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The Punisher

Personnage très particulier de l’univers Marvel, Frank “The Punisher” Castle a eu plusieurs incarnations en chair et en os. Il est passé de Dolph Lundgren, à Thomas Jane, puis Ray Stevenson et enfin Jon Bernthal pour le petit écran. Soyons clair, le personnage a été fortement maltraité par les différentes adaptations et même la série de Netflix a eu du mal à lui donner ses lettres de noblesse avec une apparition dans la saison 2 de Daredevil intéressante et une première saison qui a eu du mal à sortir de son histoire de soldat traumatisé par la guerre lourdingue et trop présente.

Evacuons tout de suite la question du format 13 épisodes. Clairement, la série aurait gagné à en faire trois de moins pour dynamiser sa mi-saison. Personnellement, j’ai été happé par cette volonté de rendre le héros à l’image que je m’en faisais. Un vigilante qui n’a qu’une morale : t’es un criminel, tu dois mourir et je peux t’y aider.

Je trouve aussi que les personnages prennent de l’épaisseur et la composition de Bernthal est incroyable en donnant un côté machine à tuer au personnage alors qu’il n’a aucun pouvoir. Il est implacable et revendique son besoin d’action. Certains trouvent que cela se répète beaucoup et que les justifications pleuvent pour “excuser” le personnage. Je pense que les scénaristes se sont surtout sentis obligés d’appuyer sur ce point parce que ça les arrangeait bien pour tenir 13 épisodes, que ça leur évite d’assumer totalement le côté ultraviolent et extrémiste du personnage.  Visuellement, il assume par contre. Le budget étant serré, ils n’ont pas pu aller aussi loin qu’ils le voulaient et ça se sent. Le remake d’Assault de Carpenter dans un épisode fait un peu cheap malgré toute la bonne volonté de la réalisation.

Et les méchants dans tout ça ? Ils sont présents sans être représentés par un ou plusieurs super-méchants. Billy Russo / Jigsaw revient, mais amnésique, plein d’ambiguïtés et n’a pas les épaules pour être un vrai antagoniste. John Pilgrim est mystérieux, bien campé par l’acteur, mais ne suffit pas. On sent que les scénaristes ont presque voulu faire de Castle le vrai méchant de l’histoire, sans vraiment s’en donner les moyens. Trop d’excuses, de personnages secondaires “bons” et mal exploités comme l’ado en détresse, la serveuse, le meilleur ami empathique. La base était bonne pour faire de Castle un poison qui contamine son entourage. Puis, de basculer dans le désespoir et la descente aux enfers d’un personnage tellement aveuglé par sa quête de vengeance qu’il emporte tout le monde avec lui dans ce déchaînement de violence. Comme une volonté d’embrasser la face sombre du personnage et son impossibilité de s’insérer dans le monde.

Il ne faut pas trop espérer une saison 3 pour pousser le curseur plus loin, car Netflix ayant annulé la grande majorité des séries Marvel, The Punisher devrait les rejoindre sous peu.

En résumé, la saison 2 de The Punisher est meilleure que la première même si elle n’atteint pas encore des sommets. Elle constitue un bon divertissement très violent et pas du tout adapté aux enfants.

 Créateur : Steve Lightfoot

Casting : Jon Bernthal et les autres.

Diffuseur : Netflix

Saisons : une, puis deux, pas sûr pour la trois.

Machiavel

Toujours à l'affût de ce qui peut piquer ma curiosité, peu importe le domaine avec une légère préférence pour les jeux vidéo, le cinéma, la littérature, les séries TV, les jeux de société, la musique, la gastronomie, les boissons alcoolisées et quelques autres petites choses . Ma curiosité est telle le tonneau des danaïdes, sans fond.