Jeux vidéoJouer

Sigma Theory: Global Cold War

Sigma Theory: Global Cold War est un jeu de jeu de gestion d’une agence d’espionnage. Notre SA_Avenger à nous l’avait présenté lors de son accès anticipé ici même, et le grand honneur de porter un regard sur le produit fini est revenu à votre serviteur. Allons enfants de la partie, le jour de croire est arrivé.

Mec, mon bureau c’est la planète OK ?

Dans notre futur proche, l’année 2029, un ensemble de technologies révolutionnaires sont en cours de recherche dans les laboratoires secrets des plus grands pays. Elles sont regroupées sous le nom de Sigma et concernent plusieurs domaines : la santé, la finance, la robotique, l’astrophysique, les neuro-sciences et les filtres anti-cons.

Les recherches avancent lentement (screen moche de Saa_venger)

L’enjeu est énorme, car le pays qui en développera le plus pourra gagner la partie, euh, mener à bien le développement de Sigma et devenir le maître de la planète.

Au service de la France

Grâce à la qualité de mes articles sur Dystopeek.fr et l’invention du Koh-Lanta des Jeux Vidéo (une expérience d’observation de l’Homo Gamicus Survivalis), j’ai été remarqué et recruté par un de ces pays. Je me choisis aussitôt un conjoint : homme ou femme, d’un autre pays, qui sera plutôt ma moitié professionnelle qu’autre chose. Bonne nouvelle : que des bombasses.

Ma première meuf ingame.

Puis je recrute 4 espions, en essayant de former une team complémentaire : des petits malins rois du Hack et de la séduction, et des « Frappe-qu’un-coup » pour le baroud. Bon déjà ça pique, il faut leur dire la bonne phrase clé parmi une liste pour qu’ils acceptent. Comme je n’y arrive pas, on me complète avec des mecs qui posaient des CV d’agents secrets à Pole Emploi. Ok.

Mes 2 premiers scientifiques sont enfermés dans leur labo, et c’est parti.

Ma première boss me présente mes savants aux noms prometteurs.

Comme l’avait si bien dit SAA, je dois participer à une course à la recherche contre les autres pays. Chaque tour de jeu représente un jour. Je programme les déplacements de mes agents, je leur demande de mener des actions sur leur lieu actuel (reconnaissance pour préparer une éventuelle extraction, localisation des scientifiques, enquête sur le dirigeant Sigma local, piratage…). Les résultats me seront communiqués le lendemain.

Mes agents secrets appuyés par des drones pour piller l’Europe.

Déjà j’aime la DA. Les graphismes aux tons chauds et froids mélangés, le minimalisme au néon, les drapeaux des pays, les portraits low color, je trouve que ça colle bien à ce type de jeu, comme Plague Inc. On pense quand même parfois à un jeu mobile, …support sur lequel Sigma Theory devrait être publié prochainement.

Très vite, je réalise qu’il y a trop de choses à faire pour mon carré de barbouzes. Vivement que je puisse améliorer mon agence pour en recruter d’autres. Non ? Ah bon c’est pas possible ? Pas la place ? Et si on met un préfabriqué ? Bon, alors je vais pouvoir en embaucher des meilleurs après quelques bons résultats ? Non plus !

Ce screen constitue une preuve de harcèlement.

Mais tout n’est pas sombre : certaines découvertes me permettent d’améliorer mes agents. La technologie « Foudre » par exemple les rend hyper fort au combat à mains nues. Le bénéfice, c’est que si une exfiltration se passe mal, ils peuvent s’échapper en éliminant les gardes sans les tuer.

Une extraction d’un chercheur coréen se prépare : des menus à choix…

L’exfiltration est le moyen de faire sortir d’un pays adverse un chercheur que vous avez préalablement séduit/convaincu/corrompu/kidnappé, pour l’intégrer à votre propre laboratoire de recherche.
Cette opération se passera d’autant mieux qu’elle aura été préparée, avec la présence des drones pour repérage ou éventuelle frappe tactique, un niveau d’alerte réduit, ou une reconnaissance du terrain. Mais tout ça prend du temps, choisissez !
Une fois déclenchée, elle prend la forme d’un itinéraire avec un mini-jeu. Des étapes de déplacement se succèdent, et des choix ou des obstacles entraînent l’apparition de QCM. Vos réponses seront les directives données à l’agent pour surmonter l’obstacle, en finesse, en force, ou en furtivité. Le but est d’arriver au point d’extraction. L’exfiltration se passe bien ? Votre espion et le savant seront bientôt à la maison. Elle se passe mal ? Votre agent peut être capturé, ou pire…

Les jours défilent, et c’est assez routinier : je donne les consignes aux agents (leurs missions prennent de 1 à 3 jours selon leur niveau dans la capacité utilisée : Intelligence ou Force), et j’ai des rendez-vous avec les directeurs Sigma des autres pays.

