Karma: the Dark World
Il y a une tradition chez Dystopeek : les tests des jeux horrifiques sont pour Bibi. J’essaie bien d’en proposer de temps en temps à EvilBlackSheep, mais elle fuit la rédaction en hurlant à chaque fois. Alors à chaque fois je prépare une pile de caleçons propres à côté de mon bureau et je me lance, le ventre noué. Je n’ose pas leur dire qu’à chaque fois je ne dors pas pendant plusieurs semaines. Un jour j’oserai, un jour… En attendant, j’ai Karma: the Dark World qui m’attend…
Dans Karma: the Dark World vous incarnez Daniel McGovern, un agent Roam qui travaille pour la société Leviathan Corp. L’histoire se passe en 1984, dans un monde dystopique où la société est divisée en classes et où il ne fait guère bon vivre.
Votre boulot consiste à enquêter sur les crimes commis par les citoyens des classes inférieurs, à commencer par le cas de Sean Mehndez, bien plus complexe qu’il n’y paraissait au premier abord…
Un pitch presque classique, si on omet le fait que vous allez rapidement vous apercevoir que tout n’est pas ce qu’il semble être, loin de là, et qu’il va falloir vous accrocher pour suivre. Je parle de vous bien entendu, mais votre personnage sera bien vite à la ramasse.

Il faut dire que vous allez régulièrement vous retrouver dans des passages un rien hallucinés où présent, passé et imaginaire se côtoient et se mélangent sans que vous ne sachiez vraiment ce qui correspond à quoi. Amis terre-à-terre, vous êtes prévenus.
Dans les faits, Karma: the Dark World est un walking simulator où vous allez enquêter en résolvant des énigmes, ici pour accéder à un dossier, là pour ouvrir une pièce. Il n’y a pas de grandes difficultés si vous observez attentivement votre environnement et que vous avez un brin de logique.

La partie horrifique vient bien entendu de ces flashbacks et autres visites de fragments de mémoire, peuplés de moments très dérangeants et d’entités… étranges. Vous n’allez pas hurler sur votre chaise mais certains passages sont plutôt flippants. Je reste vague volontairement, l’histoire de Karma: the Dark World étant sa principale force.
N’allez pas croire que tout le reste a été bâclé, loin de là. Le jeu est en effet très prenant grâce à une ambiance aux petits oignons desservie par une réalisation tout simplement parfaite. Les très nombreuses cinématiques sont excellentes, tout comme la bande son bien flippante parfaitement adaptée.

L’exploration des différents lieux vous confrontera très régulièrement à des scènes bien glauques ou qui vous mettront mal à l’aise ; les pensées du personnage, exprimées tout haut, vous permettront de découvrir petit à petit ce monde si étrange et dominé par Mother, une IA qui… vous verrez bien.
Karma: the Dark World n’est ni intense ni frénétique. On pourrait même lui reprocher parfois un manque de rythme mais cela fait étrangement partie du charme inimitable de ce titre intriguant et, il faut l’avouer, intriguant. Pas vraiment horreur pure, pas vraiment enquête policière pure, il zigzague entre les genres, amenant le joueur dans un voyage étrange, dérangeant et fascinant.

Pollard Studio, le studio chinois derrière Karma, dont c’est le premier titre, fait donc une démonstration de ce que doit être un jeu d’ambiance avec une réalisation parfaite au service du narratif et de l’ambiance. Bon, si on pouvait aussi remapper les touches ça ne serait pas plus mal messieurs dames…
Karma: the Dark World a donc épargné ma pile de sous-vêtements en ne noyant pas le joueur sous des couches d’horreur, préférant le psychologique et le dérangeant. Les puzzles intéressants, l’ambiance à couper au couteau et le scénario tordu en font un must-have pour les amateurs du genre qui se plongeront avec délice dans ce monde étrange et inquiétant.
Genre : Walking Simulator horrifique
Développeur : POLLARD STUDIO LLC
Editeur : Wired Productions, Gamera Games
Date de sortie : 27 Mars 2025
Testé sur une version presse fournie par l’éditeur