Echoes of the End
Echoes of the End, premier jeu du studio islandais Myrkhur Games, qui raconte le périple de Rin pour empêcher une guerre et, accessoirement, sauver son petit frère, est un assez classique jeu d’action aventure dans un monde d’heroic fantasy.
Disons-le franchement : selon les critères actuels, c’est un Dark Souls lite avec des passages en forme de puzzle game. Allez hop, j’ai bien travaillé, je peux partir en vacances ? Comment ça, c’est pas clair ? A la réflexion, je me rends compte que tout cela est un peu lacunaire. Pas d’info sur la réalisation (mais ça, c’est pour faire comme la presse pro), pas d’insultes à l’encontre de mon rédac chef, pas de digression. Effectivement, ce test n’est pas bon. Reprenons donc notre ouvrage.
En lançant, le jeu, et après une petite contrariété tenant à l’absence provisoire de prise en charge du HDR (sérieusement, bien utilisée, le HDR peut transfigurer un jeu), Echoes of the End, qui boxe clairement dans la catégorie des jeux AA, impressionne.
Les paysages, ensoleillés, sont très beaux, les personnages détaillés (avec parfois un petit détour par l’Uncanny Valley) et tout ça bouge très bien sur une configuration moyenne pour peu qu’on accepte d’utiliser les technologies nouvelles de FSR etc.

Au niveau du gameplay, rien de bien surprenant puisque Rin peut se servir de son épée (au début elle ne dispose que d’une seule frappe) réaliser des contres ou des esquives et, enfin, utiliser la magie. En effet, Rin est-ce que on appelle dans ce monde une xxx, capable de canaliser la magie et d’en faire des usages divers et variés. Ainsi, un de ses premiers pouvoirs lui permettra d’envoyer valdinguer adversaires et éléments du décor. Ce qui nous amène à la première spécificité et à l’un des premiers problèmes du jeu.
Rin, qui effectue un tour de garde avec son jeune frère un peu relou, Cor, va rapidement rencontrer différents obstacles qu’elle va devoir franchir en se servant de ses pouvoirs ainsi que de ceux du frérot qui aime beaucoup transformer les environs en BBQ.

Là, il va falloir accrocher une corde pour débloquer un mécanisme, là-bas déplacer avec ses pouvoir de télékinésie une plateforme pour lui permettre de traverser un gouffre, là-bas encore brûlé diverses plantes qui bloque le mécanisme d’un pont.
En tant que tel, les énigmes ne sont pas désagréables et, dans les premiers temps du moins, plutôt simples et offre une respiration entre deux phases de combat.
Le problème, c’est que les développeurs ont l’air d’être tellement fiers de leur système que les énigmes se répètent rapidement au cours des premières heures de jeu et dans les mêmes configurations.

Au bout de la quatrième, cinquième ou sixième fois, vous allez trouver cette phase de gameplay qui consiste à opérer une rotation sur une plateforme et la diriger au bon endroit s’avère légèrement redondante. Le problème n’est pas que les puzzles reviennent souvent (quoique) mais qu’ils reviennent souvent sur la même forme.
Et je ne parle même pas à des multiples fois ou votre frère, toujours relou et pas super autonome, vous demandera de soulever la plateforme sur laquelle il est pour qu’il aille gentiment et opportunément se placer devant la végétation en attendant que vous lui demandiez d’y mettre le feu.

A ces phases de puzzles et d’énigmes succèdent des affrontements en petits groupes avec divers trolls, orcs, gobelins ou soldat de l’Empire ennemi jusqu’à ce que fatalement vous tombiez nez à nez face à un ennemi plus grand, plus fort, plus redoutable et plus communément appelé un boss.
Malgré une caméra un peu défaillante, ces phases de combats ne sont pas désagréables même s’il est assez aisé de se faire baffer à mort. Rin bouge bien, esquive plus ou moins aisément l’ennemi et peut utiliser divers pouvoirs magiques dont un particulièrement sympathique qui draine la vie de l’adversaire comme un bon vieux vampire des familles.
D’autres pouvoirs lui permettront de projeter l’ennemi dans le décor, de le plaquer au sol ou de provoquer une onde de choc. Bien évidemment, le jeu propose un petit aspect RPG avec des coups et des pouvoirs à débloquer (trois catégories distinctes) au fur et à mesure de la progression de notre héroïne.

Histoire d’égayer les combats et de trucider joyeusement, le jeu proposera souvent (et pour forcément avec finesse) d’avoir recours à divers éléments du décor, histoire de multiplier encore les dégâts. Les coups à venir et les attaques parables ou, suivant le cas, imparables sont signalés par des indicateurs visuels, un peu à l’image de ce qui se faisait dans la trilogie Batman ou dans l’ombre du Mordor.
Coup de chance pour les bretteurs les plus limités, le jeu propose plusieurs niveaux de difficultés qui peuvent être modifiés à tout moment durant l’aventure. Et j’avoue que, sur ma première tentative, je n’ai pas hésité à baisser le niveau pour vaincre sans gloire ni honneur l’un des premiers boss du jeu, une espèce de loup-garou bien dégueu qui commençait gentiment à m’énerver.

