Early Access: Davy x Jones
Davy Jones, le célèbre pirate, n’est plus. Tué par son grand adversaire Barbe Noire. La tuile. Heureusement pour vous, pour nous et surtout Parasight, le studio derrière Davy x Jones, l’histoire de ne s’arrête pas là et malgré sa décapitation, le flibustier reprend du service dans un monde – je cherche un terme adéquat mais n’en trouve pas – complètement barré, sa tête décharnée et sarcastique guidant son corps.
Comme on le voit souvent à l’entrée des donjons et autres lieux de perdition, la devise qui devrait apparaître lorsque vous lancez Davy x Jones pourrait être : toi qui entre en ces lieux, oublie toute logique et bon sens. Parce que les réunions hebdomadaires chez Parasight doivent impliquer beaucoup de substances, dont sûrement très peu sont légales.
Commençons par le scénario : vous incarnez donc le corps du célèbre pirate, à moitié guidé/accompagné/raillé par sa tête squelettique, et vous devez reprendre le contrôle de votre existence en cassant des bouches et vous imposant contre Barbe Noire et ses sbires. Ouais ça claque hein niveau brainstorming à papa !
Le monde qui vous entoure est complètement halluciné, comme si les limbes étaient entrés en collision avec un brouillon de Tim Burton. Des morceaux de décor flottent un peu partout, des âmes volent dans le lointain et se dirigent vers d’immenses portails, vos ennemis sont aussi informes que variés et les situations rencontrées rocambolesques.

A vrai dire, j’ai eu un peu de mal à saisir quelle direction prend ce Davy x Jones. Le jeu est clairement porté sur les combats, avec de nombreuses manières de faire manger la poussière à vos adversaires : grapin, pistolet, sabre, mise à mort ou même l’envoi de votre tête pour leur voler leur essence vitale, il y a l’embarras du choix et c’est bien le souci au début : les combats virent bien souvent au gros bordel, surtout que les décors sont très chargés et qu’il y a énormément d’effets visuels.
Alors on se demande dans quoi on est tombés. C’est n’importe quoi, on ne sait pas à quoi servent les trucs qu’on ramasse – ou trucide – on tourne en rond, on se demande s’il faut tout explorer ou juste suivre sa boussole. On se chamaille avec sa tête, on essaie de saisir toutes les références et… il y a enfin le déclic : il faut arrêter de réfléchir et simplement profiter. Un peu comme Daimon Blades, sauf que là le déclic s’est produit pour moi.

Et une fois que l’on a compris cela, Davy x Jones change de dimension. On perçoit mieux les menaces lors des combats, on utilise au maximum la verticalité des arènes, on bouge, beaucoup, tout le temps. Et la magie opère. On observe les décors d’un œil neuf, cherchant le passage secret menant à un coffre rempli de richesses que l’on dépensera, de manière classique, dans des améliorations.
On participera à des jeux idiots, on aura affaire à des personnages hauts en couleurs et un peu fous, on visitera des lieux battis sans la moindre logique, le tout dans un enrobage superbe flattant la rétine. Bon, tout n’est quand même pas parfait, notamment au niveau du moteur physique qui a parfois quelques ratés, heureusement sans grande incidence. Mais bon, c’est un Early Access donc globalement c’est satisfaisant.

Davy x Jones est un jeu atypique sur un sujet pourtant assez classique. On sent que le studio, dont c’est le premier méfait il me semble, met tout son cœur à l’ouvrage et veut se faire plaisir avant tout.
Il en résulte un titre encore un peu brut de décoffrage, pas forcément très bien optimisé ou clair dans ses consignes, mais un jeu extrêmement attachant et original, qui vous colle une bouteille de rhum frelaté dans les mains tout en vous poussant du haut du grand mat.

C’est n’importe quoi, les combats demandent un temps d’adaptation pour bien en saisir la chorégraphie et les différentes possibilités de votre arsenal, mais une fois que le pied est mis à l’étrier, ça se passe plutôt pas mal du tout !
Un bijou en devenir je l’espère, qui demande encore pas mal de temps pour rendre le monde plus cohérent (dans sa folie) et vivant pour que le joueur ait vraiment une sensation de dépaysement total. Allez, on garde ça en haut de wishlist ou on prend tout de suite si la paie vient de tomber, à 18€ vous n’allez pas faire les pingres quand même !
Genre : FPS
Développeur : Parasight
Editeur : Parasight
Date de sortie en Early Access : 28 Août 2025
Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Genre : FPS