Neon Inferno
Ceci est un communiqué adressé aux amateurs de gros pixels : Neon Inferno est dans la place. Je répète Neon Inferno est dans la place ! Le développeur Zenovia, qui nous avait déjà proposé il y a quelques années un somptueux hommage à Contra avec un Steel Assault qui n’était pas passé inaperçu, revient en novembre 2025 avec ce nouveau jeu qui se présente comme un croisement rétro entre un run & gun et le cultissime jeu d’arcade, Cabal, de Tad Corporation (on aurait pu également évoquer Dynamite Duke ou Blood Brothers, également signé Tad Corporation).
Pour nos très nombreux lecteurs nés après le bug de l’an 2000 (non, je n’ai pas les chiffres de fréquentation et oui, je suis persuadé que vous êtes très nombreux), Cabal, sorti en 1988 n’a… strictement rien à voir avec le livre éponyme de Clive Barker et son adaptation ciné par l’auteur lui-même. Ici, point d’horreur et de monstres cachés du regard de l’homme mais un mitraillage furieux, partout, tout le temps et dans tous les sens.
Dans Cabal, le joueur ou les deux joueurs, puisqu’il est possible de jouer en coopératif, n’a aucun répit et doit faire face à des vagues ininterrompues d’ennemis et de boss tout en évitant les tirs et les grenades qui pleuvent à l’écran.
Solidement campé au premier plan, il ne tient sa survie qu’à la possibilité d’intercepter les tirs ennemis avec ses propres tirs et d’effectuer des roulades qui le rendent provisoirement intouchable (From Software, ne détournez pas le regard, je sais que vous avez tout copié sur Tad Corporation !).

Bien que le jeu ait fait, en son temps, l’objet de multiples adaptations (notamment par Ocean Software) et qu’il ait donné lieu à une pseudo suite, on ne peut pas vraiment dire que son gameplay ait suscité beaucoup de vocations au cours des années qui ont suivi, à l’exception notable de Dynamite Duke (pas duck, hein ! Celui-ci est sorti chez Sega et était… un peu différent) et du classique Wild Guns sorti sur Super Nintendo et récemment revenu d’entre les morts sur pc et consoles.
Et bien, l’heure de la relève a sonné avec Neon Inferno. Dans ce nouveau jeu signé Zenovia, notre personnage, homme ou femme, se déplace sur un plan en 2D et affronte ses ennemis comme dans tout bon Run & Gun qui se respecte.

La première subtilité du jeu, c’est que la gâchette droite permet de cibler, comme dans Cabal, l’ennemi qui se terre comme un gros lâche à l’arrière-plan mais qui ne se gêne pas pour autant de vous arroser à larges rafales de laser. Il faut donc se montrer prudent et alterner les modes de tir pour ne pas se retrouver rapidement submergé et agonisant. L’autre subtilité, c’est que que certains tirs, à l’instar d’Ikaruga, de couleurs différentes peuvent être parés et renvoyés dans n’importe quelle direction.
Ainsi le tir d’un ennemi à l’arrière plan peut être contré et retourné à l’expéditeur ou dans la figure de son comparse présent au premier plan. C’est une mécanique maline qui rend le gameplay plus stratégique et moins bourrin qu’à l’accoutumée.

Les amateurs de Cabal reconnaitront la roulade magique qui permet d’éviter très brièvement les tirs à priori mortels sous réserve de respecter le timing. Oui, ça marche aussi avec Dark Souls. Pour autant, il ne faudra pas s’attendre à autre chose que du bon gros jeu d’arcade bien bourrin en lançant une partie.
Si l’un des hémisphères du cerveau tentera vaguement de réfléchir à la meilleure manière d’intercepter les tirs verdâtres pour un prompt retour à l’envoyeur, l’autre hémisphère se contentera d’hurler « kill kill kill » pendant que vous appuierez frénétiquement sur le bouton de tir. Et quelque part, ça tombe plutôt pas bien vu que c’est précisément ce qu’on attend d’un jeu comme Neon Inferno.

Bref, Neon Inferno ne cherche pas à réinventer la roue mais respecte plutôt bien son cahier des charges avec juste ce qu’il faut d’alternance dans les niveaux pour casser la monotonie inhérente à tout Run & Gun qui se respecte.
Ainsi, le second niveau débutera à fond la caisse avec un joueur juché sur une moto, occupé à dézinguer les motards ennemis et autres empêcheurs de rouler au-delà de la vitesse autorisée sur le périph, tout en évitant de s’encastrer dans les voitures qui ont le malheur de croiser son chemin. On pourra également évoquer cette discothèque dans laquelle vous serez sanctionné si vous flinguez trop d’innocents.

D’autres passages seront plus axés sur la plateforme et insisteront davantage sur vos capacités à esquiver les chutes et les balles. Le jeu aura, au surplus, l’outrecuidance de noter vos performances à chaque fin de niveau. Si la progression n’est pas forcément aisée en mode normal, sachez tout de même que les checkpoint sont assez généreux et que le joueur lambda pourra progresser relativement aisément.
Allez, M’sieur Baalim, c’est un Dystoseal ou non ? Et bien, la réponse sera malheureusement négative. Si le jeu est très sympa et la réalisation en pixel art est de toute beauté, il faut néanmoins concéder que Hunt Showdown, auquel beaucoup de joueurs le comparent, reste supérieur avec un gameplay plus carré et millimétré.

D’autre part, si le jeu a tendance à mettre le paquet dès le départ en termes de visuel, on peut regretter tous les niveaux ne se valent pas (c’est une critique assez gratuite puisqu’elle est vaut également pour un titre aussi mythique que Shinobi) et que certains d’entre eux sont parfois assez peu lisibles et/ou injustes. Oui, je pense à ces cochonneries de plateformes au dessus de l’Opéra. Allez au diable, échafaudages de malheur !
Ces quelques bémols mis à part, les amoureux de run & gun et/ou de belle ouvrage en pixel art auraient tort de passer à côté de cette très sympathique nouvelle production de Zenovia Interactive.
Genre : Run & Gun
Développeur : Zenovia Interactive
Editeur : Retroware
Date de sortie : 20 novembre 2025
Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Genre : Run & Gun