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Feudal Baron: King’s Land

Dans le monde sans pitié des city builders, il faut soit faire montre d’inventivité soit se résigner à copier ici et là en espérant ne pas se faire attraper. Forcément, si je commence mon introduction comme cela, c’est qu’il y a quand même de fortes chances que Feudal Baron: King’s Land entre dans la deuxième catégorie. Et malheureusement pour lui…

Mettons les choses à plat tout de suite : Feudal Baron: King’s Land n’est pas un mauvais jeu, loin s’en faut. Il est agréable à jouer, de ce genre désuet de jeux que l’on lance et auxquels on joue distraitement, en regardant un match ou une émission en parallèle sur un autre écran.

Parce que le jeu n’est pas bien difficile. Parce que les mécaniques sont connues. Parce qu’une fois passé le tutoriel qui annonce les deux spécificités du titre, on peut passer en vitesse x4 et ne pas rater grand-chose. Pour tout ça en fait.

Et pourtant Feudal Baron: King’s Land ne démarre pas mal du tout, avec une idée qui semble bonne au départ : que les bâtiments de stockage ou de construction aient une aire d’influence limitée qu’il faut définir manuellement. C’est sympa au début, on dessine de grandes zones en s’assurant que tout le monde est bien desservi, que les ressources circulent bien. On tente aussi de bien regrouper les industries et les bâtiments fonctionnant ensemble.

Et puis on s’aperçoit que la seule contrainte est la portée maximale de ces bâtiments. Que vous pouvez couper un arbre et le stocker à un bout de la carte, il sera instantanément utilisable à l’autre bout de la carte par la scierie à portée d’un autre dépôt. Alors au bout d’un moment on ne s’applique plus beaucoup lorsque l’on dessine ses quartiers.

Et c’est un peu le drame de Feudal Baron: King’s Land qui très vite avoue ses limites sous des airs très sérieux : la météo ne sert pas à grand-chose, les chaînes de production ne sont pas très complexes et globalement il semble très difficile de perdre. On est bien loin de papy Banished et ses villages décimés par la famine…

Alors cela plaira sûrement aux joueurs désireux de mettre la main sur un titre simple, abordable tant financièrement qu’au niveau des mécaniques, avec une progression très lente de la campagne qui vous débloque petit à petit nouveaux bâtiments et fonctionnalités. Ce sera surtout frustrant pour les vieux briscards qui s’endormiront devant le rythme bien souvent trop pépère.

En plus de ces soucis de rythme, il faut avouer que Feudal Baron: King’s Land ne se distingue pas spécialement par sa plastique ou sa réalisation. La prise en main est très classique, le graphisme extrêmement commun, certains choix sont discutables, comme ces ressources qui poppent au-dessus des bâtiments lorsqu’elles sont produites, mais aussi ces éléments surlignés en orange bien trop flashy.

Feudal Baron: King’s Land est donc un titre que je ne recommande pas spécialement, surtout si vous aimez les city builders médiévaux, car il y a tellement mieux ailleurs, à commencer par Manor Lords bien entendu. Pour 20€ vous aurez un jeu générique, lent et sans relief, auquel vous jouerez sans vraiment y prêter attention.

Si vous êtes en manque, je ne peux que vous conseiller d’attendre un peu qu’autre chose se pointe ou alors de ressortir un vieux titre et de le modder. Si vous débutez dans le genre, alors oui, il pourra vous plaire mais vous vous rendrez vite compte que vous ne passerez pas des centaines d’heures dessus.

Genre : City Builder

Développeur : Sim Farm S.A.

Editeur : Sim Farm S.A., PlayWay S.A.

Date de sortie : 23 Octobre 2024

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Harvester

Collectionneur compulsif et un peu trop passionné, accumule jeux et livres en essayant d'entraîner un maximum de gens dans ses vices...