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Bad Times at the El Royale

“Sale temps à l’hôtel El royale ” en français apparemment, non ce n’est pourtant pas un film qui parle météo. Comme d’habitude je décline toute responsabilité en cas de visionnage de films ou séries en VF, c’est une hérésie qui ferait même détester les classiques. Bref. Film de fin 2018 qui jouait sur le côté Tarantinesque cliché du motel où un certain nombre d’étrangers se retrouvent et où une série d’événements imprévus vont tout faire partir en sucette. Il va sans dire que j’étais assez sceptique malgré une direction artistique au premier coup d’œil assez léchée. Les couleurs sont chaudes et modernes, la brochette d’acteurs solide : Jeff Bridges, Chris Hemsworth, Dakota Johnson et John Hamm (mais si, vous connaissez ! Don Draper de Mad Men !)

Trailer

Sans vraiment tenter de s’éloigner de son influence évidente et d’un genre qui manque un peu de fraîcheur, Bad Times at the El Royale de Drew Goddard (dont le seul film notable semble être The Cabin in the Woods – pas vu – mais qui a scénarisé Cloverfield et quelques épisodes de The Good Place) réussit quand même à nous offrir un film efficace et qui laisse une bonne impression.

Tout commence donc lorsqu’un prêtre (Jeff Bridges), une chanteuse ratée, un représentant en aspirateurs et une jeune femme antipathique (Dakota Johnson) arrivent à l’El Royale, hôtel au passé sulfureux aujourd’hui presque délaissé par la clientèle ainsi que par le seul employé qui doit pourtant tout faire mais semble préférer les absences répétées au service clientèle. Le spectateur lui a pu découvrir que dix ans plus tôt un homme avait caché dans une des chambres une mallette qu’on suppose pleine de blé avant de se faire assassiner quelques moments plus tard. On se doute qu’un des protagonistes est là pour récupérer l’argent. En même temps, le représentant d’aspirateurs (John Hamm) découvre un micro qui ne devrait pas être présent dans sa chambre. S’en suit alors une série d’événements qui vont alors évidement sombrer dans la violence. 

Welcome to the El Royale

Rien de très original donc mais le film parvient malgré tout à surprendre parfois, la violence est aussi plus mesurée que dans Tarantino, on est beaucoup plus du côté réaliste des choses ce qui donne d’ailleurs un moment bien jouissif vers la fin et enlève le côté trop ridicule qu’on retrouve dans les autres films du genre. On n’est pas ici dans la surenchère cependant, l’ambiance est importante ainsi que l’état d’esprit des personnages. Le film n’hésite pas à se focaliser sur la chanteuse (interprétée par Cynthia Erivo) et de lui laisser quelques moments pour pousser la chansonnette et emporter le spectateur, si c’est un peu trop pour moi au bout d’un moment cela reste cohérent avec les personnages et l’ambiance années 70 (1969 pour être précis).

Le film utilise les points de vue des différents personnages de manière intelligente pour distiller les événements et ne prend pas les spectateurs trop pour des cons, certaines choses sont laissées non dites parfois sans être de grands secrets parfois elles restent réellement non révélées, au spectateur de se faire sa propre interprétation, chose que j’ai particulièrement apprécié.

Chapeau!

Beaucoup de personnes ont salué l’interprétation de Dakota Johnson, pour ma part j’ai été positivement surpris par celle de Cailee Spaeny qui joue sa sœur légèrement perchée. Mention honorable pour Christ Hemsworth qui a un personnage assez différent de Thor. Violent, moderne aux relents de Tarantino et LA Confidential (en moins riche scénaristiquement bien sûr et sans les femmes fatales), Bad Times at the El Royale est pour moi un bon film qui fera passer un bon moment sans pour autant avoir la carrure pour devenir un classique.

SA_Avenger

Le Belge taciturne du groupe, pas fan de quoi que ce soit mais touche-à-tout aux goûts éclectiques, amoureux du cinéma, de littérature et de chanson française à texte, bref un nostalgique invétéré. Ancien beta testeur hardcore, je joue encore régulièrement à des jeux obscurs aux règles complexes que je termine d'ailleurs rarement.