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R-Type Final 2

« J’aime les Shmup, mais je suis très mauvais ». C’est mon leitmotiv à chaque fois que j’en ai un entre les mains et ce n’est pas la phrase d’un PGM (pro gamer) qui va le finir en un crédit après trois sessions. Je suis vraiment un joueur de Shmup (et pas que) très mauvais. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu une fascination pour le genre. Je n’ai pas de titre en tête, mais des images qui ressurgissent parfois de vieux titres sur borne d’arcade où le genre avait une bonne place. Tout ça pour en venir à cette simple phrase : j’aime les shmup et R-Type Final 2 fait-il honneur à son héritage ?

Difficile pour moi de me prononcer sur son héritage puisque je connais assez mal la franchise. L’opus PS2 a un statut culte, l’original est considéré comme un très grand jeu et je connaissais la franchise de nom. Ce Final 2 arrive tardivement et en catimini sous nos contrées avec une localisation française. L’histoire étant anecdotique, je dirais simplement que si vous comptiez sur ce jeu pour avoir une épopée spatiale de haute volée, vous risquez d’être déçu. C’est sympa pour l’intro d’avoir un peu d’histoire, mais l’essentiel du jeu n’est pas là.

R-Type Final 2 est un Shoot Them Up (Shmup pour les intimes) avec un scrolling horizontal (déplacement de droite à gauche et non de haut en bas) et quelques menus variations. Le principe est très simple : traverser le niveau et battre le boss en tirant sur tout ce qui semble hostile. Le jeu mettra à disposition plusieurs vaisseaux avec des caractéristiques différentes, des armes variées (missiles, laser…) et ce qui est probablement la meilleure idée de la franchise : un pod qui pourra servir de multiples façons. Ce pod est un module indépendant que l’on peut accrocher devant, derrière le vaisseau ou le laisser faire sa vie. Ajoutons qu’il fait office de bouclier pour les tirs ennemis et vous avez un compagnon polyvalent qui sera fort utile dans les situations prévues par le jeu. Ces situations sont très scriptées et laissent peu de place à l’imprévu. La difficulté (même en entraînement) est suffisamment élevée pour inviter les joueurs à connaitre les niveaux par coeur afin de les traverser. Ajouter à cela qu’une boulette suffit pour passer de vie à trépas et vous avez un jeu qui n’est pas à mettre entre toutes les mains. Allergique à la difficulté ou/et l’énervement facile, passez votre chemin tant le jeu est impitoyable voire injuste parfois avec sa hitbox approximative (un peu de mauvaise foi s’est peut être glissée), sa lisibilité qui n’est pas toujours parfaite et un par cœur omniprésent pour passer les niveaux.

L’autre « nouveauté » est la possibilité de modifier la vitesse du vaisseau. Si au départ l’idée est séduisante, la réalité en jeu rend le vaisseau extrêmement lent à sa vitesse la plus basse et convenable au maximum. Très rapidement, je suis passé en vitesse 3 sur 4 pour avoir une vitesse qui me correspondait (pour rappel, je suis très mauvais) et m’offrir la possibilité d’augmenter si besoin. Une bonne idée qui fait plus office de gadget que de réelle plus-value en jeu. Le level design n’invitant pas non plus à varier la vitesse pour passer les obstacles. Les différents vaisseaux (et ils sont nombreux) ne m’ont pas donné l’impression de changer fondamentalement la donne à ce niveau.

Les boss sont assez intéressants à combattre, même si on retrouve ce côté par cœur pour arriver à les vaincre. Les autres ennemis sont plutôt classiques et le level design (encore lui) est trop pauvre pour apporter un peu de dynamisme aux affrontements. Le jeu est très sage dans sa proposition et manque de frénésie pour emporter le joueur. Visuellement, il ne se démarque pas non plus avec des graphismes corrects et des niveaux fort peu inspirés à certains moments. Seule la customisation pourrait faire lever un sourcil aux amoureux du « je veux faire le plus beau vaisseau du monde entier », mais rien qui me semble justifier de passer au dessus du reste. Pour ma part, je suis assez hermétique à ce genre de choses et je préfère des vaisseaux tout prêts pour me lancer dans le jeu.

En conclusion, R Type Final 2 est un jeu à réserver aux nostalgiques de la franchise voire aux amoureux du Shmup. Un profane risque de se décourager très rapidement devant la difficulté du jeu et son intransigeance. L’aspect construction de son vaisseau idéal est une bonne idée pour qui veut s’y pencher, mais le level design pauvre et étroit associé à une volonté assumée de connaitre les niveaux par coeur pour réussir ne m’a pas donné envie de me plonger dans cette partie (je pourrais aussi ajouter que les menus sont fonctionnels pour rester poli). Personnellement, j’y reviendrai avec plaisir pour essayer d’élever mon niveau au dessus d’entraînement à savoir Bambin, mais en mode je prends le premier vaisseau qui vient et yolo.

Genre : Shoot Them Up horizontal option boulettes sans pluie.

Développeur : Granzella Inc.

Concepteur : Kazuma Kujo

Editeurs : Granzella Inc., NIS America, Nippon Ichi Software, Koch Media

Testée sur une version presse PS4 fournie par l’éditeur.

Machiavel

Toujours à l'affût de ce qui peut piquer ma curiosité, peu importe le domaine avec une légère préférence pour les jeux vidéo, le cinéma, la littérature, les séries TV, les jeux de société, la musique, la gastronomie, les boissons alcoolisées et quelques autres petites choses . Ma curiosité est telle le tonneau des danaïdes, sans fond.