Kentum
Tlön Industries, à qui l’on devait Per Aspera, revient avec Kentum, qui tente de combiner jeu de craft, d’automatisation et metroidvania. On y incarne Kent, ou plutôt l’un de ses nombreux clones, qui après un très long temps d’hibernation spatiale, s’échoue sur une planète où il va devoir entreprendre l’ambitieux projet de… restaurer l’humanité. Oui, rien que ça.
Pour l’aider à accomplir sa tâche, Kent est assisté d’un petit robot qui, en plus de vous guider, pourra scanner non seulement la faune et la flore de cette planète, mais aussi les différents artéfacts qui y sont éparpillés. Ces derniers débloqueront de nouveaux plans pour diverses technologies censées vous simplifier les choses dans votre quête.
Comme dans tout bon jeu de craft qui se respecte, Kentum met l’accent sur la construction d’une base, mais aussi l’automatisation de certaines tâches. Pour accéder à chacune des améliorations ou nouvelles technologies, il vous faudra d’abord fournir à l’ordinateur chargé des recherches un certain nombre de composants, plus ou moins faciles à obtenir. Bien entendu, l’automatisation de certaines tâches vous permettra de réduire un peu la collecte, mais, j’y reviendrai plus tard, certains points de ce système laissent un peu à désirer.
Dans Kentum, l’exploration est essentielle, ne serait-ce que pour collecter de nouvelles ressources. C’est là qu’entre en scène le côté metroidvania du gameplay. L’exploration se fait en vue latérale et chaque nouvelle amélioration de votre outil universel vous permet d’accéder à de nouvelles zones de la carte. De même, le jeu dispose d’un système de saisons, qui modifient aussi la faune et la flore locale. Souvent, revenir plus tard avec de nouveaux outils ou au cours d’une saison différente vous permettra d’étendre les endroits (et donc les ressources) auxquels vous pouvez accéder.

Niveau combat, c’est assez basique. Même si votre bâton/outil universel débloque de nouvelles fonctions, mais concrètement améliorer votre puissance de frappe est très rare et n’arrive que tardivement dans le jeu. Il en résulte un combat pas forcément satisfaisant, ça fait le boulot, mais c’est tout. À moins de nécessiter spécifiquement les ressources spécifiques aux ennemis en face de vous, ça ira plus vite de les ignorer, voir de fuir lorsqu’ils sont agressifs envers vous.
Comme je vous le disais en introduction, vous incarnez un clone de Kent, qui n’a pas survécu au crash de son vaisseau. Et dans Kentum, à chaque fois que vous mourrez, vous vous réincarnez dans le clone suivant, qui est généré à votre base. Libre à vous d’allez ensuite récupérer le contenu de votre sac à dos, ou tout du moins une partie du dit contenu, à l’endroit même de votre mort. Car la mort, même si elle n’est en rien significative d’une fin de partie, viendra tout de même ralentir votre progrès, surtout si vous aviez collecté des ressources plus rares.
Globalement, Kentum est fun, mais il est loin d’être parfait. Par moments, on a même l’impression d’être dans un jeu en Early Access tellement les problèmes de qualité de vie pour le joueur viennent s’accumuler et rendre les choses pénibles. Par exemple, comme je vous l’expliquais plus haut, beaucoup de choses sont automatisables, et la source de beaucoup de ces automatisations sont basées sur la récolte de plantes et matériaux dans des jardinières. Oui, mais voilà, lesdites jardinières doivent être régulièrement arrosées, et il est tout bonnement impossible d’automatiser cette tâche. Pire, même lorsqu’il pleut sur vos plantations, ça ne les hydrate pas. Toute votre chaine de production peut donc être bloquée jusqu’à ce que vous alliez manuellement débloquer tout ça.

Autre point de pénibilité, la plupart des ressources se dégradent au fil du temps, plus ou moins rapidement, pour finir en un tas de matière en décomposition. Si vous n’y faites pas attention, vous allez rapidement vous retrouver avec vos coffres remplis de matière inutilisable en l’état. Bien entendu, le jeu propose de recycler ces déchets grâce à une machine à compost. Parfait, me direz-vous. Et bien, alors que le jeu propose pourtant d’automatiser toutes les autres productions, ce n’est pas le cas avec le compost, pour une raison qui m’échappe. Il vous faudra donc 4 clics pour chaque 3 déchets. Dit comme ca, ça ne parait pas bien grave, mais quand lesdits déchets s’accumulent par centaines, le syndrome du canal carpien vous guette.
Bref, vous l’aurez compris, Kentum est un jeu agréable, mais pas sans défaut. Si tous les petits détails de qualité de vie étaient réglés, il me serait plus facile de vous le recommander. Malheureusement en l’état, le jeu est aussi un peu pénible sur la longueur. On est vraiment proche d’une recommandation car Kentum a beaucoup d’éléments pour un bon jeu de craft et d’exploration, mais donne l’impression d’avoir loupé son équilibrage à l’heure où j’écris ces lignes.
Développeur : Tlön Industries
Éditeur : indienova, V Publishing
Plateforme : Steam, PS5, Xbox
Date de parution : 6 novembre 2025
Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

