Paris Games Week 2025
Le mercredi 29 octobre 2025, 5 ans pile après ma dernière visite, la rédaction de Dystopeek – oui bon, Baalim et moi – faisait irruption dans le Hall principal de la Paris Games Week, investissant les lieux la bave aux lèvres et le regard fou. Nous voulions des nouveautés, nous voulions des jeux et du pain (nous y reviendrons) !

Le mercredi est traditionnellement réservé à l’élite des gamers la presse et quelques heureux qui peuvent profiter de la très faible fréquentation, par rapport aux autres jours, pour tester les nombreux titres et discuter avec les équipes. Nous essayons donc d’en profiter, même s’il n’y a pas beaucoup de développeurs présents ni même d’attachés de presse. Les personnes chargées de nous accueillir ne peuvent que nous renseigner sur le jeu (ce qu’elles font très bien) mais c’est tout.
A noter la présence de stands dédiés à la Police Nationale qui invite les participants à participer à une intervention, fusil au poing, et à France Travail qui invite les joueurs à… nan, rien, y’a personne sur le stand (et c’était la même chose le vendredi soir).

Nous baguenaudons donc, nous arrêtant ici pour tester la ROG Xbox Ally (si un responsable d’Asus nous lit, je veux bien un exemplaire pour tester svp !) (NdBaalim : et promis, cette fois, Harvester ne flinguera pas l’exemplaire de démonstration), là admirer une tour où 80% de l’alimentation est dédiée aux LEDs. C’est aussi l’occasion de se rendre compte que les stands sont très espacés, comme pour permettre à une foule immense de se déplacer facilement.

Malheureusement pour les organisateurs, l’affluence sera la 3ème pire depuis la création de la Paris Games Week, ce dont nous nous apercevrons dès le jeudi, où une foule clairsemée se massait autour des podiums où divers youtubeurs s’époumonaient. Cela semblait plaire aux plus jeunes, un peu moins aux vieux gamers.
La soirée du lendemain allait être relativement similaire avec une audience clairsemée, vaguement agglutinée autour des quelques Youtubeurs présents sur les stands FNAC ou Ubi Soft.

Sur papier, le programme était intéressant, avec diverses zones : un espace gaming, un réservé au rétrogaming, un autre à s’affronter sur les derniers, une zone Manga et même des zones dédiées aux développeurs français et un pôle business. Rajoutez un food court et un geek market dans le hall 2, un dôme pour les conférences, matchs d’esport et concerts et vous aurez une bonne vision de ce qui attendait le visiteur.

Celui-ci était d’ailleurs invariablement attiré par les plus gros stands : Nintendo bien évidemment, qui occupait une bonne grosse portion du Hall 1, mais aussi Capcom, Xbox, Ubisoft… Les nouveautés étaient peu nombreuses et les files d’attente assez longues, suffisamment pour me décourager d’aller essayer les titres que je n’avais pas eu le temps de voir le mercredi soir, comme Resident Evil Requiem.
Et c’était probablement le principal reproche qu’on pouvait adresser au salon et à ses organisateurs : ce cru 2025 n’avait rien à proposer de bien folichon ou novateur.
Pas de nouvelle machine depuis la sortie de la Switch 2 (qui, de toute manière, rivalise surtout avec la Playstation 4), si ce n’est peut être le retour de la Vectrex, pas de grosses nouveautés (Ninja Gaiden 4 et The Outer World 2 présentés en grande pompe sur le stand Xbox étant déjà sortis ou en passe de l’être sur le Gamepass), pas de nouvelle technologie (Les casques Meta Quest étaient de sortie mais tous les intéressés ont déjà eu l’occasion de s’y essayer depuis des plombes).
La seule machine un tant soit peu mise en avant était la Asus Xbox Rog Ally qui, comme son nom le suggère, reste essentiellement un reskin de la récente Rog Ally X avec un form factor plus douteux mais plus agréable en main.
Quant aux rares nouveautés comme Pragmata, Onimusha IV, Resident Evil Requiem (Capcom) ou Nier 3 (Bandai Tecmo), elles étaient destinées à sortir au pire en février 2026. Autant vous dire qu’il fallait être sacrément motivé pour faire 3 heures de queue pour s’essayer à ce nouvel Onimusha, joli mais exhalant de forts relents de déjà vu, déjà joué.

Heureusement pour moi, la zone réservée aux indépendants français était praticable, avec une foule clairsemée qui permettait de discuter avec les développeurs. J’ai pu ainsi mettre les mains sur Adorable Adventures, qui m’a tapé dans l’œil avec ses graphismes choupinous et son gameplay reposant (et qui plaira sans le moindre doute à Madame), Memories In Orbit, un metroidvania à venir chez Focus Interactive et qui a une direction artistique à couper le souffle et plein d’autres titres connus comme Endless Legends 2 ou pas comme Starbug Troopers.

« J’ai dû interdire à Baalim de parler avec les développeurs pour ne pas les froisser » Les TCG ? C’est de la merde !
Le nouveau Double Dragon Revive : « le framerate ne serait-il pas tout pourri ? »
Space Adventure Cobra : « Alors, tu vois, c’est pas nul mais on s’emmerde quand même pas mal » etc.).
A noter le bien stupide et farfelu Raging Bill, bien parti pour aller braconner sur les terres de Goat Simulator et dont la démo est déjà présente sur Steam.

J’espère que tous ces petits studios, réunis sous la bannière de Gamearly, ont réussi à se montrer suffisamment pour se faire une petite place dans le cœur du public ! J’ai pour ma part largement préféré ce moment d’échanges à toutes les animations des stands de la FNAC et autres Nintendo. L’âge sûrement.
Le fait que Nintendo monopolise un bon cinquième de l’espace en n’ayant strictement rien d’autre à présenter que ses sempiternelles têtes de gondole déjà disponibles dans tous les hypermarchés de France et de Navarre n’a certes pas dû aider.

Cette Paris Games Week semble souffrir d’une trop grande proximité avec la Gamescom, les éditeurs semblant clairement privilégier cette dernière et ne disposant plus de gros moyens, ou de réelles nouveautés à présenter.
A tel point que Sega n’a même pas juger bon d’avoir un stand sur place, le dernier Sonic étant, il est vrai, déjà sorti depuis un dernier moment.

On se retrouve donc avec une convention sympathique – pour le grand public – mais qui manque cependant d’un petit quelque chose qui la ferait rentrer dans la cour des grands. N’allez pas vous méprendre, l’expérience est agréable mais on sent qu’il y a encore une grosse marge de progression. Pour avoir fait la PAX East à Boston il y a quelques années, je peux vous dire que l’ambiance n’est pas la même !

Notons toutefois qu’il s’agit clairement d’une année de transition puisque le prochain mastodonte du jeu vidéo, GTA VI, n’est prévu que pour 2026 et que les constructeurs n’avaient strictement aucun nouveau hardware à présenter.
Mais ne boudons pas notre plaisir. S’il n’y a pas eu de grandes annonces, s’il n’y a malheureusement pas eu une grande affluence non plus, cette édition fut l’occasion de rencontrer des petits studios ayant une opportunité en or de présenter leurs projets et de confirmer que la scène française est bien vivante et n’a pas à rougir. D’un point de vue personnel, cela m’a permis d’enfin rencontrer des gens avec qui je suis très régulièrement en contact et aussi de jouer à Anno 117.

En ce qui me concerne, ça m’a surtout permis de visiter le stand de l’association MO5, déjà présente à la Play Sorbonne Université, et d’admirer quelques objets cultes du retrogaming, hors de portée de la majeure partie des amateurs tels que cette borne Computer Space War ou retrouver cette bonne vieille borne arcade Playchoice 10 sur laquelle je n’ai toujours pas fini ma partie de Fester’s Quest commencé il y 35 ans de cela.
J’aurais volontiers échangé avec les membres de l’association mais, lorsque je me suis pointé le vendredi soir, j’ai eu droit à un mini concert de deux rappeurs. Pas vraiment mon idée du retrogaming mais j’imagine qu’il en faut pour tous les goûts.
A noter également la présence d’un espace dédié au cosplay et du stand EVA Karting GP qui permettait de jouer à un jeu de Karting sur de simili karts, un casque de réalité virtuelle bien vissé sur le cortex. https://www.eva.gg/fr-FR/eva-karting-gp
Et bien évidemment, il y avait également de nombreux stands présents pour vous permettre de dépenser vos sous durement acquis : figurines, livres, jeux de cartes, bouffe -bien trop chère-, mini consoles, tee-shirts etc.
En somme, un salon clairement axé très grand public, sympathique mais clairement dénué d’effet Wow
