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My Time at Portia

Je n’ai jamais été un grand fan de Stardew Valley. Je reconnais sans peine ses qualités, j’ai passé quelques heures dessus, mais le côté kawaï « j’aménage ma maison et mon jardin » n’est pas vraiment ma tasse de thé. Si je veux faire ça, j’ouvre ma porte d’entrée et j’ai de quoi faire… Donc quand My Time at Portia (je ne sais pas pourquoi mais j’adore ce titre) a débarqué à la rédac, je ne me suis pas précipité dessus dirons-nous. Je l’ai proposé à mes compères, qui ont poliment décliné. Machiavel devait vider son lave-vaisselle et SA_Avenger avait sa distillerie à surveiller. Donc, journalisme total oblige, je me suis lancé, prêt à vomir de la guimauve et à farmer comme le premier Chinois venu.

Surprise au bout de quelques heures dessus, le jeu est encore installé. J’ai même un peu progressé et construit plusieurs installations me permettant de produire pas mal. J’ai beaucoup visité les mines il faut dire, remontant chargé de minerais et de reliques à chaque fois. Je n’ai pas encore trop visité autour de mon taudis logement, attendant d’avoir établi les bases de mon commerce. Ah oui, j’aurais pu commencer par là : dans My Time at Portia, vous dirigez un gamin (ou une gamine, c’est selon) qui hérite d’une propriété. Oui, c’est super original je sais, j’ai envoyé un mail au scénariste pour le féliciter. Là où My Time at Portia se démarque par rapport à Stardew Valley, c’est que le jeu est beaucoup plus orienté « ma petite entreprise » que « l’amour est dans le pré ». Vous êtes là pour vous faire de la thune, pas pour regarder les carottes pousser.

Portia, en bon petit village capitaliste, offre une multitude d’opportunités pour un travailleur motivé. Construire un pont ou livrer des planches, enchaîner les chantiers et améliorer ses relations avec la clientèle (et les fournisseurs), il y a de quoi faire. Chaque commande prise implique bien entendu d’avoir l’équipement adéquat et c’est là que les débutants dans le genre vont avoir le tournis. Pour construire ci il vous faut ça, sachant que ceci n’est disponible qu’après que cela ait été débloqué. Vous l’aurez compris, avant de vraiment pouvoir produire il va falloir construire plein de choses. Un atelier, une scierie personnelle, des fours en pierre. Et pour construire tout ça il va falloir… farmer des ressources. Soit la partie qui me gave habituellement dans les jeux du genre.

Les mines, où vous allez aussi passer du temps

Pathea Games doit avoir l’habitude des casse-couilles joueurs comme moi et a introduit de bonnes idées pour faire passer la pilule, comme par exemple cette mine dans laquelle, équipé d’un jetpack et d’un détecteur de reliques, vous allez passer pas mal de temps. Au lieu de bêtement vous mettre dans un coin pour taper sur la pierre jusqu’à ce que mort de votre souris s’ensuive, vous allez plutôt chasser de la relique, bien enfouie au milieu de tout ça. Et forcément, en vous creusant un chemin jusqu’à elle, vous allez récolter des ressources. C’est tout con mais ça marche.

Bagarre !

Concernant les reliques, elles sont des vestiges d’un passé houleux qui divisent les foules : doit-on les étudier pour utiliser les formidables connaissances qu’elles contiennent ou s’en débarrasser pour éviter un nouveau cataclysme ? J’espère que vous avez lu cette dernière phrase avec une musique bien oppressante en fond parce que dans le jeu, on ne peut pas dire que la patte graphique et la palette de couleurs aident à mettre une quelconque pression sur le joueur… Si on est passé à la 3D par rapport à Stardew Valley, il faut admettre qu’on reste dans le kikoolol qui ferait vomir un Belge plus à l’aise au milieu d’uniformes vert-de-gris. Si je ne suis absolument (mais vraiment hein) pas réceptif à ce style, je comprends que cela puisse plaire aux dépressifs gens désireux de s’offrir un bol d’air entre deux FPS militaires.

Bien que partant avec un à-priori assez réservé, My Time at Portia fut une bonne surprise pour moi. Pas au point de me faire aimer le genre, mais c’est un jeu qui, si on s’investit vraiment au vu du grind nécessaire, satisfera sans forcer les fans du genre. L’univers ultra coloré, la réalisation propre (malgré quelques soucis de textes non traduits dans la VF) et la multitude de choses à faire vous scotcheront un bon moment à votre écran. Si j’ai pas mal négligé le versant social du jeu, qui se joue à grands coups de cadeaux et autres mini-jeux rigolos (chifoumi, puissance 4…), nul doute que les plus introvertis se jetteront dessus, ravis de pouvoir enfin croiser quelqu’un qui ne les rabrouera pas. Dernier point pour conclure et faire basculer les indécis : les développeurs ont l’air de tenir leur bébé et sortent très régulièrement des mises à jour. Je ne sais pas s’ils le feront bien longtemps mais j’espère pour nous (et eux aussi, ça forge une communauté ce genre de choses) que oui !

Genre : Simulation d’artisan kikoo

 Développeur : Pathea Games

 Éditeur : Team17 Digital Ltd

Date de parution : 15 janvier 2019

Version presse fournie par l’éditeur. 

Harvester

Collectionneur compulsif et un peu trop passionné, accumule jeux et livres en essayant d'entraîner un maximum de gens dans ses vices...