Early Access: Warno

Plus Eugen Systems sort de jeux, plus j’ai l’impression d’être vieux. La série des Wargame (European Escalation, Airland Battles et Red Dragon) mettait déjà à mal mes réflexes que la série des Steel Division a finit d’achever. Donc autant vous dire que quand Warno a été annoncé, j’avais un peu peur de passer mon temps à cliquer avec 3 minutes de retard. Et vous savez quoi ? C’est le cas, mais j’aime bien !

Tout d’abord, attention warning achtung ! Warno n’est disponible pour le moment qu’en Early Access et le contenu est très chiche. Et je dis ça pour être poli parce qu’à part le multi-joueurs, seul le capture the flag est disponible en escarmouche contre l’IA, le tout sur une poignée de cartes. Donc pas de campagne solo pour le moment, pas de tutoriel. Donc ne venez pas chouiner qu’il n’y a pas grand-chose à faire si vous investissez maintenant.

Par contre si humilier les autres, en équipe si possible, est votre came, vous allez être aux anges. Surtout si, et le contraire serait étonnant, vous appréciez en plus les engins chenillés (ou non) de la fin des années 80. Parce que là laissez-moi vous dire que Eugen Systems a comme d’habitude mis les grands plats dans les gigantesques : 600 unités disponibles, une modélisation hallucinante de réalisme, un souci du détail bluffant. Ils nous habituent toujours à des jeux d’une beauté à couper le souffle, mais là c’est vraiment très impressionnant, avec un zoom toujours plus fou, permettant de passer d’une vue aérienne globale à une vue au ras du sol en deux coups de molette.

Et ce qui est intéressant, c’est que cela sert vraiment le gameplay, à condition bien entendu d’avoir des réflexes surhumains qui vous permettront d’être partout à la fois et de réagir à la microseconde. Parce que oui, l’armement dans Warno ne laisse pas une grande chance de survie à l’adversaire et la moindre inattention se solde invariablement par la destruction d’une unité. Il faut donc étudier le relief et chercher les meilleures lignes de vue pour être le premier à frapper, ce qui est souvent gage de survie. Le panachage des unités est aussi primordial, parce qu’envoyer une poignée de chars sécuriser des faubourgs n’est pas forcément la meilleure des idées. Comme d’habitude, la reconnaissance se taillera la part du lion dans votre stratégie et avoir des yeux partout deviendra vite un réflexe vital.

Vous allez donc apprendre (ou continuer à, si vous êtes un vétéran des jeux Eugen Systems) à jongler avec les différents types de renforts, tenter des débordements, consolider un carrefour vital et pleurer en voyant qu’un de vos flancs n’était pas couvert par votre coéquipier et que c’est open bar sur votre artillerie. Des larmes, du sang et de la rage, le cocktail idéal pour des parties multi endiablées. A condition bien entendu d’avoir pris des substances avant car comme indiqué précédemment, ça va très (trop ?) vite. Et comme les distances d’engagement sont assez grandes, la durée de vie du soldat de base n’est pas très élevée.

Vous l’aurez compris en me lisant, si Warno est encore au stade de l’Early Access, la partie technique est très solide avec un jeu qui reste fluide et superbe en toutes circonstances. Rien à dire, le studio connait son boulot et c’est un plaisir à observer. Petit bémol concernant la lisibilité parfois limite de la carte qui peut se retrouver surchargée avec des icônes un poil trop grandes.

Si je n’ai absolument rien à reprocher à Warno, qui fait très bien ce qu’il annonce, c’est-à-dire offrir une séance de military porn aux adeptes de la Troisième Guerre Mondiale, j’espère tout de même qu’il y aura une campagne solo digne de ce nom et que surtout, ils implémenteront une pause active. Et qu’ils laisseront tomber le système de Steel Divison 2 pour revenir à quelque chose de plus classique. Mais n’écoutez pas un vieux râleur comme moi si vous voulez un STR sous amphétamines !

Genre : STR

Développeur : Eugen Systems

Editeur : Eugen Systems

Date de sortie en Early Access : 20 Janvier 2022

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur