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Mullet Madjack

Quand on demande aux développeurs de faire preuve d’un minimum d’originalité, je pense que certains poussent le bouchon un tout petit peu trop loin et font un excès de zèle. Comme les créateurs de Mullet Madjack qui se sont dit que plaquer un scénario complètement WTF sur un fast FPS roguelite ambiance années 90 était une bonne idée.

Alors sur papier, non non et mille fois non. C’est complètement idiot, la direction artistique donne envie de vomir des néons, le héros a l’air complètement con et on ne croit pas une seule seconde à ce monde dans lequel les robots ont pris le pouvoir et obligent le joueur à aller sauver une princesse en haut d’un immeuble. Le tout avec dix secondes d’espérance de vie.

Et je ne dis pas ça en l’air, vous aurez littéralement 10 secondes pour atteindre la fin du niveau. Sauf si bien entendu vous flinguez, découpez ou massacrez des ennemis, auquel cas vous aurez un petit sursis. Dont la longueur dépendra de la mise à mort dudit ennemi. Les headshots rapportent pas mal, les pousser dans un ventilateur géant aussi, il va falloir être inventif et enchaîner dashs, coups de pied et exécutions sommaires !

Enfin ça, c’est si vous avez le temps, parce qu’il ne va vous falloir en moyenne qu’une quarantaine de minutes pour chaque étage, qui sera généré aléatoirement. Ça va vite, très vite, il faut courir partout, sauter, tomber dans des bouches d’aération. Un fast FPS comme il faut !

À la fin de chaque niveau, vous avez le choix entre trois perks, bien souvent des bonus et une nouvelle arme, qui dureront le temps de votre vie. Soyez trop lent ou encaissez trop de dégâts, la sanction est la même : vous perdez tout et recommencez tout en bas. La case roguelite est cochée, merci pour elle.

De l’action frénétique et des ennemis variés (allant du robot de base au drone volant), c’est une excellente base pour un FPS. L’arsenal est quant à lui suffisamment varié pour changer le gameplay, avec un simple pistolet de départ laissant vite la place à un fusil à pompe, à plasma, un pistolet mitrailleur ou même un katana.

Les bonus permettent d’avoir des balles qui ricochent, des tonneaux explosifs qui gèlent les ennemis, plus de temps gagné avec les headshots…

S’il est évident que Mullet Madjack est un jeu de niche, il faut avouer que les développeurs ont rendu une copie très propre. La direction artistique peut bien évidemment ne pas plaire – j’avoue avoir eu un peu de mal à rentrer dedans – et les références laisser indifférent, mais force est de constater que c’est du travail de pro et qu’une fois qu’on commence à jouer, difficile de s’arrêter.

Pourtant tout n’est pas parfait, les niveaux se ressemblent très vite et l’IA n’est pas très finaude. Mais tout va tellement vite, tout est tellement changeant qu’on n’y fait bien vite plus attention et on enchaîne les runs.

Mullet MadJack est un de ces jeux atypiques, un de ces OVNIs sur lesquels il faut obligatoirement poser les mains, ne serait-ce que par curiosité. Le souci avec celui-là, c’est qu’on risque de ne les relever que plusieurs heures plus tard, des couleurs flashy imprimées sur la rétine et de la synthwave plein les oreilles. Personnellement, ce sont des symptômes qui ne me déplaisent pas, pour le coup. Surtout pour 20 petits Euros !

Genre : Fast FPS roguelite

Développeur : HAMMER95

Editeur : Epopeia Games, HAMMER95

Date de Sortie : 15 Mai 2024

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Harvester

Collectionneur compulsif et un peu trop passionné, accumule jeux et livres en essayant d'entraîner un maximum de gens dans ses vices...

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