DystosealJeux vidéoJouer

Blazblue Entropy Effect

J’imagine qu’il y a dû y avoir un gros loupé du côté de la direction de Dystopeek puisque ça fait plusieurs semaines que je reçois des bons jeux alors qu’ils s’étaient tous unanimement accordés pour ne m’envoyer que les pires trucs au monde. Cette fois, je reçois le dernier rejeton, certes un peu différent du reste de la famille, de la série Blazblue, Entropy.

Dans le petit monde du jeu vidéo, il existe plusieurs chapelles dont les fidèles se croisent parfois mais pas toujours. Essayez donc d’hybrider un Visual Novel avec un Doom like et admirez le résultat du côté des ventes. D’un côté du spectre, il y a ces êtres étranges, amateurs de roguelike, voire roguelite pour les plus ouverts, qui prennent leur pied sur des parties soumises à ce dieu cruel qu’est le RNG qui se terminent dans l’injustice, la douleur et le permadeath.

De l’autre côté, on trouve ces êtres éthérés, grands amateurs de jeux de baston qui ne conçoivent leur loisir qu’en observant d’un œil torve les femmes de leurs adversaires pleurer à chaudes larmes sur leurs cadavres numériques. Et accessoirement, en faisant preuve de la misogynie la plus crasse lors des tournois mais ceci est une autre histoire.

En principe, ces deux franges de la population, qui n’ont rien en commun, ne devraient ne jamais se rencontrer. Et pourtant, par la magie de l’art, de la création et des gens qui aiment bien faire des mélanges tout bizarres, Blazblue Entropy Effect débarque aujourd’hui (date non contractuelle, voir plus bas) sur nos belles machines qui servent, en principe, à faire des choses sérieuses comme travailler ou troller sur Reddit ou 4chan.

Mais alors ? s’écrie mon unique lecteur (et encore.. il n’est là que pour signaler les fautes et approximations qui pullulent sur ce test) pourquoi tu nous bassines avec les roguelikes si on est là pour parler de Blazblue, dernier né d’une série que les vrais amateurs de versus fighting que peuvent que connaître sur le bout des doigts ?

Outre le fait que ce lecteur érudit commence à me les casser, je ferai savoir à Môssieur que ce nouveau Blazblue n’est pas ce qu’il croit mais qu’il s’agit, en réalité, d’une fusion inédite entre la série d’origine et le roguelike. Avouez que vous ne l’aviez pas vu venir. Bon, puisque vous êtes toujours là, profitons-en pour disséquer un peu l’intérieur de la bête. Non, ce n’est pas sale.

Dans Blazblue, vous incarnerez le gentil petit robot de la série qui va devoir lui-même s’incarner (Inception !) dans les différents personnages de la série que vous pourrez débloquer progressivement au fur et à mesure de vos aventures. A l’exception notable de quelques personnages qui ne rejoindront votre équipe qu’après avoir dépensé vos sous dans divers DLC… C’est regrettable mais il faut toutefois reconnaître que le jeu de base est vendu à un tarif plutôt doux.

Dans les faits, le joueur devra progresser dans différents niveaux remplis à ras bord d’ennemis en tous genres (ninja, drones, robots, samouraïs, bouts de barbaque à forme vaguement humanoïde etc.) jusqu’au boss qu’il faudra bien évidemment défaire à grands coups de latte. Bien évidemment et comme il est de coutume dans les roguelike, chaque partie ou run vous permettra de progresser en améliorant vos capacités actives et passives, en débloquant de nouvelles ou en les fusionnant.

Plus surprenant, chaque partie permettra de sauvegarder son personnage et les pouvoirs acquis en jeu. A chaque nouvelle partie, vous pourrez fusionner le personnage de votre choix avec deux autres personnages précédemment enregistrés afin de cumuler leurs pouvoirs actifs et passifs et démultiplier ainsi leurs capacités de destruction.

Ce système permet de créer des personnages particulièrement intéressants et jouissifs à utiliser et il ne sera pas de trop pour vous permettre de survivre à certains boss franchement coriaces et violents. Chaque partie permettra de débloquer des nouveaux coups et, à force d’accumulation d’exchange points, d’accéder à de nouveaux personnages. Si vous avez déjà eu le test de Katanaut, vous êtes en terrain connu.