Si les groupe d’ennemis qui avaient précédé n’avaient présenté, en mode normal, qu’un challenge tout à fait relatif, cet adversaire là s’est révélé autrement plus dangereux. Et c’est là que se dessine la principale faiblesse du jeu. Au fur et à mesure des 14 chapitres qui composent l’histoire, l’enchaînement combats de mobs / phase de réflexion puzzle / combat de mobs / phase de réflexion puzzle puis combat contre un boss se répète ad nauseam.
Echoes of the End n’est pas le premier jeu à tomber dans le piège de la redondance dans la boucle de gameplay mais ça apparaît ici évident dans un jeu qui, par ailleurs, est très loin d’être désagréable. Au bout de quelques heures, vous commencerez à craindre ces phases qui vous forcent à manipuler les diverses plateformes, roues à aubes, pontons etc.

Heureusement, l’intrigue aura tôt fait de vous débarrasser de l’irritant petit frère, même si ce sera pour le remplacer par un autre side-kick. Et pourtant, on sent que les développeurs y ont mis du leur pour rendre progressivement plus complexes les phases de réflexion puzzle et y intégrer les différents pouvoirs de notre héroïne.
D’ailleurs, parlons-en de ces pouvoirs. Entre celui qui permet de vampiriser l’ennemi, celui qui va le projeter contre le sol ou contre ses collègues de maraude, celui qui va provoquer un choc violent, il y a de quoi s’amuser en trucidant l’ennemi.

Ennemi dont on découvrira progressivement l’histoire et les motivations (faut bien admettre que le début du jeu est assez cliché avec ce tyran qui, en goguette avec sa sorcière de compagnie, veut s’approprier la puissance de monolithes magiques pour CONQUÉRIR LE MONDE !).
Avec ce Echoes of the End, Myrkhur games rend une première copie relativement satisfaisante et dont la réalisation n’a pas à rougir face à la concurrence, certes aidée en cela par un le puissant moteur Unreal engine 5 d’Epic Games.

Bien évidemment et sur un marché aussi concurrentiel que celui du jeu vidéo, il sera rigoureusement impossible de vous le conseiller si vous n’avez pas déjà jouer à Elden Ring, Dark Souls III, God of War Ragnarok ou même Horizon Forbidden West tant ces références du genres, plus maîtrisées et dotées d’un budget autre plus généreux, boxent dans une autre catégorie. Ce qui ne fait pourtant pas de cette première proposition de Myrkhur games un mauvais. Juste un truc plus modeste.
Quelques jours après la sortie de Echoes of the End, on peut toutefois regretter des lacunes techniques évidentes. Côté son, les bruitages moyennement réussis manquent sérieusement de pêche et atténuent un peu la brutalité des combats. Coté image, l’absence de prise en charge du HDR, manifestement provisoire, est regrettable. Cela dit un premier patch est prévu pour le lendemain et on ne peut qu’espérer que ces petits défauts seront vite corrigés.

Au chapitre des regrets et AA oblige, toute notion d’exploration à la Elden Ring est proscrite et tout le trajet, ou presque, se déroule en ligne droite. La présence de murs invisibles est particulièrement sensible et on se surprend à régulièrement pester contre cette héroïne capable de doubles sauts mais foncièrement inapte à escalader un pauvre rocher.
Le manque d’ampleur du budget se fait également sentir du côté du bestiaire et des ennemis (faut pas confondre, c’est pas pareil). Si on peut accepter que les légionnaires de l’empire, comme les CRS, se ressemblent un peu tous, on peut en revanche regretter le copier/coller massif d’orcs, trolls, araignées et scorpions géants qui donne un peu l’impression de génocider toute l’entrée de gamme de l’Heroic Fantasy.

A la décharge des développeurs, je n’ai, au cours de mes 8 heures de jeu (largement insuffisantes pour terminer le jeu mais je suis un fonctionnaire, moi, et je suis donc parti en vacances en abandonnant lâchement mon test) pas eu l’occasion de trucider le moindre rat géant. C’est, à ma connaissance, une grande première dans un jeu d’Heroic Fantasy.
Si on peut déplorer la répétitivité du jeu et/ou son bestiaire limité, cet Echoes of the End reste, en l’état, plaisant à jouer et, quelque part, c’est le principal. Sans forcément recommander son achat plein pot, à moins de vouloir encourager un nouveau studio qui ne veut pas se reposer sur une franchise déjà établie, je ne peux que vous conseiller d’y jeter un œil au détour d’une promo ou d’un bundle vendu à vil prix.
Genre : Action aventure
Développeur : Myrkhur games
Editeur : Deep Silver
Date de sortie PC : 12 août 2025
Testé sur une version presse fournie par l’éditeur