Katanga
Une fois n’est pas coutume, à moi de prendre la plume pour vous parler de BDs, et plus particulièrement de Katanga. Qui sait, peut-être que cela motivera Archer à vous pondre un petit article sur Battletech !
Offert par l’adorable SA_Avenger des Canards Généreux (ne lui répétez pas que j’ai dit ça), Katanga n’entre à priori pas dans mes goûts habituels, notamment au niveau du thème. Pensez donc, une bande dessinée sur l’indépendance du Congo et la sécession d’une de ses provinces… Pas un nain, pas un super-héro en slip… C’est donc ravi et intrigué que j’ai commencé la lecture de ce premier tome, Diamants, et je dois dire que j’ai été aussi surpris que happé. Ne connaissant pas tous les termes techniques à employer lors d’une chronique BD, je me contenterai d’utiliser les miens, désolé pour les puristes…
L’histoire se passe donc au Katanga, province méridionale du Congo qui décide de faire sécession pour conserver ses riches gisements. Forcément cela ne plaît pas au pouvoir congolais et une guerre civile éclate. Le scénario débute alors que les casques bleus ont été déployés pour stabiliser la région et qu’une force de mercenaires est recrutée par les Katangais pour s’emparer des mines. Au milieu de toutes les tractations politiques plus ou moins officielles, un homme, Charlie, met la main sur plus de 30 millions de dollars en diamants… Les cailloux vont devenir la source de toutes les convoitises et nombreux sont ceux qui périront pour eux…
Sans vous dévoiler d’avantage l’histoire, sachez que Sylvain Vallée et Fabien Nury s’en sont donné à cœur joie avec une galerie de personnages plus haïssables et immoraux les uns que les autres. Il n’y a pas de héros, juste des vautours/opportunistes/ordures (inutile de rayer une mention) qui jouent de complots et autres tentatives de chantage pour s’approprier le précieux chargement. Avec bien entendu au milieu de tout cela la population locale, ballotée et manipulée, massacrée et déportée…
Katanga est une bande dessinée très adulte donc, dont le rythme effréné ne faiblit jamais. Que ce soit les scènes d’action, très crues, ou les machinations politiques, révoltantes au possible, tout est mené de main de maître et le lecteur finit hors d’haleine. Et prêt à enchaîner sur le tome deux, Diplomatie. Celui-ci est tout aussi bon et maîtrisé et amplifie encore un peu plus le dégoût que l’on ressent pour ces colonisateurs racistes et ces dirigeants qui n’en ont cure du peuple. Impossible de vous en dire plus sans vous ruiner quelques rebondissements…
Au niveau des dessins c’est aussi un sans-faute. Ils sont travaillés, les personnages collent parfaitement à l’idée que l’on se fait d’eux de par leur caractère, les détails fourmillent et la violence est très bien retranscrite. J’ai souvent reposé une bande dessinée à cause de ses dessins mais là, même si au premier abord ce n’était pas trop ma tasse de thé, c’est du tout bon.
Vous l’aurez compris, je suis plus qu’enthousiasmé par cette BD qui sort des sentiers habituels en abordant un thème aussi original que propice aux boulettes (ce que les auteurs évitent en mettant tout le monde sur un pied d’égalité niveau crevure). L’exploitation du scénario est à la hauteur de la réalisation et l’œuvre ne souffre d’aucun défaut m’empêchant de vous la recommander chaudement. Je peux d’ailleurs vous dire que le dernier tome de cette trilogie sera acheté dès sa sortie en ce qui me concerne !
Allez Archer, on attend ton test de Battletech maintenant !
Scénario : Fabien Nury
Dessin : Sylvain Vallée
Couleurs : Jean Bastide
Editeur : Dargaud
Format : Grand format
76 planches
EAN : 9782205074550
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