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Demonschool

Quel n’était pas mon enthousiasme quand j’ai entendu parler de Demonschool, un jeu qui se voulait ouvertement inspiré des premiers Persona. On nous promettait de la tactique au tour par tour, des relations entre vos personnages, une île mystérieuse avec plein de secrets à découvrir, et le tout dans une ambiance académique et surnaturelle. Je ne vais pas vous cacher que quand le jeu a été repoussé, de septembre à novembre, je me suis un peu méfiée, mais bon, c’était la mode cette semaine-là, à cause de la sortie de Silksong. Le jeu est enfin sorti, alors voyons si Demonschool est à la hauteur de ses promesses et de ses inspirations.

Nous suivons Faye, issue d’une longue ligne de chasseurs de démons, à l’aube du passage à l’an 2000. Elle est sur le point de commencer une nouvelle année scolaire dans une université un peu spéciale, située sur une île mystérieuse. Si Faye est là, ce n’est pas vraiment pour le prestige de ladite université, mais surtout pour les opportunités de pouvoir péter des genoux à des démons au détour d’une allée sombre.

Très vite, les phénomènes étranges s’enchaînent : certaines personnes perdent la mémoire, les profs ont un comportement bizarre voir dangereux pour les élèves et j’en passe. Faye va recruter un groupe d’étudiants assez différents et former un petit club, histoire d’avoir de l’aide à comprendre ce qui se trame en ville, et accessoirement, éviter l’apocalypse. La routine, quoi.

Avant de se plonger dans le gameplay, une petite note sur le design de Demonschool. La majorité du jeu est une combinaison de vue isométrique tout en pixels (certes soignés) et d’images des personnages en 2D pour les phases narratives, comme dans beaucoup de visual novels. À cela, de temps en temps, viennent s’ajouter des morceaux de vraie 3D, qui s’intègrent plus ou moins bien. Tout cela donne un mélange un peu particulier, qui plaira ou pas. Personnellement, il m’a fallu un temps d’acclimatation, je l’avoue, mais après tout, ceci n’est que l’emballage. Qu’en est-il du cœur du gameplay ?

Côté combats, disons-le immédiatement, on est plus proche d’Into the Breach, que je classe dans les puzzles tactiques, que d’un réel jeu de combat au tour par tour. En effet, même si le jeu tente de moderniser le genre, il n’en reste pas moins que les objectifs consistent principalement à optimiser vos batailles. À vous de trouver la combinaison parfaite de mouvements et optimiser les synergies entre les membres de votre équipe pour finir dans le moins de tours possibles. Le jeu vous permet de planifier l’ensemble de vos actions pour un tour, voir leur effet, éventuellement les annuler pour en faire autre chose, et ce, jusqu’à ce que tous les points d’action de votre équipe soient épuisés. Une fois ces choix confirmés, les coups s’enchaînent et s’entremêlent sous vos yeux, avant que l’ennemi puisse, à son tour, venir en découdre. Cet aspect plus puzzle que pur combat tactique n’est pas un problème en soi (j’ai adoré Into the Breach), mais il faut savoir à quoi s’attendre.

Pour le reste, Demonschool découpe chaque jour en trois phases, où vous pouvez visiter à loisir les différents lieux, et y réaliser les diverses interactions ou activités disponibles, l’interaction « principale » qui fera avancer l’horloge étant clairement marquée. Ce système met clairement moins la pression au joueur que dans les jeux comme Persona, où l’on vit avec l’angoisse de ne pas optimiser son emploi du temps correctement.

Jusqu’ici, tout va bien, me direz-vous. Oui, mais non. Le souci principal du jeu, selon moi, c’est qu’il a un énorme problème de rythme. C’est d’une lenteur… Pourtant, j’avais vraiment envie de l’aimer, et chaque partie prise séparément pouvait me séduire, mais le résultat final m’a laissé une impression assez tiède. Même l’impression de liberté laissée par les différentes options d’occuper votre journée s’estompe pour laisser juste l’impression d’enchaîner les dialogues insignifiants parsemés de quelques batailles toutes plus ou moins semblables. Même les boss, qui devraient pourtant donner un challenge un peu plus excitant, rendent l’expérience moins intéressante, car leur nature va à l’encontre du dynamisme que les développeurs ont tenté d’insuffler dans le système de combat.

Malgré toutes les bonnes idées que Demonschool tente d’implémenter, le résultat final souffre d’un tel problème de rythme qu’il en ressort un jeu difficile à recommander les yeux fermés. Attention, le jeu est loin d’être mauvais et je suis sûre qu’il trouvera un public spécifique. Si vous cherchez un jeu où les combats s’apparentent plus à un puzzle et qu’un rythme un peu lent ne vous effraie pas, vous pourrez certainement y trouver votre compte. Malheureusement, pour ma part, je suis complètement passée à côté et je n’ai jamais réussi à me laisser prendre ni par l’histoire, ni par le gameplay, tout en reconnaissant ses qualités.

Site officiel

Développeur : Necrosoft Games

Éditeur : Ysbryd Games

Plateforme : Steam, Playstation, Xbox, Switch

Date de parution : 19 novembre 2025

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

EvilBlackSheep

Experte en procrastination.

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