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Astra Exodus

Un 4X chez Slitherine en attendant la sortie de Distant Worlds 2 ? Je suis partant ! J’aime mes 4X spatiaux touffus, riches, avec des galaxies énormes et j’avoue que je ne m’étais pas vraiment renseigné sur Astra Exodus auparavant. J’ai plongé direct dedans sans savoir si le jeu allait correspondre à mes attentes.

Ce jeune homme a l’ai bien sympathique mais malade

Le style graphique me fait furieusement penser à Stars in Shadow et le premier contact avec l’interface m’a ramené quelques années en arrière, surtout que par défaut l’anti-aliasing n’était pas activé… aïe ma rétine. Après elle fait le boulot mais il faut avouer qu’elle n’est pas très sexy ni fluide ( à ce niveau Endless Space 2 reste le maître étalon). Ce qui me gène plus c’est de voir que certaines choses simples qu’on a l’habitude d’avoir sur tous les jeux ne sont pas présents ici. Pas moyen de bouger la carte avec un clic droit, on peut certes naviguer avec les bords de l’écran mais pas le bas à cause de l’interface, des tooltips pas toujours des plus utiles ou simplement manquants (c’est pas pour dire mais sourire bleu c’est mieux ou moins bien que sourire jaune ?)

Il était content mais plus content que content ou moins content ? Après on dit que j’aime les feuilles excel avec des chiffres mais au moins c’est clair.

Bon on s’y fait vite, on navigue sur la carte au clavier, on découvre l’échelle de contentement de la population et on met les mains dans le cambouis de la bête. Astra Exodus n’a pas vocation à attirer les grognards spatiaux ni à devenir le nouveau Master of Orion en titre, le fait qu’il soit développé par une seule personne joue probablement sur ce point. On est ici face à un titre assez simple d’aspect dont les mécanismes ont pour rôle principal d’offrir une expérience sympathique et rapide. Je dis rapide car la carte n’est pas très étendue, les contacts avec les autres civilisations sont fréquents et l’IA n’hésite pas à agir agressivement dès le départ (bon avec son petit bonus en vaisseau elle risque d’ailleurs de vous donner du fil à retordre).

L’IA qui débarque avec une vingtaines de vaisseaux en début de partie, ça va je te dérange pas ? Bon ok j’aurais p’têt pas du augmenter la difficulté…

Niveau principes de base, vous allez retrouver les différentes planètes à coloniser, chacune avec ses ressources et ses limites de population (pas de limite au nombre de bâtiments que vous pouvez construire sur chaque colonie). Les ressources sont calculées en valeurs produites et il n’y a donc pas d’accumulation et aller en négatif aura comme seul impact de diminuer votre vitesse de production. De manière générale, les mécanismes restent assez superficiels, pas d’astéroïdes à aller miner, pas de lunes à explorer, pas d’exploration automatique (de toute façon votre portée de déplacement reste liée à la distance de votre plus proche colonie), pas de gestion d’équipage (ok on est pas dans Aurora je sais)…

Avoir assez de freighters est important pour assurer un bon flux d’échanges de ressources entre vos différentes planètes.

L’aspect gestion est donc assez limité, la recherche a cependant une particularité intéressante, vous ne pourrez choisir qu’une seule recherche par section, vous obligeant ainsi à vous spécialiser tout en sachant que l’IA fera de même. Seul moyen d’acquérir les autres technologies que vous aurez délaissées ? Faire des échanges avec les autres races.

Il a l’air presque aussi vieux que Sig…

Votre but principal sera donc de vous étendre (assez vite) et d’éliminer la compétition comme dans la plupart des jeux du genre. Je sais que je n’ai pas l’air très enthousiaste à ce niveau mais les premières missions de la campagne manquent aussi cruellement de panache, vous devez éliminer une force au bout du couloir galactique mais pour y arriver il faudra vous étendre.

Overview de mes colonies.

Le mode sandbox quant à lui permet déjà d’offrir un peu plus de fun et de challenge. L’IA est assez agressive dès le départ et, dans les modes de difficulté plus élevés, a des avantages non négligeables (tels qu’une flotte solide dès le début du jeu). Le jeu vous permet d’ailleurs de créer les designs de vos vaisseaux (mais pas d’améliorer les anciens) en décidant de leur armement, armure/bouclier tout en assurant un niveau d’énergie suffisant.

Points d’ancrage des armes, sélection du moteur et des sources d’énergie.

Vous pourrez ensuite vérifier leur efficacité en combat, ceux-ci se déroulent en temps réel et consistent en général à avoir une puissance de feu suffisante pour éliminer l’ennemi avant que celui-ci ne fasse de même. Si vous pouvez manœuvrer, la lenteur des vaisseaux et l’orientation des armes fait que le côté stratégique reste léger, pas question ici d’essayer d’éviter les tirs ennemis avec vos frégates tout en tournant autour d’un croiseur ennemi. Le plus gros ou le plus nombreux est celui qui aura l’avantage.

Il va se prendre une petite volée sur les boucliers tribords.

Les combats terrestres en cas d’invasion se jouent, eux, sur une grille taille réduite qui n’a pas non plus un intérêt réel. En fait, c’est un peu le problème général du jeu, qui tente d’offrir de nombreux aspects sans jamais trop les approfondir. Je suis peut-être trop demandant à ce niveau et Astra Exodus est peut-être justement un très bon titre pour les nouveaux joueurs du genre ou ceux qui désirent avoir une expérience moins exigeante niveau temps ou investissement. Reste qu’il y a malgré tout encore un peu de chemin à faire.

Mon Robert de combat va se faire atomiser

Si le jeu a quand même un certain capital sympathie et qu’on peut se laisser « prendre au jeu », il va lui même se tirer une comète dans le pied. Après 200 tours sur les 500 que dure une partie, l’exécution de chaque tour sur une « grande » carte avec le nombre maximum de races (8) devient très lente pour ne pas dire poussive, arrêtant sec l’un des points fort du jeu qui était justement la vitesse à laquelle on peut jouer et évoluer. Il reste à espérer que des patches vont vite résoudre ce problème

Surtout fait moi Signus quand ça va mieux.

Vous l’aurez compris : sans être réellement mauvais mais avec quand même des éléments techniques et d’interface à améliorer, Astra Exodus n’aura pas réussi à me convaincre. Au final ce n’est d’ailleurs pas son aspect un peu daté qui pêche mais plus le manque de profondeur ou de fluidité de l’expérience après un certain nombre de tours. Pour les novices en revanche ce pourrait être un bon point d’entrée dans le genre, même s’il y a quand même pas mal d’autres titres qui pourraient aussi jouer ce rôle. Reste alors l’IA qui semble offrir un assez bon challenge, les combats temps réel et le tempo au final assez rapide d’une partie comparé aux autres 4X qui peuvent plaire à certains joueurs.

Développeur : Atomic Kaiser 

Editeur : Slitherine Ltd.

Genre : 4X

Date de sortie: 30 janvier 2020

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur.

SA_Avenger

Le Belge taciturne du groupe, pas fan de quoi que ce soit mais touche-à-tout aux goûts éclectiques, amoureux du cinéma, de littérature et de chanson française à texte, bref un nostalgique invétéré. Ancien beta testeur hardcore, je joue encore régulièrement à des jeux obscurs aux règles complexes que je termine d'ailleurs rarement.