Len’s Island
Cela fait maintenant environ un mois que Len’s Island est sorti d’Early Access. Ma chérie et moi-même nous y sommes plongées en profondeur. Ce jeu de survie/craft/exploration est tellement touffu qu’il nous a fallu pas mal de temps pour nous faire un avis définitif. Après y avoir passé un peu plus de 25h, je reviens pour vous donner nos impressions.
Si j’ai réduit le genre de Len’s Island à « survie/craft/exploration » c’était vraiment un raccourci pour faire simple. Pour rentrer plus dans les détails, le jeu vous jette dans un monde ouvert avec jusqu’à sept de vos amis à vos côtés, et à partir de là, faites un peu ce que vous voulez. Collecter des ressources et vous construire une magnifique résidence, aller explorer le monde et ses nombreux dangers ou encore rester chez vous et jardiner, et j’en passe.
Pour autant, vous n’allez pas être complètement perdus, car le jeu propose un tutoriel, puis une série de quêtes, sous forme de différentes listes de tâches. Tous ces objectifs ont pour but de vous aiguiller, mais vous pouvez parfaitement jouer à Len’s Island sans leur prêter trop attention (ils donnent parfois de gros bonus d’expérience ou quelques objets de décoration). Leur déblocage est malheureusement parfois un peu aléatoire (certains sont rétroactifs alors que d’autres ne comptent qu’à partir du moment où vous avez validé le palier précédent, et cela semble assez arbitraire).
Si vous avez déjà joué à un jeu du genre, Len’s Island est facile à prendre en main et plutôt fun, surtout avec des amis. Le système de construction est assez aisé à appréhender tout en offrant pas mal de possibilités et de combinaisons possibles. Les gens qui jouent à ce genre de jeux principalement pour construire de magnifiques bases seront très certainement ravis.

En revanche, si votre truc, c’est la narration, vous risquez d’être rapidement refroidis. L’histoire en elle-même est assez minimale, mais en plus même la poignée de PNJs présents dans chaque village ressemblent plus à des automates qu’à de réelles personnes. Entendez par là que non seulement ils n’ont quasi pas de dialogues, mais en plus, ils restent à leur poste 24h/24, qu’il pleuve, qu’il vente, ou que le village en question soit envahi par des abominations qui viennent vous éventrer. Même le guide dans Terraria est plus utile et a plus de personnalité (comprenne qui pourra). C’est assez dommage, car il en résulte par des villages sans vie alors que peuplés qui donnent un grand sentiment de solitude.
Si de façon générale, le jeu a beaucoup de bonnes idées, il manque aussi cruellement de finition. Les petits bugs sont encore nombreux et même si aucun d’entre eux n’est crucial, l’accumulation peut vite venir frustrer les joueurs. L’un des exemples qui caractérise bien la situation sont les saccades lors du chargement supposément dynamique des mini-zones. Lorsque vous naviguez sur une grande distance entre deux îles, par exemple, l’effet est flagrant. En soi, bien entendu, ça ne vous empêche pas de jouer et de passer un bon moment, mais ça donne une impression de pas tout à fait bien fini. On peut tout de même noter que malgré la sortie d’Early Access, la toute petite équipe du jeu travaille à la résolution de tous ces bugs (et bien d’autres choses, je vous en reparle plus bas).

L’aspect de Len’s Island qui nous a le moins enthousiasmées, je ne vais pas y aller par quatre chemins, c’est bien les donjons qui constituent une part majeure de l’aventure si vous désirez accomplir ce que l’on peut qualifier de quête principale. D’abord, parce que le système de combat est moyennement bien fichu, mais ce n’est pas le pire. Les donjons sont surtout tous construits un peu pareils, même s’ils sont différents : une suite de ruines un peu labyrinthiques, remplies d’ennemis, mais complètement vides de loot, entrecoupées d’un ou plusieurs boss. La seule récompense consiste en un élément d’équipement nouveau à chaque boss vaincu, mais soyons sincères, c’est très peu satisfaisant sur le long terme, l’expérience n’offrant aucune motivation.
Ainsi, si l’aventure commence sur les chapeaux de roues, car tout est nouveau et la progression est rapide, la motivation s’essouffle assez vite, notamment pour les donjons, et le ressenti de l’accumulation des petits bugs se fait de plus en plus pesant. Cependant, le jeu est sorti d’un tout petit studio australien qui semble encore fortement impliqué dans le suivi et l’amélioration de leur jeu. Vous pouvez d’ailleurs consulter ici la road map actuelle post-sortie et voir que pas mal de choses sont encore prévues. On ne peut qu’espérer qu’ils arrivent à améliorer au moins tous les aspects qualité de vie du joueur.
Globalement, il est malheureusement difficile de recommander Len’s Island les yeux fermés à l’heure où j’écris ces lignes, à cause de l’ensemble des petits problèmes cités plus haut. Il serait aussi faux de dire que nous n’avons pas passé un bon moment en y jouant à plusieurs. Une partie des soucis pourraient être corrigés dans les futures mises à jour, mais certains demanderaient une telle restructuration qu’il est dur de dire si cela sera le cas ou pas. Un gros potentiel qu’on peut espérer qu’ils réalisent, mais en l’état, le jeu manque de finitions pour justifier son plein tarif.
Développeur : Flow Studio
Éditeur : Flow Studio, Fireshine Games
Plateforme : Steam
Date de parution : 19 juin 2025
Testé sur une version presse fournie par l’éditeur