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Valley of Tears

Dire que SAAvenger et moi attendions beaucoup de Valley of Tears serait exagéré. Mais quand une série sur la guerre du Kippour débarque, réalisée qui plus est par des Israéliens, alors oui, notre sourcil se relève et nous nous installons confortablement.

Alors oui c’est sûr, le sujet de Valley of Tears fait sûrement moins rêver qu’une série avec des héroïnes sexy ou des gars avec des super pouvoirs. Il faut dire que le sujet n’est pas tellement connu chez nous : la guerre du Kippour qui opposa, du 6 au 24 Octobre 1973, une coalition entre Syriens et Egyptiens aux Israéliens. Si la guerre s’est déroulée sur deux fronts, la série ne s’occupe que de deux groupes de soldats en poste sur le plateau du Golan (côté Syrien donc).

Un des groupes est en poste dans un bunker dédié au renseignement alors que l’autre est un équipage de char. Au cours des dix épisodes de 45 minutes que comporte la série, leurs destins vont se croiser, les drames vont se succéder et… notre patience être mise à rude épreuve. Parce que si on réalise bien vite que la série ne sera pas aussi réaliste qu’un Band of Brothers ou The Pacific, faute de moyens (même s’ils ne sont pas négligeables) et de l’approche du réalisateur, d’énormes défauts viennent compliquer le visionnage.

Tout d’abord, au niveau du réalisme, les réactions des protagonistes sont très souvent aberrantes. Certes, nombre de ces soldats n’étaient pas des professionnels, mais les Israéliens ont toujours des troupes bien formées. Alors voir des soldats agir n’importe comment, hurler à tout va et courir dans tous les sens sous un bombardement qu’ils ont eux-mêmes demandé, va forcément vous sortir de l’action. On observe alors sans y croire, espérant que la réalité – et un obus bien placé – rattrape ces acteurs massacrant la série.

Car le principal souci de Valley of Tears vient de deux acteurs. Oui, deux acteurs sont capables de ruiner une série, en tout cas ce fut mon ressenti. Un chef de char et un agent du renseignement, ayant un jeu d’acteur tellement mauvais, tellement exagéré qu’on se demande au bout d’un moment si ça n’est pas une parodie. Leur jeu est tellement, tellement pénible qu’on se prend à espérer les voir mourir à chaque moment. La bonne performance d’acteurs mineurs rattrape un petit peu l’ensemble mais certaines scènes pourraient être montrées dans des écoles pour voir ce qu’il ne faut absolument pas faire.

Il reste heureusement quelques passages intéressants où les scénaristes abordent les problèmes de la société israélienne de l’époque, où une scène d’action pas trop mal fichue vient vous réveiller. Mais tout ceci est bien peu comparé au long chemin de croix que sont une majorité d’épisodes. On regrettera de ne rien apprendre (à moins de vraiment, vraiment n’avoir jamais rien lu sur le sujet), de voir que le pan militaire est très confus, avec par exemple des troupes qui « tiennent une position » pendant 3 jours sans essuyer le moindre coup de feu et une situation qui se retourne sans comprenne bien pourquoi.

Dire que Valley of Tears est une déception est un peu comme dire que Machiavel est un peu difficile : understatement of the year. Tout ce qui aurait pu faire la force de la série est ruiné par deux acteurs, le côté humain est bancal, la vision militaire est au mieux ultra-simpliste et l’originalité du sujet ne parvient pas à faire passer le sentiment d’avoir perdu presque 10 heures de sa vie. Le seul point positif ? Cela m’a donné envie d’en savoir plus sur le sujet.

Sans être autant déçu par Valley of Tears que mon estimé collègue (il faut avouer que je sais comme il est rare de tomber sur des bijoux niveau série de guerre, loin est le temps de Band of Brothers ou de Generation Kill donc je n’en attendais pas grand chose ) je dois reconnaître que la série peine à convaincre. Elle a certes le mérite de montrer comment des citoyens somme toute contre le gouvernement en place vont se démener pour défendre leur patrie (même si ça fait un peu propagande quand même) mais on repassera en effet pour tout ce qui est aspect militaire.

La prestation de Lior Ashkenazi est la seule qui arrive vraiment à convaincre et les différentes situations oscillent entre les clichés et le manque de réalisme. Les effets spéciaux sont aussi forts visibles ce qui est un peu dommage quant on voit le coût par épisode d’1 million de dollars. Reste les chars utilisés par l’équipe d’acteurs principaux qui sont eux d’époque et puis bien sûr le fait de profiter d’un sujet fort peu traité. Bref, à moins de vraiment être passionné par le sujet, le tout est, vous l’aurez compris, dispensable.

Titre original : Sh’at Neila

Créée par Amit Cohen, Gal Zaid, Yaron Zilberman

Avec Lior Ashkenazi, Avraham Aviv Alush, Joy Rieger

10 épisodes de 45 minutes

Harvester

Collectionneur compulsif et un peu trop passionné, accumule jeux et livres en essayant d'entraîner un maximum de gens dans ses vices...