Jeux vidéoJouer

Beta: Port Royale 4

Ah, les souvenirs de jeux sentant bon le rhum et la mer tels que Sid Meier’s Pirates ou Sea Dogs. J’aime les bateaux dans les jeux, je ne m’en cache pas, j’en ai pas honte, ce n’est pas sale ! Côté gestion c’est parfois du hit & miss (j’avais par exemple moins apprécié la série Patrician), véhiculer des biens d’un endroit à un autre n’est pas spécialement ma passion mais si on rajoute le risque de se faire couler par des pirates et la possibilité d’épouser la fille du gouverneur, pourquoi pas ? C’est donc avec ces espérances un peu folles que je me suis lancé dans Port Royale 4 (et aussi grâce à Kydo merci à lui).

L’écart à Ibes

Enfin dans la beta, car le jeu ne sort qu’en septembre. Celle-ci donne déjà accès à la campagne espagnole et permet aussi de jouer en mode « libre » (bac à sable donc) avec cette même nation. Développé par Gaming Minds studio qui s’étaient déjà attelé à Port Royale 3 et qui sont des habitués du genre (entre autre avec Rise of Venice que j’avais bien apprécié et Railway Empire que je n’ai pas encore testé).

Elle a les yeux à l’envers !

Bref, au lieu d’énumérer d’autres titres du passé, qu’en est-il de ce futur titre? Déjà visuellement c’est superbe, les Caraïbes sont très joliment modélisées, la mer a des teintes changeantes, le climat évolue, les couchés de soleil sont superbes et vos navires voguent librement sur les flots. J’ai directement été conquis par l’esthétique du jeu, la propreté de son interface et le fourmillement de détails (bon il manque les requins quand même).

C’est bô !

Passé le côté charmant et visuellement agréable de Port Royale 4, qu’en est-il du gameplay et de la gestion ? Malgré une interface agréable à prendre en main, les développeurs ont parfois fait des choix un peu étranges auxquels le joueur devra s’habituer. Par exemple, si la plupart des icônes de gestion sont au centre, ce n’est pas le cas des icônes de construction ou de gestion de routes de commerce qui sont tout en haut à droite. Vous voulez recruter des hommes, ça ne se passera pas par la taverne mais au fin fond de la liste de biens, vous les échangerez comme du vulgaire bétail (en même temps il n’y a pas de bétail dans le jeu, c’est peut-être pour ça). Besoin de réparer votre navire ? Il faut cliquer sur le chantier naval (encore ça c’est logique) mais si vous voulez réorganiser vos flottes, il faut cliquer sur le phare de la ville qui n’est accessible qu’en faisant un zoom sur celle-ci. Avoir la possibilité d’afficher des icônes ou un endroit dans l’interface où gérer tout cela n’aurait pas fait de mal.

ça mange pas de Spain

Le côté le moins intuitif de Port Royale 4 reste, selon moi, le mode de création des routes commerciales. Si celui-ci permet de facilement voir les villes où vous avez une licence pour commercer ainsi que les vents, contraires et favorables, qui permettront d’optimiser votre temps de trajet, c’est tout de suite plus obscur pour démarrer la dite route ou s’assurer que des biens seront échangés afin que vos navires ne voyagent pas cale vide. En fait, il vous faudra découvrir par vous-même comment commercer à chaque escale (il faut cliquer sur le nom de chaque ville ajoutée dans la liste pour décider ce qui pourra être acheté/vendu une fois arrivé sur place et avec quelle priorité mais aucune icône ne l’indique). Une fois cet élément trouvé tout va tout seul, surtout qu’il est possible de dire à l’IA de se débrouiller suivant la production locale.

L’IA peut tout faire, c’est bien mais ça rebutera certains

En effet, chaque ville aura (ceci étant décidé aléatoirement au début de chaque partie) une production locale spécifique, qui pourra être étendue au cours du développement de celle-ci. Car oui, les villes évoluent, les colons arrivent, cherchent du travail, des logements… En tant que joueur, votre ville de départ sera sous votre tutelle et d’autres pourront arriver dans votre giron. Vous pourrez donc y construire des maisons, des bâtiments de production ou œuvrant pour le bien public afin d’en augmenter la population et sa satisfaction. Il faudra faire attention à la proximité de chacun, les habitants n’aimant en général pas beaucoup être à côté d’un bâtiment de production. Si le système est sympathique, j’ai trouvé que la portée des différents bâtiments positifs était un peu courte (en gros 1 hex) pour qu’on s’attarde vraiment à cette construction de ville. Au final, elle ne servira que pour augmenter le niveau de la ville et élargir la diversité des biens de production produits (il y a différents niveaux de biens. Pour fabriquer des vêtements il vous faudra du coton, soit en assurant un ravitaillement régulier avec vos navires soit en produisant sur place).

