Tormented Souls 2
Vous commencez à avoir l’habitude, les jeux d’horreur qui arrivent chez Dystopeek finissent invariablement sur mon bureau. Non pas que je sois absolument fan du genre – que j’apprécie bien entendu – ou que je menace mes petits camarades, non non, c’est juste que ce sont de grosses flippettes incapables de survivre à un jump scare. C’est donc pour cela que je vais vous causer de Tormented Souls 2 et non pas parce que j’ai fini le premier épisode.
Un épisode qui, si j’en crois les avis Steam, était un peu imparfait mais tout à fait recommandable. Ce qui est une très bonne chose dans un genre dominé par Resident Evil et Silent Hill, dont la franchise s’inspire énormément, à commencer par la caméra fixe.
A la suite des événements du premier épisode, qui semblent avoir été aussi sanglants que traumatisants, Caroline Walker et sa petite sœur Anna débarquent dans un couvent où, semble-t-il, les nonnes pourront aider la jeune fille à se débarrasser de ses visions d’horreur. Forcément, les nonnes ne sont pas si gentilles que ça et enlèvent Anna. Caroline se retrouve donc seule, blessée et abandonnée dans une infirmerie au fond d’un bâtiment dont l’état général ferait passer l’appartement de Baalim pour immaculé.
Dans la plus pure tradition du genre, vous allez donc vous promener dans ces couloirs encombrés, ces sous-sols insalubres et ces extérieurs à l’abandon à la recherche de votre sœur et surtout de moyens de survie. Parce que figurez-vous – et je suis sûr que vous ne vous y attendiez pas du tout – le couvent est envahi de créatures bien dégueulasses dont le passe-temps favori semble être de vous croquer les oreilles et tout ce qu’il y a autour.
Et comme si cette bonne nouvelle ne suffisait pas, figurez-vous que votre héroïne ne peut pas (et peut-on vraiment lui en vouloir) rester dans le noir, ce qui vous amènera à gérer les sources de lumière. Car, roulements de tambour à nouveau, vous ne pouvez pas avoir votre briquet et une arme dans les mains en même temps. Ce serait trop simple.
Je me moque gentiment car en fait cela colle tout à fait à l’ambiance et vous oblige à toujours être conscient de votre environnement, tout tarabiscoté qu’il soit, afin de savoir où reculer pour affronter vos ennemis. Ceux-ci sont assez résistants, ce qui pousserait à utiliser les armes les plus dévastatrices, mais survival horror oblige, les munitions sont bien rares. A vous les joies des coups de pied dans la tronche de monstres mis au sol !
Si Tormented Souls 2 semble être très classique, c’est principalement parce… qu’il l’est. Il semble évident que Dual Effect a trouvé une formule qui lui convient, le succès remporté par le premier épisode les confortant dans leur choix, et qu’ils veulent mettre à profit cette expérience pour livrer un titre peaufiné.
Il en résulte un titre qui peut sembler convenu mais qui est maîtrisé de bout en bout, mis à part quelques petits soucis techniques que nous aborderons plus tard. L’ambiance de Tormented Souls 2 est oppressante à souhait, avec une alternance de passages calmes, où le joueur peut farfouiller à l’envi et dénicher de nouveaux composants pour se soigner ou crafter de nouvelles armes, et d’autres plus intenses où il faudra faire face à un ou plusieurs ennemis qui auront vite fait de vous mettre à terre.
Cette léthalité prononcée, même en mode normal, pousse à jouer prudemment car les sauvegardes ne sont malheureusement pas illimitées. Attention, je ne parle pas de pouvoir sauvegarder quand on veut, ce qui serait une hérésie, mais de pouvoir sauvegarder autant qu’on veut dans les pièces dédiées. Ce rajout niveau difficulté n’est, à mon avis, pas le bienvenu et peut engendrer un peu de frustration pour les moins doués d’entre nous.
Les autres grands atouts de Tormented Souls 2 sont l’histoire, qui vous met aux prises avec un culte bien glauque, et qui conserve un rythme soutenu et surtout les énigmes qui sont travaillées et qui obligeront les joueurs à faire marcher leurs neurones.
Rien d’impossible heureusement (même si certaines sont loin d’être évidentes), mais des passages où il va falloir mémoriser – ou noter – ce que l’on a observé pour y revenir par la suite. Et ces allers et retours, loin d’être frustrants ou lassants, renforcent encore plus le sentiment d’oppression et d’urgence à retrouver Anna.
Il faut dire que la direction artistique est particulièrement réussie, avec des environnements riches en détails et aux effets de lumière assez sublimes. C’est un réel plaisir (si vous me passez l’expression) d’explorer et de regarder le sens du détail des développeurs. Forcément, peu de choses sont réellement utiles mais il n’y a pas à dire, on y est, impossible de ne pas sentir un petit frémissement à chaque changement de plan.
En parlant du reste de la réalisation, si tout est presque parfait, il subsiste tout de même quelques bugs de collision assez gênants et surtout des soucis de compatibilité, écrans ultrawide en tête. Il faut donc se résoudre à bidouiller (merci Nanaki !) pour avoir un résultat convenable, ce qui est un peu dommage.
Mais ces quelques défauts ne doivent pas vous éloigner de ce Tormented Souls 2 qui est un vrai petit bijou que n’importe quel amateur des premiers Resident Evil devrait apprécier. C’est old school, superbe avec une ambiance à couper au couteau et surtout un vrai bon scénario très travaillé. Et honnêtement, je ne vois pas ce qu’il vous faut de plus si vous aimez les horror survivals. Allez, un peu de courage, retrouvez Anna !
Genre : Horror Survival
Développeur : Dual Effect
Editeur : PQube
Date de sortie : 23 Octobre 2025
Testé sur une version presse fournie par l’éditeur
