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Windjammers 2

Windjammers 2 est, comme son nom l’indique, la suite de Windjammers. Les suites étant légion cela ne semble pas très surprenant, sauf que le premier opus date de 1994. Les 90’s, époque bien lointaine sauf pour les vieux dont je fais partie. Étonnamment, Windjammers n’a pas fait partie de ma culture ludique. Passé sous mon radar (pas bien !) à l’époque, il est un jeu culte qui a encore de nombreux adeptes en e-sport. La suite est-elle digne de son ainé ou fait-elle partie de ces suites opportunistes pour studio en mal d’inspiration ?

Dotemu est connu pour permettre à d’anciennes gloires du jeu vidéo de revenir sur le devant de la scène, comme les vieilles stars que l’on relooke pour leur donner une seconde jeunesse alors qu’elles ne le méritaient pas forcément. C’est aussi un développeur qui apporte des suites à de vieux jeux dont le très bon Street of Rage 4. Windjammers 2 apparaît ainsi comme une évidence. Quasiment trente ans après, le premier opus est encore joué et il ne demandait qu’à accueillir un petit frère. Windjammers 2 se veut dans la lignée du premier, c’est à dire un jeu fun et profondément ancré dans l’arcade. Pas de mode histoire, d’enrobage pour débloquer des nouveaux personnages ou des niveaux, tout est à disposition dès le début et c’est tant mieux.

Le duel des contraires.

Windjammmers 2 est un jeu de frisbee (ceci n’est pas une plaisanterie) où le but est de gagner un certain nombre de manches en marquant des points. Ils sont marqués quand le frisbee tombe dans le camp adverse ou qu’il finit au fond du « filet ». Au delà de 15 points marqués, c’est un set de remporté et après deux sets acquis, c’est la victoire. D’une simplicité confondante dans ses règles, Windjammers 2 l’est beaucoup moins dans son gameplay.

Ce n’est pas (encore) moi.

Fortement marqué par son héritage, le jeu est facile à prendre en main. N’importe quel joueur pourra s’amuser dans les premières minutes et même faire de jolis coups en usant des murs pour des rebonds ou des super attaques. Sauf que si Windjammers premier du nom est encore joué de nos jours, c’est à cause de sa profondeur. Et oui, le second opus reprend cette maxime bien connue : facile à jouer, difficile à maîtriser. Pas tant parce qu’il faut connaitre cinquante combinaisons de touches pour faire des super coups imparables afin d’humilier un adversaire trop présomptueux, mais plutôt par une bonne maîtrise de son personnage et des mouvements à disposition.

Souvent tu pleureras.

Au final, il y a peu de coups disponibles, mais les maîtriser demande une forte implication des joueurs. A ce titre, je suis assez circonspect devant le tutoriel proposé par le jeu. Il consiste en une succession de vignettes, sans passer par une phase d’entrainement en match. Un peu curieux de ne pas avoir consacré une vraie partie de gameplay pour se familiariser avec le jeu. Et cela se retrouve aussi dans les options du jeu qui sont plutôt chiches avec un mode en ligne, un mode arcade, un mode versus et c’est tout. Des petits défis pour se perfectionner dans le maniement du frisbee comme a pu le faire Street Fighter en son temps auraient pu être intégrés pour rallonger la durée de vie en solo. Je regrette aussi que les stages bonus du mode arcade ne soient pas disponibles en dehors de celui-ci pour améliorer son score, par exemple.

Quand tu y crois encore.

Pour les profanes, je conseille très fortement de passer par le mode arcade en facile. Le jeu est suffisamment difficile pour ne pas vouloir la jouer hardcore dès le départ. Pour ma part, je n’ai pas encore passé le round 5 en arcade version facile et je me fais humilier en normal dès le premier round. Je ne doute pas que les pro gamer (PGM) ont fini dès le premier jour le mode arcade difficile avec les deux mains dans le dos, les yeux fermés et en utilisant qu’un bouton, mais pour un joueur lambda (comprendre « joue en mode normal ») la version facile est largement suffisante pour se faire la main même si le coeur du jeu est le versus, en ligne ou pas.

Mouahahahah

Ayant beaucoup joué en versus, je le conseille dans cette configuration tant le jeu se prête à la joute verbale, la mauvaise foi et pas mal de grossièretés que vous ne pensiez même pas connaitre. Le jeu est tellement fun et rapide, qu’une défaite appelle systématiquement une revanche. Le beau geste est aussi tellement gratifiant que le score finit par importer peu lors des sessions auxquelles j’ai pu participer. Réussir le contre parfait ou ce petit effet lifté après dix tentatives est jouissif.

Windjammers 2 a cette grande qualité de permettre aux joueurs de toujours être en position de renverser la situation puisqu’il est possible de rattraper à chaque fois le frisbee, même quand l’adversaire envoie son coup spécial ou fait un retour sorti de nulle part alors que le coup était assuré. Il suffit simplement d’être bien placé et le contre peut être dévastateur pour un joueur trop sûr de lui.

Pan dans ta face !

Comme si cela ne suffisait pas, les dix personnages jouables ont des caractéristiques différentes (sans compter les attaques spéciales) de force et de vitesse. Cela peut paraître peu avec seulement la force et la vitesse, mais vous n’affrontez pas comme vous ne jouez pas de la même façon un perso très puissant et un très rapide. Ajoutez à cela des terrains dont les conditions d’obtention de points varient, des filets plus ou moins retors et un niveau casino où les points sont en fonction du frisbee mis en jeu, vous obtenez un jeu qui peut s’installer dans les soirées canapé (autrement appelées « vestiges de l’ancien monde ») ou en ligne pour humilier un rédac’ chef.

Un aperçu de l’avenir ?

Graphiquement, le jeu se défend avec une palette limitée, mais suffisante pour garder de la lisibilité. Point ô combien important dans ce genre de jeu. Il y a bien quelques petites pointes d’humour ou de second degré, mais rien qui nuit au jeu. Les personnages, comme les décors, font ce qu’on leur demande : c’est typé, clair et lisible. La musique est légèrement en retrait. Pas gênant, mais l’habillage musical n’est pas des plus entraînants.

Une spéciale pour la route.

En conclusion, Windjammers 2 mérite toute l’attention des joueurs qui cherchent un jeu fun et facile à prendre en main. Tout juste pourrait-on lui reprocher de ne pas soigner son tutoriel et un contenu solo faiblard. Sauf que c’est un jeu pensé pour le jeu à plusieurs, qu’il demandera plusieurs dizaines d’heures pour le maîtriser, tout en étant fun dès les deux premières minutes. Une très bonne pioche. Je retourne rappeler à certains qui est le patron du Frisbee depuis l’été 90.

Genre : Simulateur de frisbee en milieu hostile.

Développeur / Editeur : Dotemu

Plateformes : Steam et Gamepass

Prix : abonnement du gamepass ou 19,99€

Date de sortie : 20 janvier 2022

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Machiavel

Toujours à l'affût de ce qui peut piquer ma curiosité, peu importe le domaine avec une légère préférence pour les jeux vidéo, le cinéma, la littérature, les séries TV, les jeux de société, la musique, la gastronomie, les boissons alcoolisées et quelques autres petites choses . Ma curiosité est telle le tonneau des danaïdes, sans fond.