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Scars Above

J’avais testé la démo de Scars Above lors d’une semaine intensive et je m’étais dit “Ouais, pourquoi pas”. C’est le genre de jeu de science-fiction classique, qui nous pose sur une planète inconnue, avec beaucoup trop de questions pour peu de réponses. Un classique du genre ?

Zut, me voilà arrivé en Angleterre.

Le premier contact avec Scars Above est positif. Nous sommes dans une scène d’exposition, dans la cabine de notre protagoniste, le Dr Kate Ward. Kate fait partie de l’équipe SCAR, chargée d’enquêter sur le “Métahédron”, une sorte de pyramide mystérieuse apparue en orbite terrestre. Comme personne ne sait ce que fait ce truc, il faut bien que des gens enquêtent.

Sauf que le bougre s’agite et vous téléporte sur une planète inconnue. Planète bien sûr hostile, car atterrir sur une planète ressemblant aux Caraïbes serait trop demander.

Ready to pioupioupiou

Bien qu’un peu cliché, cette introduction a le mérite de présenter efficacement nos personnages. Ce ne sont pas des combattants, mais des scientifiques. Ils sont débrouillards, intelligents et savent s’adapter à un environnement complexe et inconnu. Mais ils encaissent mal les patates dans la tronche.

Les premiers ennemis ne sont pas bien durs à gérer. Ce sont des petits rampants, un peu rapides, mais votre attaque au corps-à-corps en vient à bout facilement, avec une hitbox plus que généreuse.

Munitions en quantité limitée, mais de 4 types différents.

Puis, vous récupérez une arme à distance qui fera complètement oublier votre couteau à beurre futuriste. Ledit péteux, dont vous découvrirez le caractère polyvalent plus tard, est nettement plus intéressant et fait bien plus mal à vos assaillants.

Le jeu vous délivre ses mécaniques petit à petit. Dégâts environnementaux (une décharge électrique dans l’eau a une zone d’effet, etc), points faibles, recharges et soins, c’est un déroulé technique classique, bien exécuté.

Tirer sur les boules bleues déclenchent une décharge électrique

Votre progression est digne d’un Souls-like. De mystérieux piliers, à activer, servent de feux de camp. Mourir vous fait revenir au dernier pilier visité, et l’exploration vous fait souvent ouvrir un raccourci vers un pilier déjà activé.

Les créatures sont de plus en plus dures à buter, jusqu’à l’apparition d’une nouvelle mécanique. Scène d’entrainement, scène d’approfondissement en combat réel, boss, répétez.

J’ai vu une grosse bête

Puisqu’on parle des boss, il est temps de vous parler de ma première frustration sur Scars Above. J’ai lancé le jeu en difficulté “normal”, pour voir l’intention voulue par les développeurs en matière de challenge. Et le premier boss m’a déjà rendu la vie compliquée.

Le problème majeur est que les boss, bien que correctement designés, sont souvent bien trop gros pour des arènes trop étroites. Donc, on se prend pas mal de baffes avant d’arriver à prendre le rythme. Il faut mettre en évidence leurs points faibles, car le jeu vous fait clairement comprendre que ça ne sert à rien d’insister bêtement. Vous devez absolument comprendre et utiliser leurs points faibles pour les vaincre.

Il y a moins de place que dans un appart parisien

Comme Kate est une chips, vous ne pouvez pas résister longtemps aux assauts des bestioles. Sa barre d’endurance se vide assez vite quand vous esquivez ou courrez. Il faut donc se presser pour venir à bout du boss, donc prendre des risques parfois stupides et échouer lamentablement. Et ces boss sont des étapes obligatoires pour avancer dans l’histoire. Évidemment.

C’est une incohérence classique de la SF. Vous incarnez un personnage reconnu pour son intelligence, pour son adaptabilité, mais vous devez absolument rouler sur toute créature hostile se présentant à vous. Cela se voit moins avec les trashmobs mais c’est exactement pareil.

Une petite exception toutefois, les rhinos de l’espace sont cools

Cela dit, la variété mécanique et visuelle du bestiaire est intéressante. Chaque ennemi, une fois vaincu, se scanne pour collecter davantage d’informations sur ses points faibles. Ces collectes permettent de remplir une barre de connaissance qui débloque des points de compétences, symbole d’une maîtrise progressive de notre environnement.

Bien que l’on traine souvent dans une ambiance grisâtre, la diversité des décors est appréciable. On passe d’un marécage à des plaines, puis à des canyons glacés. Cela donne lieu à des jolis panoramas, qui m’ont fait m’arrêter quelques fois.

Comment ça tient ? Aucune idée.

Cela dit, il ne faut pas s’approcher de trop près, car les textures ne sont pas les plus réussies. Ça bave, ça brille bizarre, c’est assez imprécis de manière générale, malgré un rendu global correct.

L’exploration est dans un couloir à peine camouflé, avec beaucoup de murs invisibles ou de buissons rigides. Sortir un jeu en 2023 avec cette logique de murs invisibles et d’exploration scriptée (zones d’escalade précises, etc.), c’est dommage.

Oups

Suivant la grande convention des scénarios de SF, Scars Above a un scénario correct même si un peu trop générique. On dénoue petit à petit la mystérieuse intrigue autour de la pyramide spatiale du début, tandis que les challenges vont crescendo.

J’ai un peu de mal avec la pseudo-science cela dit. Comprendre par là des assemblages étranges d’outils pour faire un truc qui balance des éclairs ou du feu par exemple. Kate est présentée comme une scientifique, mais au-delà de quelques remarques lambdas et de scans de terrain, elle ne se comporte jamais comme telle.

Pas de cartographie, pas de collecte d’éléments autres que pour justifier le gameplay. Des sphères de connaissance sont dispatchées sans grande logique. Comme dans de nombreux jeux d’action/aventure, le scénario n’est qu’un prétexte pour disposer les mécaniques du jeu.

Créer un nouvel outil ne nécessite aucun établi, juste d’attendre qu’on vous le propose

Scars Above est un jeu correct. Le début est VRAIMENT dur comparé à la suite de l’aventure et il faut se faire violence pour passer les premiers boss. Il souffre de beaucoup de petits défauts gênants, entre hitbox imprécises, murs invisibles et level design peu lisible.

Cela dit, il a le mérite de ne pas être très long, et donc condense ce qu’il a à dire en plus ou moins 8h. C’est agréable, car on n’a pas le temps de s’attarder sur toutes ces frustrations et on en vient à l’apprécier pour ce qu’il est, une fois passé le premier pic de difficulté. Le reste du jeu est fluide, même si c’est une aventure et un scénario générique, dans un univers de science-fiction plutôt bien designé et avec quelques challenges originaux.

Genre : Action/Aventure (TPS)
Développeur : Mad Head Games
Éditeur : Prime Matter
Plateforme : PC (Steam)
Prix : 39.99€
Date de sortie : 28/02/2023
Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

LupusVII

Cliché de geek, boit trop de café, a des projets par dizaines et un backlog de plusieurs vies. Je troque volontiers quelques heures de sommeil à écrire des articles pour vous convaincre d'en perdre également.