aurais voulu pouvoir commencer bien plus loin dans l’aventure. La partie tutorial ayant peu d’impact sur le déroulé de l’histoire, la possibilité de débuter directement au début de la vraie aventure aurait été appréciable pour les joueurs connaissant déjà les bases du jeu.

Concernant le level design et les environnements, Ryza 3 fait un mix entre anciens et nouveaux. L’univers visuel coloré du jeu est souvent à l’honneur dans un monde semi-ouvert. Le joueur étant invité à explorer les environnements à sa guise sans devoir suivre l’intrigue principale. En effet, les zones sont partagées entre couloirs et espaces plus ouverts.

Cette ouverture permet de découvrir de nouveaux moyens de locomotion comme la tyrolienne, des dauphins et autres montures. Ces zones ouvertes sont aussi l’occasion pour les développeurs de donner vie à leur monde en y ajoutant des troupeaux de monstres. Ce qui n’est pas inintéressant même si j’aurais préféré pouvoir parcourir la zone sans utiliser le slalom afin de m’éviter cinq ou six combats pour faire cent mètres.

Une des bonnes idées du jeu est d’avoir implémenté le voyage rapide très rapidement dans l’aventure. Il est possible de se déplacer d’où l’on veut vers un point précis de la carte s’il a été découvert précédemment. Le travers de cette possibilité est le nombre conséquent d’allers et retours imposés par le jeu et ce, dès le début. L’inventaire limité incite à retourner régulièrement « vider son sac » pour reprendre son aventure tranquillement. Une autre nouveauté est les quêtes aléatoires. Elles se déclenchent pendant l’exploration. Pas d’inquiétude, elles se résument à battre des monstres, apporter des objets ou en récolter.

Graphiquement, Ryza 3 est au niveau des précédents opus. C’est joli et bien animé. Les environnements colorés et le chara design des personnages aident à faire passer des graphismes un peu datés et il ne faut surtout pas regarder de trop près. A noter que le portage PC est plutôt correct même sur une configuration vieillissante. La musique est toujours dans le ton du jeu et se veut agréable à l’oreille.

Concernant la durée de vie, elle variera en fonction des joueurs. Compter plusieurs dizaines d’heures pour l’intrigue principale et encore plus pour ceux qui voudront faire toutes les quêtes annexes, débloquer toutes les recettes… Pour ma part, j’ai eu du mal à me sentir embarqué dans l’aventure au bout de quelques heures.

En résumé, Atelier Ryza 3 est dans la continuité des opus précédents. Malgré ses efforts pour se rendre accessible aux néophytes, il s’adresse avant tout aux joueurs ayant fini les deux premiers. Sa non localisation en français risque de le couper encore plus d’un nouveau public et de rebuter ceux qui ont joué en français au deuxième opus. Si vous avez aimé les deux premiers, le jeu est clairement fait pour vous. Atelier Ryza 3 est un bon JRPG qui dévoilera tout son potentiel dans la partie alchimie et vous fera vivre une aventure sympathique aux côtés de personnages attachants.

Genre : JRPG

Développeurs : Gust, Koei Tecmo

Editeurs : Koei Tecmo, Koch Media

Plateformes : PS 4/5, Steam et Switch

Prix : 59,99€

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur