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Paper Mario: Origami King

Depuis les débuts de la série, les Paper Mario ont toujours été des RPG « light » dans l’univers du célèbre moustachu (non, pas celui de ton club cuir-moustache, Bofang). Quand Paper Mario: The Origami King a été annoncé au mois de mai pour une sortie cet été, c’était un peu une ambiance de fifou chez les fans de la saga. Vingt années nous séparent du premier épisode et « seulement » quatre du dernier opus sorti sur Wii-U. C’est donc équipé de ma jolie casquette rouge et en lançant un classique « Let’s Go! » que je me lançais à l’assaut du petit dernier.

Luigi Time !

Comme d’habitude, tout va bien au royaume Champignon (non, pas ces champignons-là Ruvon). Mario et Luigi sont en route pour un festival d’origami au château de la princesse Peach et dans le bourg de ToadVille. Mais, comme toujours, tout ne va pas se dérouler comme prévu et Mario va se retrouver emprisonné. Il s’évadera rapidement et nouera contact avec Olivia, une princesse Origami (origami = art du pliage de papier en Japonais). Elle lui explique que son frère maléfique, Olly, veut prendre le pouvoir et tout « origamiser » (pardon pour le néologisme). Et sitôt dit sitôt fait, il s’empare du château et l’enrubanne dans des serpentins. S’ensuit alors une aventure aux cinq coins (oui cinq, ne soyez pas si carré) du royaume champignon pour sauver la princesse, le château et le royaume.

Olivia et Mario sauvant le monde depuis un banc

Chaque zone se déroulera plus ou moins de la même manière. Tout d’abord une phase d’exploration au cours de laquelle on devra reboucher des trous dans le décor. Pour ce faire, rien de plus simple. Mario s’est vu confier un sac de confettis magiques qui, une fois lancés en l’air (les confettis, pas le sac…) vont reboucher les trous. Cette phase d’exploration, c’est aussi l’occasion de chercher des Toads cachés et des blocs « ? » invisibles. Pour faire le plein de confettis, pas de problèmes. Tapez sur le tronc des arbres, il pleuvra des confettis. Donnez un coup sur une fleur en origami, elle laissera tomber des confettis. Bref, tapez partout avec votre marteau (arme fidèle à Mario dans la série des Paper) et vous aurez plein de confettis.

Un Toad à boucher et un trou à sauver… ou l’inverse

Bien sûr, vous ne vous promènerez pas tranquillement. Vous verrez dans la zone des « origuerriers » (ennemis transformés en origami) qui viendront en découdre avec vous. Et c’est là qu’intervient une des premières originalités du jeu. Le combat se déroule en plusieurs phases qui se répéteront jusqu’à ce que tous les ennemis soient défaits ou que vous perdiez.

La première phase est un système de casse-tête plutôt ingénieux. Les monstres sont disposés aléatoirement sur les différents cercles composant la zone de combat. Il faut alors, en faisant tourner les différents cercles ou en bougeant les segments d’avant en arrière (et dans le délai imparti), réussir à mettre les ennemis en formations simplifiant le combat. Soit en les alignant, soit en les regroupant par paquets de quatre (deux devant et deux derrière, pas de commentaire !). Si vous résolvez le casse-tête correctement, vos dégâts bénéficieront d’un bonus. 

Survient alors la deuxième phase du combat, l’attaque. Vous aurez le choix entre 2 types d’armes : le marteau (pour frapper les ennemis groupés par quatre) ou les bottes (pour sauter sur la tête des ennemis alignés). Chacune de ces armes demande toutefois un timing pour être utilisée de manière la plus efficace possible. Elles existent en plusieurs versions qui infligeront plus ou moins de dégâts et elles sont toutes soumises à l’usure. Autrement dit, passé un certain nombre de coups, elles deviennent inutilisables. Vous avez également la possibilité de consommer des objets tels que des fleurs de feu ou de glace pour lancer des… boules de feu ou de glace. Vous pouvez également reprendre de la vie en mangeant un champignon (non, toujours pas Ruvon). 

