The Guild 3
The Guild 3 est une licence connue pour proposer des mécaniques de jeu de gestion, de commerce et de dynastie. Elle use pourtant d’approches très classiques des RPG, avec des fiches de personnage et des tonnes de statistiques. Est-ce que The Guild 3 arrive à proposer un compromis équilibré ou nous refile une belle indigestion de gameplay ?
Disclaimer : Cela a beau être mon type de jeu sur le papier, je n’ai jamais joué au premier et second opus. C’est donc avec un regard neuf que j’aborde cet article. Sans connaissance de l’existant et sans avoir d’habitudes de jeu, est-ce que c’est simple d’arriver en cours de route ?
Dans ce genre de jeu, la création d’une partie est parfois le premier challenge. The Guild 3 ne commet pas trop d’impairs ici. Les choix ne sont pas si abstraits que ça et chaque option est accompagnée d’un pavé de texte explicatif.
Le point important, c’est la “condition de victoire”. The Guild 3 vous permet de fixer une fin de partie, que cela soit être maire de la ville pour un certain temps ou être à la tête d’un empire financier. Le jeu laisse également la possibilité de jouer sans objectifs, sinon de faire perdurer votre dynastie.
Il ne reste qu’à finaliser notre personnage, avec un système assez simple où on a le choix entre 3 religions et quelques compétences. La personnalisation du personnage fait le job, à défaut d’être originale, en proposant des tenues, des voix et des visages pour notre premier protagoniste.
Les débuts de partie se ressemblent un peu toutes. Vous débarquez en périphérie de la ville, avec un statut de serf et un peu d’argent dans vos poches. Les premières étapes sont de créer un moyen de gagner de l’argent, et de trouver un premier conjoint.
Effectivement, l’objectif de The Guild 3, c’est de créer une dynastie. Pour cela, vous pouvez soit créer votre engeance, soit adopter des orphelins. Mais le jeu, avec ses mécaniques médiévales, vous pousse dans la première direction. La famille, c’est important, m’voyez.
Je regrette que les romances soient résumées à du bourrage de compliments et de cadeaux. J’ai littéralement pu faire un combo “bouquet” – “demande en mariage” – “mariage” – “conception de la descendance” en 1 journée. Même en ayant conscience de la réalité historique, cela aurait pu être légèrement romancé “dans le bon sens”, pour amener un peu de bienveillance et proposer un gameplay plus intéressant.
L’argent et l’influence sont les deux ressources phares du jeu. Elles permettent de construire des bâtiments, de débloquer des compétences, de changer de rang social… Tantôt c’est l’une, tantôt c’est l’autre, mais il vous faut les deux pour avancer.
De nombreuses ressources de production sont disponibles et permettent de prospérer dans la voie professionnelle de votre choix. Elles s’échangent dans les marchés de la ville ou s’envoient sur des routes commerciales.
À vous de comprendre les différentes lignes de production pour trouver la plus rentable et faire évoluer votre dynastie vers la gloire et le pouvoir !
Après ce résumé des mécaniques, attardons-nous sur l’appréhension de tous ces systèmes et sous-systèmes. Le premier contact est raide. Le tutoriel est extrêmement verbeux, et n’aide pas à comprendre l’élément essentiel du jeu : qu’est-ce que je dois faire ?
Alors que la réponse est très simple : j’ai juste à jouer. The Guild 3 n’est qu’une tranche de vie dans une ère médiévale. Se dépatouiller dans des situations que l’on a plus ou moins prévues, c’est là tout le sel de ce genre de jeux.
C’est dommage que le tutoriel soit si touffu qu’on ne comprenne pas cette simplicité. Si Crusader Kings ne m’avait pas déjà fait goûter à ce type de jeux, je ne sais pas si celui-ci aurait été aussi facile à approcher.
Niveau interface, c’est un constat assez classique, il y en a plein partout et c’est simple de s’y perdre. De plus, les notifications sont très nombreuses et malgré la possibilité de réduire la vitesse du jeu, c’est courant de passer à côté d’un événement.
D’une certaine manière, ce n’est pas bloquant, car ce n’est pas possible de profiter de chaque opportunité, mais si c’est compliqué de gérer 2 personnages, qu’est-ce qu’il en sera quand j’aurai une famille plus grande à gérer ?
The Guild 3 propose tellement d’approches et tellement de mécaniques que l’on peut aisément s’y projeter. C’est cette profondeur de gameplay que je choisis de retenir pour cette première expérience. Un honnête commerçant ou une sale race des ruelles sombres ? Une femme de bonne vertu ou de mauvaise vie ?
C’est vous qui décidez comment orienter votre dynastie au jour le jour. C’est exactement ce qu’on attend d’un RPG. Jouez sans vous presser, sans chercher à tout maîtriser et The Guild 3 se révèle être une chouette aventure.
Toutefois, pour pondérer le propos : la principale critique qui le concerne est qu’il ne se distingue pas assez du 2. Je vous recommande d’attendre quelques mises à jour avant de craquer si vous possédez le précédent opus !
Après quelques fignolages, il parviendra peut-être à tirer son épingle du jeu et à prendre sa place dans la licence The Guild.
Site officiel
Sortie : 14/06/2022
Développeur : Purple Lamp, Golemlabs
Éditeur : THQ Nordic
Disponible sur Steam, EGS & GOG
29.99€
Testé sur une version presse fournie par l’éditeur