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Metro 2035

J’avoue, je suis fan de la saga Metro. Que ce soit en livre ou en jeu vidéo, les aventures d’Artyom et de ses camarades russes m’ont procuré beaucoup de plaisir, particulièrement Metro Exodus dont j’ai testé un DLC ici-même. L’originalité du cadre et le ton très sombre classent la série dans les univers post-apo qui sortent du lot. Malheureusement, malgré tout mon amour pour l’œuvre de Dmitri Gloukhovski, je manque cruellement de temps et n’avais pas eu jusqu’à maintenant l’occasion de m’attaquer à Metro 2035.

Troisième tome des aventures d’Artyom, celui-ci n’a que peu à voir avec l’histoire présentée dans Metro Exodus, alors que je pensais le jeu vidéo tiré du bouquin. A force on finit par s’y perdre… Toujours est-il que j’ai abordé le livre plein d’espoir et frémissant d’anticipation, tel Ruvon à l’approche de sa promenade hebdomadaire.

Le monde étant cruel et enclin à doucher votre enthousiasme, le début de ma lecture – une cinquantaine de pages – fut extrêmement pénible et me fit reposer l’ouvrage pour plusieurs semaines. La cause ? Un style méconnaissable et décousu. Est-ce la faute de l’auteur ? Du traducteur ? Impossible à dire. La seule chose dont je suis sûr c’est qu’au niveau qualitatif, la saga dégringole dans mon estime.

Mais, me direz-vous, ça n’empêche pas le scénario d’être bon ? Parce qu’en 600 (!) pages, il doit s’en passer des choses, non ? Alors oui, et non. Après les débuts poussifs évoqués ci-dessus, Artyom se met en quête, comme à son habitude, des gens de la surface et comme d’habitude, se heurte à l’hostilité de tout le monde. Il prend comme d’habitude des décisions que nous jugerons poliment comme étant « à la con », s’embourbera dans des situations rocambolesques et peu crédibles et finira par user le peu de patience qu’il nous restait à son encontre.

Pratiquement tout, dans Metro 2035, est à oublier. Le scénario est cousu de fil blanc (oh là là tout le monde il est méchant !), les descriptions sont foireuses et globalement l’histoire conviendrait à peine pour un FPS narratif. Le pire étant pour moi ces passages où l’auteur essaie de retranscrire le chaos de dizaines de personnes agissant et parlant en même temps mais ne parvient qu’à rendre la scène ni crédible, ni compréhensible.

Je me frottais les mains d’impatience en commençant l’énorme pavé qu’est Metro 2035. Mais rien de va plus dans l’œuvre de Dmitri Gloukhovski qui nous livre là l’œuvre de trop. C’est mal écrit, les 600 pages peuvent être amputées de la moitié sans que cela ne nuise vraiment à l’histoire, le héros est une tête à claques ambulante et à aucun moment on n’y croit. Alors que je fais généralement des articles sur ce que j’ai aimé lire, cette bafouille est là pour vous prévenir, bien en retard certes, de passer à côté de Metro 2035 même (surtout !) si vous êtes fan de la saga.

Auteur : Dmitry Glukhovsky

Traduction : Denis E. Savine

Editeur : Atalante

Date de parution : 23/03/2017

EAN : 978-2841727971

ISBN : 2841727971

Harvester

Collectionneur compulsif et un peu trop passionné, accumule jeux et livres en essayant d'entraîner un maximum de gens dans ses vices...