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Deliver at all Cost

Tout est dans le titre pourrait-on dire ! Dans Deliver at all Cost, vous incarnez Winston Green, un petit génie incompris, qui n’a visiblement pas réussi à trouver comment payer son loyer et qui doit se résoudre à postuler pour cette compagnie dont le slogan Livraison à tout prix à le mérite d’être clair.

C’est donc votre première journée… Et le moins que l’on puisse dire est que l’on est tout de suite dans le vif du sujet. Grace à une palette graphique et musique qui nous plonge avec ravissement dans la fin des années 50, un humour et des situations cocasses sans la moindre envie de sérieux, et une histoire avec malgré tout une intrigue à démêler, Deliver at all Cost est avant tout fait pour nous défouler avec l’excuse de pouvoir tout détruire sur son passage car ici tout est destructible à souhait.

C’est même avec un régal non dissimulé que l’on verra s’effondrer majestueusement l’énorme château d’eau que l’on ne cherchera pas à éviter, où des immeubles entiers suite à notre passage au travers ! 

Car, oui, j’ai oublié de vous dire que notre jeune ami n’est visiblement pas doué pour conduire une voiture. J’en entends derrière qui soupçonne plutôt que ce serait de la faute de l’auteur de ces lignes. C’est possible, mais la faute en revient plutôt aux développeurs qui ont sciemment compliqué la manœuvrabilité des véhicules. Encore une fois pour mieux rendre chaotique les missions qu’aura à réaliser ce pauvre Winston !

Non pas que la conduite à la manette soit compliquée en soi (car oui, c’est préférable au clavier-souris) mais c’est surtout que tout ce sera en vue 3D isométrique, ce qui vous fera cogiter lorsque le véhicule changera d’orientation. Evidemment, pour corser un peu plus la chose, il sera impossible d’avoir une conduite rectiligne, même à basse vitesse, ce qui vous l’aurez compris, n’arrivera pas de toute façon très souvent.

Mais c’est surtout lors des nombreuses missions que vous aurez à effectuer que la difficulté sera la plus prégnante car les développeurs se sont visiblement régalés à trouver comment rendre la conduite toujours plus délicate, grâce à une imagination débordante, vous faisant par exemple convoyer des caisses de fusées d’artifice se déclenchant intempestivement, des pastèques pourries prêtes à s’éjecter au moindre virage ou un énorme poisson qu’il faudra nourrir régulièrement sous peine de le voir s’échapper du pickup !

Toutes ces courses rendent la conduite presque impossible d’autant plus qu’à force de défoncer tout ce qui se trouve sur notre chemin, il y aura aussi inévitablement des dommages collatéraux avec les passants qui voleront tels des pantins désarticulés ou bien resteront accrochés au véhicule.

Mais bizarrement, ils seront bien plus résistants que les bâtiments et vous feront rapidement savoir qu’ils ne sont pas contents. Et ici, les habitants de l’île de St. Monique sont des coriaces et n’hésiteront pas à vous poursuivre et vous harceler en tapant sur votre voiture pour vous en éjecter jusqu’à défoulement complet ! Et ne comptez pas vous en sortir en ciblant les plus vulnérables car vous feriez un mauvais calcul en vous en prenant aux mamies qui n’hésiteront pas à vous poursuivre dans toute la ville à coup de canne !

Heureusement, cette furie cessera rapidement une fois votre voiture bien secouée et ils vaqueront de nouveau à leurs occupations comme si de rien n’était. Mais, que fait la police me direz-vous ? Eh bien, à partir d’un certain seuil de destruction, elle interviendra et vous devrez leur échapper en cherchant des bennes à ordures où vous cacher hors de leur vue.

Tout cela contribuera à rendre les missions hautement instables dans leurs réussites mais, même après avoir pitoyablement échoué en s’encastrant sur le toit d’un immeuble en transportant un machine à ballons après un envol mémorable, ou bien suite à un plongeon dans la mer ou dans un volcan, vous serez ramené à la dernière sauvegarde automatique durant la mission.

Ce qui vous permettra, comme pour votre humble serviteur, d’avancer pas à pas, laborieusement mais sûrement, vers la fin de la livraison, immanquablement scénarisée comme il se doit. Donc, pas de prise de tête, on sera sûr de finir et de progresser sans être coincé trop longtemps.

Vous aurez aussi des scènes plus classiques permettant de faire avancer l’histoire ou tout simplement de permettre lier une mission à une autre… et de souffler un peu par la même occasion. Il y a en a de 2 sortes :  soit dans des lieux fermés notamment lié à l’intrigue où vous pourrez discuter et interagir avec le mobilier comme chercher des objets utiles pour améliorer votre camionnette mais cela restera très scripté, soit dans la ville elle-même où vous pourrez déambuler à la recherche d’endroits bien précis pour une rencontre ou autre, ou bien tout simplement un joli point de vue (tout cela étant indiqué sur la carte).

Grâce à un atelier, vous pourrez aussi améliorer votre camionnette avec un treuil, des pneus cloutés, des plaques de blindages et autres joyeusetés que je vous laisse découvrir. Bref, vous l’aurez compris, il s’agit ici surtout d’un défouloir avec prétexte à tout démolir. Il y a bien une histoire qui tient la route et une île à explorer mais ce ne sera pas l’intérêt premier du jeu.

Si la non maitrise du véhicule, l’aspect loufoque et déjanté et plein d’humour des missions proposées ne vous repoussent pas, Deliver at all Cost pourra alors vous procurer plus de plaisir que de frustration. On pourra sans doute lui reprocher à la longue une certaine répétition dans le style des missions (bien que très différentes dans leur approches) qui obligera à faire des pauses pour mieux y revenir plus tard mais l’ensemble vaut à mon humble avis la chandelle.

Genre : Action

Développeur : Studio Far Out Games

Editeur : Konami

Date de sortie : 22 Mai 2025

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

faxo

Toujours à contre-courant des modes - wargamer et rôliste du temps des jeux vidéo et vice-versa, adepte des jeux longs et compliqués quand la tendance est à l'inverse - et pas avare de contradictions comme demander plus de tests au rédac’ chef sans en avoir le temps tout en sachant qu'il ne sera pas payé !