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Dirt Rally 2.0

Chaque joueur a des genres dans lesquels il excelle et d’autres dans lesquels il… comment dire ça poliment… ne vaut pas grand-chose (si avec ça je ne gagne pas le prix Nobel de la diplomatie !). Vous n’êtes pas sans savoir que la kryptonite de SA_Avenger est tout ce qui a trait à la stratégie. Filez au gars une armée retranchée dans des défenses impénétrables et trois tours plus tard c’est open bar et il se fait balayer. Pour moi, il faut regarder du côté des jeux de plateformes et des simulations automobiles pointues. Filez-moi une F1 rutilante et soyez sûrs que 300m de ligne droite plus loin elle se sera transformée en épave. C’est comme ça, il faut faire avec et le pire c’est que, croyez-le ou non, j’aime bien malgré tout ce genre. Alors forcément, quand Dirt Rally 2.0 est arrivé à la rédac’, il m’a fallu faire preuve d’autorité (et balancer quelques pads à la tête de mes estimés collègues) pour le récupérer.

Suite du jeu sorti fin 2015, Dirt Rally 2.0 est l’épisode consacré aux… rallyes du développeur anglais Codemasters. Point de muscle cars ou de F1 donc, on se concentre sur tout ce qui a quatre roues et qui s’ébat mieux dans la boue et le gravier. Et après quelques heures de jeu, je confirme : on en bouffe beaucoup, de la boue et du gravier ! Mes quelques heures passées sur le premier opus étant bien loin, c’est avec un vague souvenir des points forts de la licence que j’ai lancé ma première partie. Un mur d’options m’a alors assailli, me proposant un mode carrière, des championnats alternatifs (historique, rallycross), des courses personnalisées ainsi que les traditionnels contre la montre et défis quotidiens et hebdomadaires…. Pour le néophyte que je suis le contenu semble conséquent mais quelques plaintes fleurissent ici et là sur l’obligation d’acheter le Season Pass pour profiter à fond du jeu et notamment des spéciales sur neige.

Les habituels menus de configuration du pilote et de la voiture passés, place aux premiers tours de roue. C’est beau ! Très très beau ! Le véhicule s’élance dans un rugissement qui me fait frissonner, prend de la vitesse et… finit dans un fossé. Ah ouais, ça tourne moins bien que sur Need for Speed, il va falloir que je m’adapte. Je continue cahin-caha, tentant de maîtriser mon véhicule et peste plusieurs fois. Il faut être attentif à la moindre indication du copilote, ne pas s’enflammer dans les lignes droites et tenir compte de la physique qui est, n’ayons pas peur des mots, aux petits oignons. Les voitures ont un comportement réaliste, l’état de la piste peut entraîner des pertes de contrôle et il faut s’habituer aux caractéristiques de chaque bolide. Les néophytes pleureront, comme moi, des larmes de sang alors que les puristes seront aux anges. Car non, Dirt Rally 2.0 n’est pas accessible. Oubliez les Dirt « tout court » et autres Grid, ce coup-ci la cible est le vrai amateur, le passionné qui passera de longues minutes à régler sa voiture entre chaque spéciale. Pour une bille dans le domaine (comme moi), c’est d’ailleurs un des écrans les plus incompréhensibles qui soit, malgré une interface au poil. Mais de toute manière, quand on en est à essayer de rester sur la piste, ces réglages ne sont pas nécessaires.

Testé sur PS4 (oui, je joue aussi sur consoles. Enfin, des fois… Quand je me souviens que j’en ai…), le jeu ne souffre d’aucune tare technique et se révèle même bien beau et propre sur lui. Les graphismes sont superbes, l’impression de vitesse excellente et le frame-rate reste stable quasiment tout le temps. Mais ce qui m’a le plus agréablement surpris, c’est la partie sonore du titre qui envoie du lourd avec des bruits de moteur très immersifs. L’interface est, quant à elle, parfaitement claire et remplit parfaitement son office et surtout, n’est pas surchargée comme sur certains titres.

Mon opinion sur Dirt Rally 2.0 ? Si je mets de côté mon amour-propre, qui panse ses blessures suite aux innombrables sorties de piste, et que je prends le jeu pour ce qu’il est alors oui, c’est une réussite. Exigeant, demandant précision, endurance et patience, il offre une courbe de progression certes raide mais bel et bien réelle. Gratifiant aussi, quand on arrive enfin à accrocher un temps correct. Bien réalisé, du moins sur console, il offre d’excellentes sensations et ne peut être pris en défaut que sur un point : son contenu découpé en DLCs. En l’état, il satisfera les joueurs occasionnels mais pour ceux qui passent une centaine d’heures sur chaque opus, il y a de quoi grincer des dents.

Genre : Course automobile

Développeur : Codemasters

Éditeur : Codemasters

Date de parution : 26 févr. 2019

Version presse fournie par l’éditeur.

Harvester

Collectionneur compulsif et un peu trop passionné, accumule jeux et livres en essayant d'entraîner un maximum de gens dans ses vices...