Katanaut
Après avoir admirablement rempli mon rôle de pigiste anonyme et mal payé en testant des jeux auxquels j’ai vraiment joué – ce qui est un exploit pour moi – mon rédac chef a cru me punir en m’obligeant à tester Katanaut, première production de Voidmaw qui se décrit comme… a Solo developer working on Katanaut, a fast action-roguelite where precision combat meets Eldritch Horror!. Et cette première production est éditée par… Acclaim ? Hein, les types derrière NBA Jam, Turok, Shadowman ? C’est une résurrection ?
Pour être honnête avec vous, je jurerais que c’est le premier jour (nous sommes le 10 septembre 2025, date de sortie officielle du jeu) où je vois le logo de l’éditeur apparaître en lançant le jeu. Quelle est cette diablerie ?
Ce qu’ignore encore ce gros scélérat de Harvester (parce qu’il faut bien se décider à nommer un chat un chat et un rédac chef tyrannique par son nom), c’est que Katanaut est bon. Non sérieusement. Katanaut est un aussi bon jeu que son nom est tout pourri.
Ok, il est temps d’éventer le mystère en révélant que vous allez jouer le rôle d’un astronaute belliqueux et légèrement instable, grand maître du katana. C’est bon, vous l’avez ? Ne fuyez pas, le jeu vaut bien mieux que ça.

Dans le fond, il s’agit pourtant d’un jeu auquel vous avez déjà joué des dizaines de fois au cours des dernières années.
En effet, Katanaut prend la forme d’un roguelike bien violent et bourrin qui emprunte pas mal à des jeux comme Dead Cell et qui ressemble, accessoirement, au nouveau Blazblue que je dois également tester et dont le test paraîtra, bien évidemment, largement à la bourre.

L’intrigue est basique et vous rappellera probablement un classique du 7ème art que je ne vous ferai pas l’affront de nommer. Une station spatiale a brutalement cessé d’émettre et votre équipage a été chargé d’enquêter sur site pour comprendre ce qui a pu s’y passer et, très accessoirement, sauver les quelques naufragés qui pourraient s’y trouver.
Allez les mecs, arrêtez de râler ! Je vous promets qu’on va juste regarder 5 minutes et on se casse aurait affirmé, probablement un peu trop hâtivement, le brave capitaine à son équipage, quelque secondes avant de mourir.

Sans surprise, sinon on se ferait vraiment chier dans le jeu, les choses vont très vite et très mal tourner pour nos apprentis sauveteurs qui ne vont pas tarder à faire connaissance avec un équipage quelque peu décomposé et mutant et qui se fait une joie d’organiser une fête de bon voisinage et qui salive déjà à l’idée du bon gueuleton qui se prépare.
Manque de bol pour ces naufrageur des temps modernes dotés d’un bien grand nombre de chromosomes bizarres, Katanaut (Naut, en réalité) est dans la place et il a bien décidé de repeindre les murs. Ah, ça, fallait pas l’emmerder et tous ces gueux de l’espace vont le découvrir en 4DX.

Bien évidemment, les malandrins ne sont guère disposés à baisser les armes et, lors de la/les première.s heure.s de jeu (vous avez vu comme je suis moderne), chaque run effectué par votre personnage s’achèvera quelques minutes plus tard et dans la douleur. Douleur toutefois amoindrie par la perspective de voir améliorer ses compétences et son armement et de faire mieux la/les prochaine.s fois (j’avoue, je ne sais absolument pas écrire en inclusif).
Dès les premières minutes de jeu, Katanaut (le jeu) impressionne par sa brutalité et son dynamisme. C’est bien simple, on se croirait dans Brutal Doom transposé en 2D (oui, oui, je sais que l’antique Abuse et Butcher sont déjà passés par là).

Équipé d’une arme de poing et d’un sabre, votre personnage va faire parler la poudre et gicler l’hémoglobine (qui va s’avérer bien rouge. Comme quoi nous sommes tous frères, même dans l’espace). Chaque combat va donc être l’occasion de repeindre les murs à grands coups de katana en travers de naufragés qui n’en demandaient pas tant.
Soyons honnêtes : il est grand temps d’arrêter de se mentir à soi-même et de reconnaître que le sauvetage à grands coups de shotgun et de katana dans la face peut laisser des traces psychologiques et que nos braves marins en pleine mutation devront probablement en passer par plusieurs années de thérapie pour de se remettre du passage de ce gros brin de Katanaut.

Classiquement et comme dans tout Roguelike qui se respecte, chaque run et chaque échec seront l’occasion de revenir au hub dans lequel vous attendra le reste de l’équipage, lequel pourra, moyennant quelques espèces sonnantes et trébuchantes, débloquer armes et capacités actives et passives nouvelles. Et autant vous dire que toutes ces améliorations ne seront pas de trop pour progresser dans ce vaisseau dans laquelle l’horreur cosmique se tapit.
On ne l’a pas encore évoqué mais il plane sur ce jeu une atmosphère très lovecraftienne et, quelque part, dans les coins les plus reculés de la station spatiale, quelque chose de pas sympathique du tout vous attend patiemment. A moins qu’elle ne se décide à venir vous débusquer, auquel cas, il ne vous restera guère comme seule option que de courir vite. Très vite.
Et si ce n’est pas elle, ce seront ses bras droits. Ces saletés de boss, qu’il faudra nécessairement vaincre pour améliorer votre équipement, vous donneront du fil à retordre. Heureusement, notre brave sabreur dispose d’autres atouts que ses armes (et sa capacité à ressusciter à forte cadence) pour venir à bout de toutes les cochonneries que renferme cette station en perdition.
(Kata)Naut possède également des pouvoirs biotiques qu’il conviendra de découvrir progressivement, de choisir judicieusement et d’utiliser intelligemment pour espérer survivre. Votre personnage disposera également d’une panoplie conséquente d’armes à feu (pistolet, shotgun, minigun, grenade launcher etc.) et d’armes contondantes pour venir à bout de la horde qui se dresse face à lui.
Manette en main, Katanaut est jouissif. l’action est intense, votre personnage virevolte et glisse dans tous les sens comme un Strider Hiryu sous extasy tandis les coups pleuvent non stop. Clairement, ça sera eux ou vous et il va falloir être réactif et agressif si vous ne voulez pas crever dans ce sarcophage métallique qu’est devenue cette station qu’il faudra bien penser à plastiquer en partant.

Il y a dans ce Katanaut, cette addiction qu’on rencontre dans les bons roguelike. Ce moment où on regarde l’heure en se disant que, décidément, tout ça n’est pas raisonnable mais en relançant quand même une dernière partie… pour la route. Avant de se rendre compte qu’une bonne heure s’est écoulée et que, cette fois, aucun anti-cerne ne vous sauvera.
Et comme le hasard – et Voidmaw – fait bien les choses, le jeu, visuellement modeste mais doté d’un pixel art réussi, tourne à la perfection (y compris sur les machines comme le Steam Deck sur lesquelles c’est un plaisir d’y jouer) et votre personnage répond au doigt et à l’œil à la moindre de vos sollicitations. Si vous mourrez, vous ne pourrez vous en prendre qu’à vous-mêmes. Git Gud, bande de manants !
Au final et après plusieurs heures de jeu furibardes passées à hacher menu tout ce qui me passait sous la main, je dois reconnaître que, sans être un grand fan du genre, j’ai vraiment passé un excellent moment avec Katanaut et que j’y reviendrai probablement régulièrement après avoir bouclé le test. Et je ne peux pas en dire autant de tous les jeux auxquels on m’a honteusement forcé à jouer sur ce site.
Genre : Rogue Like
Développeur : Voidmaw
Editeur : Acclaim
Date de sortie : 10 septembre 2025
Testé sur une version presse fournie par l’éditeur