La différence entre les deux jeux se situant essentiellement au niveau des graphismes, nettement plus fins et moins pixelisés chez Blazblue et du système de fusion de personnages qui reste propre à celui-ci tandis que Katanaut insistera plutôt sur le déblocage des différentes armes utilisables (et la certification boucher charcutier).

Si l’idée d’un Blazblue en mode roguelike pouvait surprendre, c’est néanmoins un vrai plaisir que de retrouver les différents personnages de la série et – une partie de – leurs coups caractéristiques.

Ainsi, certains personnages se spécialiseront dans les attaques au corps-à-corps tandis que d’autres utiliseront leurs sabres, katana ou poings et que les derniers préféreront les attaques à distance et les gros flingues. Sans oublier la Gothic lolita de service dont les attaques sont encore plus étranges et bien connues des amateurs de la série d’Arc System Works.

Bien évidemment, il sera possible de débloquer un certain nombre d’attaques spéciales, soumises à la dure loi du cooldown, histoire de ne pas en abuser complètement, qui ajouteront à votre arsenal différents pouvoirs explosifs, des modules, des stases temporelles, des acolytes plus ou moins étranges etc. 

Visuellement, le jeu s’avère très joli avec des personnages particulièrement reconnaissables et bien animés, des décors un peu plus génériques et des sons et lumières qui mettent bien en valeur la chorégraphie et la brutalité des combats. Avec certains personnages, on se croirait presque dans un jeu de la série Shinobi. Je n’ai donc pas été particulièrement surpris de découvrir sur Steam l’existence d’un bundle regroupant les deux titres.

Le jeu, en plus de sa violence de tous les instants, est également capable d’humour et de second degré, en témoignent notamment les différentes discussions entre notre robot et ses alter égos. Les amateurs reconnaîtront également les multiples clin d’œil à la série d’origine.

L’autre grande surprise du jeu, c’est l’arrivée récente (ce qui explique pourquoi je me retrouve à tester un jeu pourtant sorti en février 2024…) d’un invité qui est très loin d’être un inconnu pour les joueurs et tout spécifiquement pour les amateurs de roguelike puisque le Décapité, personnage principal, de Dead Cells des Bordelais de Motion Twin s’invite à la fête dans une aventure qui, au départ du jeu apparaîtra déconnectée de l’intrigue principale.

Bon, évidemment, il faudra mettre la main à la poche pour débloquer le DLC mais le résultat vaut le coup d’oeil et le coup de canif dans votre portefeuille. Là encore, les réflexions et mimiques du personnage, pourtant sans tête, ne manqueront pas de faire sourire les joueurs (sauf les gens de Dystopeek qui sont très très méchants et qui ne sourient jamais).

A noter la présence d’une autre invitée, un peu moins prestigieuse mais pas inconnue des services, en l’occurrence Icey, qu’il faudra débloquer en suivant une storyline spécifique.

S’il y a une chose que je pourrais reprocher au jeu, c’est son manque de clarté en ce qui concerne son système de progression. A chaque fin de niveaux, on se retrouve bombardé par des choix d’upgrade qu’il n’est pas toujours évident de comprendre. Quelques textes explicatifs auraient été appréciés au moment de choisir entre Fire, Ices, Toxin, Event et Potential même si certains termes permettent de le subodorer.

En dehors de ça, du grind un peu abusif mais nécessaire pour débloquer les nouveaux personnages et des persos planqués derrière un paywall (mais chouettes à utiliser), je suis très très agréablement surpris par ce jeu et par le genre qui me sort, coup sur coup, deux titres extrêmement dynamiques et addictifs, bien réalisés et vendus à un prix très raisonnable.

Genre : Action / Rogue Like


Développeur : 91Act


Editeur : 91Act


Date de sortie : 14 février 2024


Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Baalim

Vieux joueur, atariste convaincu, collectionneur de trucs bizarres et hétéroclites, geek à ses heures perdues, pratiquement certain de n’avoir rien signé et de ne pas être payé, il se demande encore ce qu’il fait là.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *