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The Good Fight : La série qui Trump The Good Wife.

La fin de The Good Wife m’aura laissé un goût amer. Cet arrière goût de la série acclamée par la critique qui ne va pas au bout. Voir l’évolution du personnage principal qui passe de femme bafouée à futur requin est plutôt réussi sauf quand la série n’assume pas d’en faire une ordure alors qu’elle tend vers ce comportement dès le début de la série. J’ai été déçu au final et pourtant, j’ai enchaîné avec The Good Fight, spin off portée par une Christine Baranski très en forme.

Mais The Good Wife, ça parle de quoi ?

En préambule, je précise qu’il n’est pas obligatoire d’avoir vu The Good Wife pour apprécier la série, même si pas mal de personnages secondaires de la série originelle reviennent. Elle débute sur l’élection de Trump et le début de la retraite méritée de Maître Lockhart alias Christine Baranski. La vie fait qu’elle a investi ses économies dans un fonds qui ressemble fort à une pyramide de Ponzi. Elle finit sans un sou et doit repartir au boulot. Jusque là rien d’extraordinaire pour un début sauf qu’elle va se retrouver dans un cabinet afro-américain et ce n’est pas si simple quand on est une femme blanche et blonde.

Un trio d’avocates

Sans jouer les naïfs, je m’attendais à ce que le pitch soit un prétexte pour dérouler une série judiciaire comme on voit trop souvent. Un épisode = une affaire avec un peu d’enrobage pour tenir en 40 minutes. L’intelligence des créateurs est d’avoir pris le contre-pied de ce schéma en se servant des affaires pour parler de l’actualité récente.

Une série qui fait réfléchir ?

Des avocats qui réfléchissent.

Là où The good wife était une série qui abordait les sujets d’actualité sans les creuser parce que sur une grosse chaîne américaine, The Good Fight profite de son format en 10 épisodes par saison et d’être sur le service de Streaming d’ABC pour aborder les sujets qui fâchent (le racisme, le féminisme, la place des noirs, les fake news, les GAFA …).

Elle va même jusqu’à interpeller directement le spectateur sans pour autant porter de jugement moral. C’est l’une des grandes forces de la série, elle ne se permet jamais de donner un prêt à penser pour le spectateur. Elle l’invite à réfléchir sur les sujets et se permet une charge anti-Trump tout en interrogeant sur les méthodes des anti-Trump, une réflexion sur ce qu’est être noir aux Etats-Unis aujourd’hui, la place des icônes quand la réalité les rattrape.

Une série comme le bon vin ?

Des avocats qui bûchent.

Comme je regarde les séries depuis quelques décennies, j’ai pu remarquer des petites choses sur la progression d’une série quand elle dépasse la première saison. Même si le schéma ne se répète pas toujours, il est souvent le même : une première saison introductive, une seconde qui fait dans la surenchère, une troisième qui mélange les deux premières, une quatrième qui se cherche et une cinquième qui atteint le sommet.

The Good Fight en est à sa troisième (la quatrième est prévue) et elle a atteint un niveau de qualité exceptionnelle dès la première. La seconde est encore meilleure et la troisième se permet même de mettre de côté la partie judiciaire pour se recentrer sur des sujets de société. La série ose se renouveler alors qu’elle pourrait dérouler tranquillement en s’appuyant sur sa base : des personnages connus, des nouveaux qui s’insèrent parfaitement dans la série et l’affaire de la semaine.

Certains reprochent à la troisième saison d’être centrée sur Trump et ce n’est pas faux, mais c’est aussi la plus politique, la plus intéressante dans ce qu’elle confronte les idéaux des personnages à la réalité avec une fin apocalyptique.

The Good Fight, un sous The Good Wife ?

Tout dépend l’affect que l’on a avec la série mère. Pour ma part, The Good Fight est ce qu’aurait du être The Good Wife sans Julianna Margulies. Tous les personnages existent et même si Christine Baranski pourrait être considérée comme le personnage principal, elle n’est pas omniprésente et les autres personnages ont leur place sans être des pots de fleur. Les scénaristes ont clairement négligé Maïa dans la dernière saison, mais c’est aussi logique puisque son histoire est terminée.

En résumé, si vous aimez Julianna Margulies, regardez The Good Wife. Si vous aimez les séries qui abordent des sujets de société sans vous prendre pour un(e) con(ne), préférez The Good Fight.

Vivement la saison 4.

Edit : La série est disponible sur Amazon Prime (Merci Romtaka)

Machiavel

Toujours à l'affût de ce qui peut piquer ma curiosité, peu importe le domaine avec une légère préférence pour les jeux vidéo, le cinéma, la littérature, les séries TV, les jeux de société, la musique, la gastronomie, les boissons alcoolisées et quelques autres petites choses . Ma curiosité est telle le tonneau des danaïdes, sans fond.

2 réflexions sur “The Good Fight : La série qui Trump The Good Wife.

  • RomTaka

    J’ai cherché mais je crois que tu ne l’as pas rappelé : ce serait cool de dire que la série est (seulement) sur Amazon Prime.

    • Machiavel

      Je confirme ne pas l’avoir rappelé. J’ai ajouté l’information en fin d’article. Merci monsieur.

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