Avec les Grands de ce monde

Des rendez-vous que j’ai demandés. Parce que moi, ils ne m’en demandent jamais.

Une partie de mes « collègues ». Ma chef est la plus sympa.

Lors de ces rendez-vous, j’essaye d’obtenir un deal intéressant comme échanger des recherches, ou de faire baisser la tension entre nos pays. Pour cela, j’ai un choix de phrases à effectuer. C’est plus facile quand mes operatives ont pu glaner des infos sur la personnalité de l’allemand ou de la coréenne que j’ai en face de moi.

N’importe quoi : ce n’est pas en France qu’on trouverait des CV falsifiés enfin !

A chaque partie, ce sont les mêmes portraits, mais leur caractère ou leurs casseroles changent.

Puis je me suis recasé avec une autre grande souriante…

Les jours défilent toujours, et c’est très routinier. Celui qui écrit ça n’a pourtant jamais rechigné à des jeux répétitifs et s’est déjà retrouvé en hamster du gaming (25 heures sur Fallout Shelter, venez me chercher).

Travail de bureau des Légendes

Mais ici, l’impression de n’avoir aucun choix apparaît parfois. J’ai dit parfois. Il m’est arrivé d’enchaîner 2 ou 3 tours en subissant sans pouvoir interrompre l’actualité du jeu. Une de mes parties en mode « Histoire » a un peu égayé le quotidien par rapport au mode « Classique »…

Et là j’ai eu Elon Musk comme nouveau copain.

Subir, c’est aussi, à chaque partie, se taper le dialogue d’apparition de votre boss, et celui des différentes factions qui viennent pimenter votre carrière en vous proposant des contrats… aux formes d’ultimatum.

Je veux bien le T-Shirt « Commodore 64 » sinon. Vous avez l’autre référence au fait ?

A ma troisième partie, Serge Tarnac, leader du Corps Armé Anticapitaliste cher à ruvon m’a servi la même suite de phrases qu’aux deux premières, avec la petite pause qui va bien entre chacune, sans pouvoir les passer… mais ouf l’option permettant de sauter ces « animations de dialogue » existe. C’est tout de même potentiellement lourd.

La Routourne est grippée

Car chaque partie, qui s’achève après une durée de 1 h 30 à 2 heures, reçoit un score basé sur vos avancées, vos réussites, vos échecs. Donc Sigma Theory s’appréciera sur plusieurs tentatives (en changeant de pays de départ, car chacun a un bonus différent, ce qui est plutôt intéressant). Mais cela entraînera une répétition inutile de la part des chefs des groupes terroristes, présidents de corporations commerciales ou technologiques etc…

Ma team (espions et chercheurs) et mon score en fin de partie.

Du côté du gameplay, on clique sur des menus contextuels, que ce soit pour choisir une phrase dans un dialogue de négociation, le mode de torture utilisé contre un agent ennemi capturé, le mode d’approche d’un chercheur travaillant pour la Chine, accepter ou refuser un contrat d’un groupe armé, acquiescer à la remontrance de votre chef, ou de votre meuf.

Ma troisième meuf : la sœur de Gordon a un nom d’acteur.

A noter : le workshop sur Steam permet de créer des agents qui seront jouables en mode personnalisé.

Des traits de caractère ultra fidèles à la réalité.
La question de recrutement ? Elle est… bonne !

Sigma Theory a un goût paradoxal : il innove et met en place les atouts pour rendre les parties différentes, avec des événements qui parfois surprennent… mais dans un couloir événementiel. Les paramètres changent, mais pas les technologies, ni les visages, ni les dialogues. Un monde d’espionnage technologique et d’influence diplomatique vous est accessible, mais il est globalement morne. Ce qui me manque, en y jouant, c’est le sentiment d’urgence, de tension, d’épique après une action réussie de justesse.

Genre : Gestion, Espionnage

Développeur : Mi-Clos Studio, Goblinz Studio, FibreTigre

Éditeur : Goblinz Studio, Fractale

Date de parution : 21 novembre 2019

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur