Dune Awakening
La dernière fois que j’ai posé les mains sur un jeu Funcom, c’était pour Conan Exiles, un jeu de survie se déroulant dans l’univers du célèbre Cimmérien, où on pourchassait cul nu des esclaves en devenir. Le jeu avait bénéficié d’un excellent suivi, dégueulait de contenu et – même pour un réfractaire au grind comme moi – s’avérait très fun. C’est pourquoi, lorsque Dune Awakening est arrivé, je me suis pris à rêver de pourchasser – cul nu bien entendu – des Fremens sur la célèbre planète.
Première déception : vous ne débutez pas cul nu. Cela aurait par trop écourté votre espérance de vie sur une planète où rester au soleil plus de deux minutes équivaut à une mort certaine. Deuxième déception, les Fremens semblent avoir disparu et un mystérieux personnage, qui a au passage dézingué le transport aérien sur lequel vous voyagiez, vous donne pour quête de les retrouver.
Je ne vous en dirai pas plus sur le scénario, qui repose sur une série d’épreuves (en fait de grosses cinématiques jouables) vous permettant de découvrir petit à petit le monde qui vous entoure et de débloquer de plus grandes zones, le tout avec de grandes envolées mystiques collant parfaitement à l’univers de jeu. C’est suffisamment intéressant pour vous pousser à suivre la trame principale sans être indispensable à l’amusement.
Car il y a à faire dans Dune Awakening, comme dans tout survival qui se respecte. Et tant que j’y suis, petite note sur le côté MMO : vous n’avez pas besoin d’amis et même si vous aurez des traces de la présence d’autres joueurs un peu partout, vous serez bien souvent tout seul. Et c’est bien mieux comme ça.

Car le monde du Dune, surtout au départ quand vous n’êtes pas bien équipé, est un monde impitoyable. Le désert tout d’abord peut vous tuer de nombreuses manières : déshydratation, chaleur, sables mouvants et surtout… Vers. Ces sympathiques bestioles viendront vous croquer lorsque vous vous déplacerez dans les grandes étendues de sable séparant les amas rocheux. Et comme vous pouvez vous en doutez, il va falloir les traverser, bien plus souvent que vous ne le voudriez.
La progression dans Dune Awakening est douce, dans le sens où c’est vous qui déciderez quand passer à la zone suivante. Si vous pourrez bien entendu toujours revenir en arrière, vous allez devoir régulièrement construire une nouvelle base, point de départ indispensable à vos expéditions. C’est en effet là que vous pourrez déployer toutes les machines indispensables à votre survie : raffinerie, distilleur de sang, usine de création de véhicules…

La construction est un des piliers du jeu, et un pilier très solide. S’il faut énormément de ressources, qui bien entendu évoluent pour être de plus en plus nombreuses au fil de la progression, il n’est jamais pénible de les récolter. Un clic, même à 3m de la ressource, suffit à la ramasser. Il est de même possible, avec un laser portable, de découper de gros gisements pour les récolter plus facilement. On est loin de ces jeux frustrants où il y a une petite animation à chaque fois que vous ramassez une fleur…
La construction en elle-même est très simple et intuitive, avec une zone instanciée autour de votre console de fief. Vous placez vos fondations, murs, escaliers, rampes et autres portes, collez un ou deux générateurs, des machines et déterminez qui aura accès à votre logement. Le tout se fait en quelques clics, le placement est intuitif et tant que vous n’oubliez pas d’alimenter vos générateurs, vous serez tranquilles.

Cette gestion de l’énergie est très importante car nombre de choses nécessitent du temps : extraire l’eau du sang, crafter des lingots… C’est un travail continu, surtout à haut niveau. Cela veut donc dire qu’il faudra toujours anticiper le besoin et profiter de la moindre occasion pour ramener des composants. Et des occasions, vous allez en avoir.
Tout d’abord il va vous falloir remplir des contrats pour gagner un peu de Solaris – la monnaie du jeu – et débloquer de nouveaux plans. Ces missions vont de l’assassinat au renseignement, en passant par la quête fedex de base. Rien de bien original, si ce n’est qu’elles vous obligent à explorer toujours plus loin le monde qui vous entoure.

Elles vous feront aussi visiter les donjons, dangereux mais regorgeant de ressources rares et de point de recherche. Car oui, crafting oblige, il vous faudra rechercher de nouveaux plans pour du matériel toujours plus efficace.
Vous aurez bien entendu les épreuves, véritables jalons de votre progression, dont il faudra trouver la localisation précise grâce à une série d’indices. Oui c’est comme ça, Dune Awakening ne vous tient pas toujours par la main et vous devrez de nombreuses fois vous poser tranquillement et observer votre environnement.

Rajoutez à cela les missions pour les deux grandes maisons – Harkonnen et Atreide – ainsi que la recherche de maîtres vous permettant de progresser dans les cinq classes que comporte le jeu (Bene Gesserit, Mentat, Soldat…). Notons qu’il est tout à fait possible de progresser dans toutes les classes en même temps, idéal pour les indécis et les touche-à-tout.
Chaque virée est une mini-aventure dans Dune Awakening. Il faut s’assurer d’avoir un inventaire le plus vide possible pour ramener un maximum de choses (la gestion se fait au poids et non au nombre d’objets), d’avoir assez d’eau, de kits de soin et de munitions mais aussi d’énergie pour le véhicule. Et regarder par où passer pour éviter de se faire croquer par un Ver. Car si cela vous arrive, vous perdrez absolument tout ce que votre personnage transportait. Définitivement.

Une fois sur place, en plus de gérer la chaleur et la soif, il faudra s’occuper des pillards des sables via des combats qui ne sont pas toujours palpitants. Les débuts sont trop simples, avec des ennemis faciles à dégommer, pour ensuite se corser aléatoirement, avec des adversaires disposant de boucliers et d’armes très destructrices. Le feeling des combats est un peu étrange et imprécis mais avec un peu de pratique on parvient à s’en sortir.
Et c’est quasiment le seul reproche que je ferai à Dune Awakening, avec peut-être une certaine lourdeur dans l’interface, notamment de recherche et de crafting qui manque d’options de personnalisation. Rien de bien rédhibitoire cependant, il suffit d’un peu de patience et de rentrer dans la logique du jeu.

Il y a tellement de choses à dire et expliquer dans Dune Awakening que plusieurs articles n’y suffiraient pas. Le jeu profite de la grande expérience du studio pou livrer une expérience unique, dans un monde qui l’est tout autant.
Arrakis est vraiment superbe, avec un désert aux mille couleurs et une variété de paysages insoupçonnée. C’est un régal de monter sur une montagne et de regarder au loin le ballet des vaisseaux impériaux et des Vers géants, qui viennent régulièrement en surface.

La survie vient moins des combats que la planète elle-même, avec cette peur constant de la chaleur et de la déshydratation. Traverser une étendue de sable sur sa moto, l’œil rivé à l’indicateur de vibration, le grondement des Vers se dirigeant vers vous, l’espoir d’atteindre l’amas rocheux avec qu’il ne soit trop tard… C’est une expérience unique !
Si vous aimez les jeux où vous avez un monde entier à disposition, un monde implacable qui ne vous prend pas par la main mais qui vous propose mille manières de mourir, mais un monde où la progression sera toujours gratifiante alors oui, Dune Awakening est un bijou que vous ne pourrez ignorer, surtout si vous avez un ami qui progresse en parallèle avec qui vous pourrez échanger des infos (un grand merci GixXy !). Superbe, chronophage, exigeant mais toujours intéressant, il surpasse Conan Exiles en exploitant de la meilleure des manières la licence de Franck Herbert.
Genre : Survie en milieu très hostile
Développeur : Funcom
Editeur : Funcom
Date de sortie : 10 Juin 2025
Testé sur une version presse fournie par l’éditeur