ça va être coton.

Plus vous satisferez les besoins des différentes villes et de la capitale de votre nation, plus vous gagnerez de la gloire. Celle-ci permettra non seulement de débloquer d’autres bâtiments mais aussi d’obtenir des faveurs du vice-roi de la région (d’autres villes à gérer de manière générale). Vous recevrez aussi régulièrement des petites quêtes allant de la Fedex au raid sur le port d’un adversaire.

Toujours bien gérer ses hexes

D’un côté Port Royale 4 offre un bon panel de choses à faire (vous pouvez aussi recruter des capitaines, les faire évoluer, chasser les repères de pirates ou chercher un trésor…) et est très prometteur, de l’autre le commerce peut très bien être efficacement géré par l’IA, rendant le début du jeu assez facile, au risque que le joueur se demande pourquoi il joue si l’IA fait tout. Cette volonté d’être très accessible risque en effet de rebuter ceux qui aiment un peu plus de difficulté à l’ancienne. Surtout que la campagne limite grandement les options de départ, obligeant le joueur à se focaliser sur le côté mercantile sans pouvoir s’attaquer directement à la chasse aux pirates (même en choisissant le personnage Corsaire, vous n’aurez pas de navire disposant de canons pour commencer). A voir à quel point le jeu pourra s’étoffer avant la sortie et si les différentes nations ont une réelle différence autre que cosmétique.

Une frégate contre trois frégates militaire et un galion c’est mal barré, pas question ici de jouer avec le vent ou la vitesse pour espérer remporter la partie.

En mode libre vous pourrez donc vous adonner plus facilement à la piraterie et au combat. La diplomatie du jeu ne semble cependant pas encore vraiment être au point ou change plus vite que le vent, les nations passant d’amis à ennemis d’un jour à l’autre sans grande logique. De ce côté un système de réputation aurait été un plus. Les combats (uniquement contre des pirates ou navires non marchands) ne sont pas non plus la composante principale du jeu, ils se présentent sous forme de mini-jeu au tour par tour avec des navires qui peuvent tirer une bordée par côté chacun à leur tour, sur une représentation de la mer sous forme de grille. De ce côté là ce n’est pas très excitant pour ce que j’en ai vu, même si des compétences spécifiques pourront être débloquées grâce à vos capitaines. Le problème est qu’il faut, logiquement, un certain temps pour pouvoir acquérir des navires suffisamment puissants pour pouvoir se mesurer aux flottes des nations adverses. Et actuellement, la menace pirate est un peu trop discrète pour que le joueur puisse se focaliser uniquement sur la partie bataille. A voir comment cet élément du jeu évoluera mais cela risque d’être son point faible : pas de gestion du vent, pas d’avantage à être plus petit, bref un peu dommage.

En route vers l’infini et l’au-delà… Oula y a un grain qui s’annonce.

Pour une beta, c’est malgré tout solide, je n’ai pas rencontré de bugs majeurs et le tout est très propre. Si j’ai quelques doutes sur le mode campagne et les combats, le mode bac-à-sable offre lui de longues heures de plaisir à naviguer d’un port à l’autre. Bref, si les développeurs continuent de travailler ainsi et d’étoffer Port Royale 4, j’ai toute confiance pour la sortie. A suivre, de très près !

Développeur : Gaming Minds Studios GmbH

Editeur : Kalypso Media

Genre : Gestion

Prix : 42,99€

Site web

Page Steam

SA_Avenger

Le Belge taciturne du groupe, pas fan de quoi que ce soit mais touche-à-tout aux goûts éclectiques, amoureux du cinéma, de littérature et de chanson française à texte, bref un nostalgique invétéré. Ancien beta testeur hardcore, je joue encore régulièrement à des jeux obscurs aux règles complexes que je termine d'ailleurs rarement.