Enfin, si vous n’avez pas tapé assez fort, c’est le temps de la riposte adverse. Hors de question de rester inactif pendant cette phase, il faudra réussir votre parade pour réduire les dégâts subits. Et pour ça, il est une fois encore question de timing. Appuyer sur A au bon moment et votre parade sera réussie.

♫Accroche tes mains à ma taille♫

Autre spécificité des combats, les gradins. Au début, ils seront vides ou presque. Ils se remplissent au fur et à mesure que vous trouvez/libérez des Toads. Quel intérêt ? Et bien, ils pourront venir vous aider (moyennant finance, les radasses !) au début du combat. Si vous jetez assez de pièces dans l’arène, ils viendront vous donner des objets, taper sur les monstres, mais surtout, ils vous aideront pour résoudre le casse-tête d’avant combat !

Une fois l’exploration et quelques combats gagnés (ou fuis, c’est une autre possibilité), vous serez amené à visiter un donjon se terminant par un boss avec un système de combat légèrement différent de celui déjà vu. Il y a deux catégories de boss. Les « Espli », des sortes de divinité qui, une fois vaincues, donneront leur pouvoir à Olivia. Ces pouvoirs seront utiles pour progresser sur la carte, mais aussi dans les combats contre la seconde sorte de boss, les Gardiens des Serpentins. Je ne dévoilerai rien les concernant, je préfère vous laisser la surprise.

En effet, dans ces phases, le boss se retrouve au centre de l’arène. Le casse-tête devient alors un jeu de piste pour atteindre des cases spéciales permettant d’attaquer soit de manière classique, soit grâce à des cercles de pouvoir qu’il faut activer au préalable.

♫Une tortue mange pas de cacahuète♫

Si ce système de combat est innovant, malheureusement il est vite répétitif et on s’en lasse très (trop) rapidement. Pour peu que vous soyez du genre acharné à vouloir finir le jeu dans un minimum de temps, vous arriverez rapidement à l’overdose. Pour avoir fait moi-même le constat au début de ma partie, j’ai finalement beaucoup plus apprécié en jouant par « petites » séquences. À petite dose, mais aussi en utilisant toutes les possibilités offertes pour soit éviter le combat, soit le simplifier (payer les Toads par exemple). Et le RPG dans tout ça ? Le RPG ? Circulez, y a rien à voir. Je pense que c’est le principal reproche (avec les combats) que les fans inconditionnels feront à cet opus. Il n’y a aucun élément de RPG dans ce Paper Mario. On augmente sa barre de vie, son sac de confettis, on récupère des accessoires, mais c’est tout.

Techniquement, c’est beau, très coloré et tout en « papier ». C’est très bien rendu. Les musiques accompagnent parfaitement nos péripéties mais n’en sont pas pour autant inoubliables. L’histoire est agréable à suivre même si elle est reste plutôt « enfantine ». Je n’ai pas rencontré de réelle difficulté, mais je pense que pour les jeunes joueurs, le système de casse-tête peut rebuter (d’autant plus avec le temps limité). Il m’aura fallu environ une trentaine d’heures pour parvenir à la fin du jeu, mais il me reste encore des Toads à sauver, des trésors à trouver… Bref, pour arriver au Graal des 100 %, je pense qu’il m’en faudra bien dix de plus.

See you, space plumber

Alors oui, le jeu n’a plus rien d’un RPG (même léger). Oui, les combats peuvent paraître pénibles par moments (souvent, selon son seuil de tolérance). Et oui, Olivia parle bien trop lentement pour ne pas mettre nos nerfs à rude épreuve. Mais le constat final est là, j’ai malgré tout passé un (très) bon moment de jeu vidéo avec cet opus de Paper Mario. C’est un vrai jeu de vacances. On ne passe pas l’après-midi scotché à l’écran pour avancer. Non. On sort, on va à la plage, à la montagne, faire des activités diurnes de vacances. Et le soir, on reprend sa sauvegarde (une seule par profil par contre, ça aussi, c’est regrettable) et on progresse dans cette histoire qui nous accompagnera le temps d’un bel été.

Site officiel

Développeur : Intelligents Systems

Éditeur : Nintendo

Plateforme : Switch

Date de parution : 17 juillet 2020

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Eiffel-AD

CM 24h/24, rédacteur fût un temps.